Cameroun – Construction des voiries urbaines : Des ingénieurs du Minhdu et des Communes en formation sur le BCR dans le Septentrion.


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  • 2 novembre 2023

Du 24 au 28 Octobre 2023, les ingénieurs du ministère de l’habitat et du développement urbain, ainsi que ceux des Communes, assistent à un atelier de formation et de renforcement des capacités dans la préparation, la mise en œuvre, le suivi et l’entretien des routes en Béton Compacté au Rouleau (BCR), respectivement dans les villes de Maroua et Garoua.

Il faut reconnaître que le contexte Camerounais actuel est marqué par les réseaux urbains fortement dégradés, notamment dans les villes de Yaoundé, Douala, Maroua, Bamenda, pour ne citer que celles-là. Avec des routes extrêmement délabrées et impraticables. Où le réseau carrossable, à toutes les saisons, est essentiellement fait en matériaux bitumineux, qui nécessite pourtant un entretien assez délicat et beaucoup plus coûteux tout au long de sa durée de vie, avec des budgets alloués ne suivent toujours pas l’évolution de la situation sur le terrain. Cette réalité a amené l’État du Cameroun à travers certains de ses projets, à repenser les structures de nos chaussées et à poser la question de savoir si les chaussées bitumineuses sont plus adaptées dans nos environnements. C’est ainsi que dans le cadre de la mise en œuvre du Programme C2D urbain « Capitales Régionales », dans sa première phase, au terme d’un processus respectant toutes les procédures d’adoption d’une nouvelle technologie en matière de voirie urbaine, a validé le Beton Compacté au rouleau (BCR) pour la phase  »Capitales Régionales » 1 ; dans les villes de Bafoussam, Bertoua et Garoua.
Grâce à un financement de 81 milliards de francs CFA, ce projet C2D urbain ‘’Capitales Régionales 1 a transformé considérablement la physionomie des villes de Bafoussam, Bertoua et Garoua. La mobilité urbaine s’est accrue à la faveur de la réhabilitation d’une soixantaine de kilomètres de voirie au total. Soit 20 kilomètres à Bafoussam, 18,36 km à Bertoua et 19,73 km à Garoua. Les voiries réalisées à l’aide des technologies durables utilisées (Béton Compacté au Rouleau et pavés à effet tridimensionnel), contribuent à changer l’image de ces trois villes.

Ce projet, au-delà de la mobilité urbaine, vise la relance des activités économiques locales. Le fondement d’une stratégie de gestion d’un réseau routier est constitué par des choix technologiques faits lors de la construction. Ce choix conditionne les moyens qui seront nécessaires pour garantir la permanence de ce patrimoine essentiel pour le développement.
Il est indispensable que les choix technologiques permettent une évolution vers la production d’infrastructures durables qui constituent le fondement d’un développement durable.
Lors d’une récente mission de l’AFD à Bertoua, le Gouverneur de la Région de l’EST a d’ailleurs dit de manière très pertinente : « Nous nous voulons des routes car, le développement suit la route. Le développement durable nécessite des routes durables. Les routes durables, c’est le BCR ».

Le béton compacté au rouleau est un type de béton de ciment avec une composition particulière permettant une mise en œuvre avec des engins de travaux routiers. Le BCR allie la performance du béton conventionnel à la simplicité de mise en œuvre des matériaux bitumineux. Sa valeur est d’autant plus grande que sa longévité est supérieure et surtout qu’il coûte moins cher que le béton conventionnel.

Si l’on considère qu’il requiert peu d’entretien, le choix du BCR s’impose dans de multiples applications. Le BCR est composé des mêmes constituants que le béton classique (ciment, eau, granulats et adjuvants), mais dans des proportions différentes.

Lors du compactage, les granulats se rapprochent, ce qui réduit la quantité d’air dans le mélange et augmente la densité du béton avec un parfait empilement granulaire. Le BCR est assez sec pour être compacté par des rouleaux vibrants, mais assez humide pour être distribué uniformément. Il peut donc être utilisé comme revêtement de chaussée, comme couche de base également et aussi pour la construction de barrages, d’aires de stationnement, de quais, etc.

En phase de construction, une chaussée faisant recours à des enrobés de bitume coûte 1,4 fois plus chère qu’une chaussée faisant recours au BCR. À cela, il faudrait rajouter que sur la durée de vie potentielle d’une route en BCR, il faudrait reconstruire au moins une fois une chaussée à base d’enrobés, donc la chaussée à base de produits bitumineux coûterait 2,8 fois plus chère qu’une chaussée faisant recours au BCR.

En phase d’entretien, une chaussée faisant recours à des enrobés de bitume coûte 2,9 fois plus chère
qu’une chaussée faisant recours au BCR. Donc sur la durée de vie potentielle d’une chaussée en BCR, 5,8 fois plus chère.

Il a de plus été mis en évidence, en s’appuyant sur des productions de l’ADEME, que le recours à des chaussées rigides est très largement économiseur de gaz à effet de serre, y compris sur la consommation de carburant. Toutes ces considérations mettent en évidence que le BCR est un matériaux qui présente beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients. Il est parfaitement durable et résilient, il coûte moins chère que toutes les autres technologies routières, il ne nécessite pas beaucoup d’adaptation de la part des équipes habituées à construire des routes, il utilise les mêmes matériaux que pour les chaussées en matériaux bitumineux. À l’exception de la centrale à enrobés qui est remplacée par une centrale à béton.

Le BCR est en conséquence un choix à privilégier selon les experts. Il en est de même du pavé, lorsque les vitesses de circulation sont faibles et que les efforts tangentiels sont importants.

Fort du succès auprès des populations des villes de Bafoussam, Bertoua et Garoua, la technique du BCR est appelée désormais par routes les collectivités territoriales décentralisées qui bénéficient d’une part de l’extension du programme C2D urbain « Capitales Régionales », mais également celles bénéficiaires de l’encadrement budgétaires du Ministère de l’habitat et du développement urbain (Minhdu). C’est la principale raison pour laquelle dans le cadre de ce programme, le Minhdu, de concert avec ses partenaires, pionniers dans la mise en œuvre de la technologie du BCR au Cameroun, a initié une série de formation de ses ingénieurs, ainsi que de ceux des services techniques des communes, sur l’appropriation de cette technologie, adaptée et moins coûteuse pour le développement des territoires (CTDs). Dans l’objectif final de rendre les villes Camerounaises beaucoup plus attractives, plus modernes et plus belles.

Samuel Bondjock

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