Dans une tribune libre, cette jeune dame mène une réflexion sur l’incivisme en milieu jeunes et son amplification ces derniers temps.
Comprendre l’incivisme des jeunes
La société est en crise, de plus en plus, une semaine ne passe sans que jeunesse ne soit à l’honneur ou sous les feux des projecteurs pour des actes de vandalisme. Entre assassinat, tentative d’assassinat, sexetap, consommation des stupéfiants, etc la communauté éducative et la société en général sont désaxées. L’avis de la consultante en management et auteure-écrivaine Rosine Yémélé.
La délinquance juvénile prend de plus en plus de l’ampleur et se fait à une fréquence assez inquiétante. Que ce soit au sein des établissements scolaires ou dans les familles, le niveau de violence des jeunes tend à dépasser l’entendement. Comment comprendre cette situation ?
Disons que c’est un problème générationnel plutôt universel. L’homme étant le produit de sa culture, on serait tenté de se demander comment les africains ou camerounais en particuliers en arrivent à cette bassesse au vu de l’éducation stricte prônée par nos cultures. Avant d’accuser qui que ce soit, il est préférable de partir sur la base selon laquelle ces jeunes sont des victimes du système socio-économique actuel. Quelques aspects prédominants de ce système socio-économique sont les suivant : les enfants apprennent des paires parce que déracinés de leur famille, les outils de communications leur donnent tellement d’informations mais il n’y a personne pour véritablement les encadrer, le problème majeur étant celui de l’orientation des valeurs et du sens de la réussite.
En effet, les informations que les jeunes reçoivent en longueur de journée ne leur demandent pas l’autorisation d’être enregistrées dans leur cerveau. Autrement dit les vidéos, les musiques, les films avec lesquels les jeunes sont en contact s’enregistrent automatiquement au fil du temps dans leur mémoire. Le cerveau étant toujours en travail, à un moment donné oriente et pousse à la production d’un comportement inattendu. C’est donc ainsi qu’à force d’être soumis à des scènes, musiques de violence, on produit inconsciemment et involontairement des actes violents. C’est le même principe pour les trois 3 situations suivantes : le porte-monnaie magique, les « partouzes », l’assassinat.
Il y’a quelques années, à la question de savoir c’est quoi ton rêve ? Un enfant répondait être docteur, architecte, enseignant, journaliste, etc. Aujourd’hui la réponse à cette question est d’abord « être riche ». Or être riche n’est pas un métier. C’est donc une réponse qui montre l’état d’esprit des jeunes ; qu’ils sont dans une logique d’avoir beaucoup d’argent à tout prix, le processus étant peu important. Comment les en vouloir quand dans notre société c’est l’argent qui parle, c’est la vie de luxe qui est exposée à tout bout de champs, quand les nouveaux métiers qui donnent beaucoup d’argent sont encore embryonnaires et mal compris en Afrique ?
Pour ce qui est du sexe en milieu publique et en groupe, il est important de savoir que l’adolescence est une période très trouble chez les jeunes vu les changements corporels. Mais au-delà de cela, ici aussi, les enfants ont accès à des contenus d’adultes avec ou sans la permission des encadreurs, que ce soit pas la télévision, les réseaux sociaux, etc. Le problème n’est pas l’information mais la façon de vivre. Combien de parents ou responsables parlent ouvertement de sexe avec les jeunes, qu’est-ce qu’ils disent et comment le disent-ils ? L’enfant a l’information, il imagine que ça fait du bien, son corps n’est pas différents des acteurs qu’ils voient alors pourquoi pas lui ?
Pour ce qui est des meurtres, les valeurs ne sont plus à l’ordre du jour. La plus part des jeunes sont des enfants frustrés, remplis de colère et de violence. La preuve, il est difficile de passer une journée sans être en contact avec des messages de colère ou violents. Ces messages s’inscrivent dans le subconscient et finissent par entrainer un passage à l’acte.
Ce déroule n’est pas pour innocenter les jeunes mais pour attirer l’attention des uns et des autres à de meilleurs sentiments, de meilleurs valeurs mais surtout de prendre vraiment du temps à l’éducation des enfants et des jeunes. Se réapproprier le métier de parent et aussi savoir comment éduquer l’enfant du 21ème siècle. Connaitre et comprendre les réalités de ce siècle afin de mieux s’orienter. Ces jeunes se comportent maintenant comme s’ils n’avaient plus rien à perdre et c’est très dangereux.
Rosine Yémélé, Coach en développement personnel.
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