Njeumen Kwinga Merlin ne sera finalement jamais installé à la tête de la chefferie Babou, ce 3 mars 2023, comme le précisait initialement l’arrêté du préfet du département du Ndé, Ernest Ewango Budu, qui a été rapidement rappelé à l’ordre par sa haute hiérarchie, le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, à travers sa correspondance N°000772/L/MINAT/CAB du 23 février 2023, ordonnant la reprise des consultations des notabilités en vue de la désignation d’un chef traditionnel légitime.
À la suite des manœuvres annonçant l’installation d’un nouveau chef traditionnel de 3ème degré dans le village Babou 1, dans l’arrondissement de Bangangté, suivant un arrêté signé du préfet du Ndé, le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, sur très haute instruction du chef de l’État, Paul Biya, a enfin écouté les pleurs des fils et filles de Babou, qui sont venus de tous les coins du Cameroun, le dimanche 26 février 2023, pour manifester leur gratitude au Président de la République, à l’esplanade de la chefferie supérieur de Bangangté, tout en dénonçant les manœuvres utilisées par certaines personnes tapis dans l’ombre, tentant de les imposer un chef à la fois illégitime et impopulaire.
Dès le départ de cette affaire, les Babous avaient énergiquement exigés l’annulation de cet arrêté préfectoral et le respect des us et coutumes dans les nouvelles consultations prescrites par le Minat.Pour le Chef supérieur, Roi de Bangangté, S.M Nji Monluh Seidou Pokam : « À travers cette sage décision du ministre Paul Atanga Nji, le village Babou vient alors d’échapper à une crise profonde qui se préparait avec à l’horizon des affrontements internes extrêmement dangereux pour la paix sociale dans notre pays. Et ceci, avec la complicité des élites bien connues ». Au terme de cette mobilisation dominicale, une motion de soutien a été adressée au chef de l’État, pour la préservation de la paix à la fois à Babou et à Bangangté.
Historique
Le village Babou 1 situé dans le groupement Bangangté, arrondissement de Bangangté, département du Ndé, est sans chef depuis bientôt 3 ans.
À l’origine de cette situation, la violation flagrante du testament laissé par le défunt chef et le non respect des us et coutumes qui encadrent la succession dans cette chefferie. Ceci avec la complicité de certaines autorités administratives martèle les populations dudit village. Les multiples interpellations du gouverneur de la région de l’Ouest, Awa Fonka Augustine, et même ceux du ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, pour un retour à la sérénité dans les consultations engagées préalablement, n’ont entraînement pas ébranler la détermination du préfet du Ndé, à la grande désolation du Chef supérieur Bangangté et au désarroi manifeste des originaires Babou, qui criaient au scandale.
C’est ainsi qu’après cette correspondance salvatrice du Minat, le dimanche 26 février 2023, aura été un jour de fête pour les Babou, qui ont constitués une très grande délégation, avec plusieurs associations rattachées, pour se rendre à la chefferie supérieure Bangangté, afin d’exprimer solennellement leur volonté de voir résoudre cette crise, sous l’encadrement du Roi des Bangangté, garant du respect des us et coutumes dans ce grand groupement Bangangté, où Babou n’est qu’une des multiples composantes traditionnelles.
Au nom de la paix.
Arbre de paix en main, pancartes et attributs traditionnels pour certains, les fils et filles Babou accompagnés de leurs notables, ont envahit la chefferie supérieure Bangangté cet après-midi du dimanche, avec des chants, danses, louanges et adorations, ont réussi à interrompre le sommeil reposant du Roi, Sa Majesté NJI MONLUH SEIDOU POKAM, dans son Palais royal, l’obligeant alors à sortir à la cour, pour recevoir cette importante délégation de plus d’une centaine de personnes.
Quatre prises de parole permettront alors au Chef supérieur Bangangté de comprendre les raisons de cette visite spontanée des populations Babou.
«Nous connaissons qui est le chef Babou. Il a été intronisé et a subi toute la phase d’initiation, et nous n’attendons que le signal de l’administration pour organiser son installation» : a déclaré le nommé honoré, élite Babou résident à Yaoundé, et bien connu sous le pseudonyme de Sentimental. Avant de rajouter d’un ton grave : «Nous avons été surpris que dans des pratiques illégales et en violation des consignes des consultations prévues en la matière, le prefet du Ndé a choisi son chef. Et il s’apprêtait déjà à imposer cette forfaiture aux Babous que nous sommes. C’est inadmissible».
En effet, selon des notables et forces vives de Babou, depuis l’annonce de l’installation d’un « imposteur » à la tête de la chefferie Babou, le village est plongé dans une crise profonde, avec des menaces permanentes, des affrontements internes très dangereux, qui troubles la paix sociale et l’ordre public.
L’heure de vérité
Dans sa correspondance, le ministre de l’administration territoriale est clairement sentencieux : « j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir rapporter l’arrêté querellé portant homologation de la désignation de Djeumen Kwinka merlin en qualité de chef traditionnel de 3eme degré du village Babou 1 en attendant la reprise des consultations des notabilités coutumières en vue de la désignation d’un chef traditionnel légitime ».
À travers cette sortie, le MINAT exige un chef légitime. Un acte fort, qui rassure davantage les originaires de Babou, de ce que, le président Paul Biya est véritablement à l’écoute des cris de son peuple. Où qu’il se teouve.
«Comment peut-on laisser un chef qui a régulièrement suivi son initiatiation et qui a effectué toutes les pratiques coutumières ? Pour tenter d’installer quelqu’un qui, suivant la tradition, est exclu de la succession ?» : s’interroge un notable Babou, qui explique que si rien n’était fait pour stopper cette mascarade, le village devait s’écouler, avec les conséquences assez graves pour les populations.
Une motion de soutien et de déférence exprimant la gratitude des populations Babou, au Chef de l’État, a été solennellement lu et remis au Chef supérieur Bangangté, pour transmission à qui de droit.
Après avoir remercié ces populations et différentes délégations Babou, pour cette belle initiative de mobilisation autour du chef de l’État, le chef supérieure Bangangté a promis de ne pas permettre que la corruption, ou les tricheries de quelques matures que ce soient, entachent le processus de désignation du nouveau chef Babou. Ainsi, le Roi, S.M Nji Monluh Seidou Pokam, a reconnu publiquement qu’il est garant du respect des us et coutumes, dans tout le groupement Bangangté. Et que la volonté du défunt chef sera respectée.
La rédaction
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