La jeunesse camerounaise n’échappe pas aux maux qui minent et détruisent la jeunesse mondiale en ce siècle. Loin d’être une jeunesse modèle, une jeunesse exemplaire, ce fer de lance de la nation tant crié et prôné par les ainés, c’est une jeunesse camerounaise en proie à la déviance et à la délinquance qui brille par des actes d’incivisme à en perdre son latin. Cependant, il a été récemment démontré que cette jeunesse n’est pas forcément responsable ou consciente de ses dérives. Au contraire, elle en serait plutôt une victime, un produit d’un système socio-économique qui s’impose à elle. Dès lors qui est vraiment responsable des déviances comportementales des jeunes ? D’aucuns accusent les réseaux sociaux, l’Etat mais surtout les parents sont les plus indexés.
Il est facile de rejeter la faute sur les jeunes, sur l’Etat, sur le système, sur les parents. Mais faire d’un enfant un homme ou faire socialement réussir un individu est un travail qui fait appel à deux principaux processus à savoir l’éducation et l’accompagnement. L’éducation est le fait d’inculquer, d’encadrer, de faire apprendre quelque chose à quelqu’un ; c’est également construire quelqu’un selon des principes et des valeurs. L’Accompagnement quant à lui c’est aider quelqu’un, le soutenir, marcher avec quelqu’un dans l’optique d’atteindre un but, de réaliser quelque chose ; c’est tenir la main de quelqu’un lors d’une traversée. Ce qui ressort d’important est que dans ces processus, l’individu à éduquer et accompagner doit être impliqué et responsable ou responsabilisé. Il doit être un partenaire dans ce travail et non l’objet.
Il y’a donc plusieurs paramètres et intervenants dans la construction d’un individu à savoir sur le plan macro-économique : l’état, les réseaux sociaux, la rue et le voisinage ; sur le plan micro-économique il s’agira de la famille restreinte. L’état est le premier acteur dans l’éducation et l’accompagnement d’un individu dans la mesure où c’est à l’état de définir le modèle de citoyen qu’il lui faut pour son bon fonctionnement, pour sa prospérité. Ceci passe par un contenu du programme scolaire et de formation de la maternelle jusqu’à l’université adapté aux réalités (atouts, richesses et manquements) du pays ; l’orientation des types de loisir et la gestion des espaces publics ; une sélection minutieuse des secteurs économiques à mieux et vite développer. Il n’est donc pas question de lois sur les comportements mais du développement et de la mise sur pieds d’une organisation sociale et sociétale qui orientent les comportements des individus vers un modèle de citoyen, un modèle d’Homme adapté aux besoins et exigences du pays. Ce premier et ultime travail permettrait de réduire les variables perturbatrices qui s’infiltrent à travers les réseaux sociaux, l’incompétence ou l’ignorance des parents et l’impact de la rue ou voisinage ou les paires.
En effet, le parent peut être de bonne moralité, avoir de bonnes valeurs, mais comme l’adage le dit « on accouche l’enfant mais pas son cœur ». Par conséquent, le parent doit vraiment être ami et proche de son enfant pour garder une certaines main mise sur l’éducation. C’est une école quand on sait que les parents sont débordés et dépassés. Le système éducatif avec lequel ils ont évolué n’est plus adapté, le nouveau système appelle à un travail sur-soi et un changement de paradigme : l’éducation pacifique ; où il faut considérer l’enfant comme un partenaire de l’éducation, un ami, un collaborateur.
Rosine Yemele, Coach en développement personnel
Article précédent
CAMEROUN – Sécurité : Le Général Meka en mission opérationnelle
Laisser un commentaire