Dans une dynamique de fédération des ressources, des énergies et des intelligences de la grande famille Banen, autour d’une même table, pour des objectifs communs qui concernent leur communauté, l’honorable Samuel Moth a rendu une visite de courtoisie au Canton inoubou-sud, dans l’arrondissement de Ndikinimeki, le 24 avril 2021.
Porteur d’un message d’espoir pour le retour des Banen vers leurs terres ancestrales, en clarifiant au passage sa position au sujet du classement de la forêt d’Ebo’o en Unité forestière d’aménagement (Ufa), le député Samuel Moth, originaire de Yingui dans le département du Nkam, est allé à la rencontre de ses frères du Canton inoubou-sud, principalement ceux des neuf villages concernés par les déguerpissements des années 1963, par l’administration, pour des raison sécuritaires à l’époque. C’est ainsi que la communauté Banen avait été déportée et dissiminée dans les zones de regroupement, comme iboti, dans l’arrondissement de Yingui, département du Nkam, et Ndokbassaben, dans l’arrondissement de Ndikinimeki, département du Mbam-et-inoubou.
Cette rencontre avec l’honorable Samuel Moth, accompagné pour la circonstance de quelques élites Banen, sur invitation du Chef de canton inoubou-sud, Sa majesté, Bassock Ndefeli Georges, concernait plus précisément les villages Ndokbadalemak, Ndokbakoumek, Ndokbilack II, Ndokniok, Etong, Ndokbeke, Ndokbassiomi, Ndokbekom et Ndoktok, qui vivent le même martyr que ces autres dizaines de villages Banen, dans l’arrondissement de Yingui, impactés par cette fameuse question de la forêt d’Ebo’o.
Au regard des enjeux et des grands défis imposés aujourd’hui par la décentralisation et la régionalisation, il est plus que jamais important et urgent pour la communauté Banen, où quelle se trouve dans les différentes zones de recasement, de se lever comme un seul homme, de mutualiser les forces et les énergies, pour un retour sans délais dans leurs villages respectifs, sur les terres de leurs ancêtres, quelle que soit l’option et les opportunités offertes et ceci, avec la bénédiction et l’accompagnement du gouvernement de la République. C’était en substance le message fort que le député de la nation tenait à porter vers ses frères Banen, du Mbam-et-inoubou.
Vivement que toutes les autres élites et forces vives Banen, suivent cette dynamique saluée par la communauté à la base, qui vise à terme la construction des routes, l’aménagement et la viabilisation de cette zone forestière d’Ebo’o, avec notamment la construction de la route principale, la régionale N°308, qui devra permettre la libre circulation des personnes et des biens, entre Yingui et Ndikinimeki, longue d’une cinquantaine de kilomètres seulement.
Cette concertation, fortement courue par les populations et les chefs traditionnels présents, à l’instar de SM Roger Pierre Biketh, Chef du village Ndokobakoumek, s’est achevée sur des notes d’optimisme et d’espoir de ce que, dans une synergie d’actions, la communauté Banen reste et demeure déterminée à aller jusqu’au bout de ce combat, pour retourner un jour dans leurs villages respectifs.
Réactions
Selon le témoignage de SM Bassock Ndefeli Georges, Chef du Canton inoubou-Sud : « Le Canton inoubou-Sud, que je représente, dans l’arrondissement de Ndikinimeki, département du Mbam-et-inoubou, a été très honoré ce jour, par la visite de notre frère Banen, l’honorable Moth Samuel, Député dans le département du Nkam, avec qui nous partageons une histoire et une culture commune, notamment le retour sur les terres de nos ancêtres, dans nos villages respectifs, depuis notre déguerpissement par l’administration dans les années 1963. Il était question pour nous de clarifier les positions des uns et des autres, sur cette question de la défense et de la protection de nos terres, afin de lever toutes confusions. Car, dans cette situation aujourd’hui, nous sommes tous des apatrides comme lui et nous rêvons tous de cette possibilité de retourner dans nos villages un jour, quel que soit les conditions et les opportunités offertes. Cette visite de l’honorable Moth Samuel, a d’avantage rassuré la communauté Banen du Canton inoubou-sud, de ce que le combat et les objectifs sont les mêmes, malgré les divergences d’approches. Nous devons plus que jamais être ensemble, unis et soudés, pour rehausser et revaloriser l’identité Banen, dans le seul idéal commun de retourner sur nos terres, pour développer notre communauté ».
Un point de vue partagé et enrichi par SM Me Kong Samuel, Chef traditionnel du village Ndokbilack II, dans le canton inoubou-sud : « J’ai assisté de bout en bout à la concertation de ce jour avec notre frère l’honorable Moth Samuel, et j’en ai profité, comme tous les autres frères d’ailleurs, pour donner mon point de vue sur cette question de retourner sur nos terres ancestrales. Il s’agit d’un rêve de tous les Banen, sans exclusive. Et nous sommes tous prêts à participer et à nous engager dans ce combat, d’une manière ou d’une autre, chacun avec ses armes et ses moyens, pour cet objectif commun. Car nous sommes déjà fatigués depuis 60 ans, de vivre comme des exilés dans notre propre pays, dans ce regroupement de Ndokbassaben. Il est grand temps pour les Banen de se lever comme un seul homme, pour la réalisation de cet objectif commun. Il est grand temps que toute l’élite Banen se retrouve autour d’une même table, pour construire et fédérer cette union, cette unité, malgré la diversité de nos opinions. Car toutes ces opinions convergent vers un but commun, le retour dans nos villages respectifs ».
Samuel Bondjock
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