L’organisation civile, Human Rights And Freedom Movement (HRFM), a organisé une conférence de presse dans les locaux de la libraire des peuples noirs de Yaoundé, le 27 août 2021.
Il s’agissait de la 5ème édition de la campagne nationale sur la gratuité totale de l’éducation de base au Cameroun, célébrée sous le thème : « la promotion de l’accès à l’éducation pour tous par le gouvernement du Cameroun et l’influence négative du paiement obligatoire des frais d’APEE sur l’amélioration du taux de scolarisation au Cameroun ».
En cette occasion, le coordonnateur de Human Rights And Freedom Movement, Jean Roger Gérard Ndebi, a présenté dans son exposé la situation de l’éducation de base au Cameroun. Un système éducatif constitué de deux sous systèmes : l’un francophone et l’autre anglophone, régis par la loi d’orientation de l’éducation n°98/004 du 14 avril 1998 article 17.
Le Cameroun ayant pris l’engagement en faveur de l’éducation pour tous, notamment dans le cadre des principes de la conférence mondiale sur l’éducation pour tous tenue en 1990 à Jomtien, ou encore ceux du forum de Dakar en 2000, le Cameroun a soumis son plan d’action à l’évaluation mondiale d’Incheon en Corée, en 2015, au même titre que les autres pays membres de l’Unesco.
Malgré les mesures prises par le gouvernement camerounais, pour améliorer le taux de scolarisation, le décrochage scolaire reste toujours une réalité. En 2014 par exemple, le taux de décrochage scolaire était de 24%. La sous scolarisation et la déscolarisation précoce, s’expliquent par un cumul de plusieurs facteurs.
Ces facteurs sont à la fois sociaux, culturels, économiques et institutionnels. C’est ainsi que le coût de la scolarité constitue une véritable barrière pour l’accès à l’éducation, du fait de ne pas être accessible à tous les ménages. D’où l’importance de la problématique de la gratuité totale de l’éducation primaire, avec l’élimination des frais connexes.
Car, la gratuité de l’éducation telle que pratiquée au Cameroun aujourd’hui, laisse tout de même à la charge des parents, en plus des frais d’APEE, le paiement des frais d’examen, les manuels scolaires, l’uniforme, etc… Le paiement des frais de l’APEE devant être facultatif et non obligatoire.
De plus en plus, le taux de non scolarisation et de déscolarisation s’accroît à cause de l’exigence du paiement des frais d’APEE aux parents. Ce qui n’est pourtant prescrit par aucune loi, ni texte en vigueur. Dans tous les établissements primaires et secondaires, publiques ou privés, le paiement des frais d’APEE conditionne toujours l’inscription, ou alors le paiement de la pension dans les établissements.
Pourtant, au delà de ne pas être obligatoire à la base, le montant de l’APEE est devenu exorbitant, il est par exemple de 42 500 FCFA, dans certains La du pays, pour les classes de seconde et plus, tandis que les frais de scolarité exigés par la réglementation s’élèvent à 7 500 FCFA.
Dès lors, Human Rights And Freedom Movement, qui promeut et défend le droit à l’éducation pour tous les enfants, pense que le verrou du paiement obligatoire des frais d’APEE doit être levée par le gouvernement. Car, il ressort de leurs enquêtes, que, les frais d’APEE apparaissent comme une stratégie d’abus et de vol de la part des chefs d’établissements. Ces derniers essayent de justifier ce taux élevé des APEE, par les besoins de leurs établissements. Pourtant ces frais sont fixés sans le consentement des parents d’élèves. Il est important de rappeler que l’APEE signifie bien Association des Parents d’Elèves et des Enseignants, et jusqu’à présent, il n’est pas connu à quel moment les enseignants paient ces frais. D’où la nécessité de véritablement comprendre et contrôler ce phénomène, car l’état continue de mettre à la disposition des établissements à travers les agents de la décentralisation, un budget de fonctionnement et des paquets minimums.
Ainsi, l’élargissement de la cagnotte des frais d’APEE ne saurait s’exprimer par l’irresponsabilité de l’état. Human Rights And Freedom Movement entend mener sa campagne jusqu’au bout et surtout avec l’appui des hommes et des femmes de médias.
Rosine Yémélé
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