Disparu le 10 mai 1957, dans les eaux de la Metche à Bafoussam, ce héros nationaliste, Jacob Fossi, a reçu 65 ans après, soit le 10 mai 2022, un vibrant hommage.
La célébration de ce personnage qui a donné sa vie pour sauver le Cameroun, est presque devenue une tradition à Bafoussam. La cérémonie d’hommage dédiée à ce héros, est une initiative de sa fille, Louise Mekah Fossi.
Elle a d’ailleurs inauguré l’année dernière l’espace Fossi Jacob à Bafoussam. Né en 1917 à Bafoussam, après ses études, le brillant élève, curieux et soucieux de son avenir, doté d’un esprit éveillé, s’oriente vers la dactylographie. Avec un amour poussé pour l’écriture, le dactylographe, Jacob Fossi, va exercer ce métier avec engouement et détermination.
Mais cette aventure ne durera pas longtemps, car la fibre sociale qui sommeillait en lui, va prendre le dessus sur le reste. Il va ainsi s’engager dans la sensibilisation des compatriotes en vue de mettre à nu les mesquineries des colons. Déterminé dans cette luttes nationalistes, Jacob Fossi, sensibilisait les gens à l’importance d’inscrire leurs enfants dans les écoles.
Il conseillait à ses frères et sœurs, de ne pas se laisser tromper par ceux-là qui voulaient absolument prendre en otage et gérer notre pays à notre place, et surtout pour leurs intérêts.
Jacob Fossi, expliquait aussi comment contourner la ruse des colons, afin que les Camerounais puissent gérer eux-mêmes leur pays à leur convenance.
Pour lui, la notion de la patrie donnait la force de lutter pour l’intérêt commun. Après que le peuple Africain ait soutenu la France, pour la libération de leur pays, il avait de ce fait pris conscience de l’importance de la protection de son territoire, ainsi que du sens de patriotisme. C’est fort de tout ça que Jacob Fossi est convaincu qu’il n’y avait pas mieux à faire, que de lutter pour l’indépendance du Cameroun.
Avec son engagement, il était mal perçu de part et d’autre. Du côté de l’administration coloniale, Jacob Fossi, était considéré comme un espion. Du côté de ses compatriotes, en l’occurrence, dans son village et aux alentours, il était considéré comme un traitre.
C’est suite à sa position et à ses idées qu’il fut enlevé en juin 1956, devant ses femmes et ses enfants en pleure, pour une destination inconnue pour la famille.
Il sera ainsi conduit à la prison de Dschang. Pendant son incarcération, ses épouses feront deux enfants. C’est dans ce pénitencier qu’il avait écrit le nom de la fille aînée, ainsi que celui de son garçon.
Dans la nuit du 09 au 10 mai 1957, Jacob Fossi, trouva la mort, car précipité dans la chute de la Metche à Bafoussam, en amenant avec lui son bourreau, un blanc. Après son acte héroïque à la chute de la Metche, il avait fallu quatre années de silence, afin que fortuitement un autre prisonnier libéré, porte la vraie information aux siens. Celle du décès de Jacob Fossi. Faisant ainsi découvrir la supercherie qui laissait croire qu’il avait été transféré dans une autre prison.
Une information détenue également par certaines de ses femmes, qui allaient à sa recherche de prison en prison. La célébration de l’assassinat de ce héros, a conduit sa famille sous l’initiative de sa fille aînée, Louise Mekah Fossi, le 9 mai 2022 dernier à la prison de Dschang, puis à la chute de la Metche à Bafoussam.
Corneille Noumessi
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