Le lancement officiel des crédits transférés au Collectivités territoriales décentralisées (Ctd) par le ministère de l’habitat et du développement urbain (Minhdu), pour le compte de l’exercice budgétaire 2022, a eu lieu à Yaoundé, le 7 avril 2022.
Réunis autour de madame le ministre de l’habitat et du développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, les maires et maires de villes du Cameroun, bénéficiaires des dotations dans le cadre du budget d’investissement public (Bip) 2022, de son département ministériel, se sont retrouvés à Yaoundé, pour évaluer le niveau de performance dans la consommation de ces allocations annuelles, afin de mieux maitriser les contraintes et les goulots d’étranglement liés à l’implémentation de cette politique gouvernementale d’aménagement des territoires, imposée par la décentralisation.
A cet effet, c’est depuis 2011 que le minhdu, conformément à la loi n°2004/017 du 22 juillet 2004 portant orientation de la décentralisation, transfère régulièrement aux collectivités territoriales décentralisées, des ressources nécessaires à l’exercice des compétences qui leurs sont désormais dévolues. Notamment en ce qui concerne l’élaboration des documents de planification urbaine (Pdu , Pos , Psu , Ps) ; la réhabilitation ou l’entretien des voiries ; les travaux d’éclairage public ; les travaux en Himo (haute intensité de main d’œuvre) pour certaines opérations d’aménagement et la valorisation des espaces habitables dans les quartiers dits précaires ; et la création des espaces publics urbains.
Pour le compte de cette année 2022 par exemple, une enveloppe d’environ 7 milliards de Fcfa est allouée à 71 Ctd à travers le triangle national, soit 6% du budget global du Minhdu. Une nette augmentation par rapport aux crédits transférés lors des exercices 2019 ; 2020 et 2021, qui étaient respectivement de 4 491 000 000 FCFA, de 5 778 873 000 FCFA, et de 5 331 573 000 FCFA.
A travers des exposés thématiques développés lors de ces assises de Yaoundé, les objectifs, selon le ministre Célestine Ketcha Courtès, sont : « de renforcer les capacités techniques, opérationnelles et administratives des maires, dans le suivi, la gestion, la mise en œuvre, l’archivage, le processus de passation des marchés, et surtout sur l’importance des documents de planification ». Une véritable académie de gouvernance locale, qui a été animée par des échanges et préoccupation des maires, notamment en matière de gestion et de maitrise des attributions foncières au sein même de leurs territoires, sans que ceux-ci n’y soient associés. Les maires des communes de Sangmelima, Jean Faustin Bekono, d’Ayos, Paul Ndongo Biko’o, et de Bangou, Paul Sikapin, dénoncent vertement cette situation, qui selon eux, entrave gravement la mise en œuvre effective des politiques de développement urbain dans leurs localités respectives, les mettant ainsi en conflit permanent avec les autorités administratives. Une épineuse problématique unanimement partagée par l’ensemble des édiles du Cameroun.
Et en leurs qualités d’Hommes politiques, car ils sont pour la plupart présidents des sections Rdpc dans leurs circonscriptions respectives, ces maires reçoivent en retour des flèches de leurs populations, en guise de mécontentement, lorsque les projets socio-urbains ne sont pas réalisés. D’ailleurs, le maire de la Commune de Yabassi, Jean Mirabeau Eba, dit en payer les frais, à cause de l’état de dégradation de sa voirie urbaine. Non sans avoir remercié et félicité au préalable madame le ministre, Célestine Ketcha Courtès, au nom de ses autres confrères, pour cette marque d’attention particulière accordée cette année aux communes des campagnes, dites de l’arrière-pays, qui pour la première fois de leur histoire, exemple des communes de Babadjou, de Ngomedzap et d’Ayos, pour ne citer que celles-là, peuvent également bénéficier elles aussi, de cet accompagnement technico-financier du Minhdu, jadis réservée uniquement aux communes des grandes villes camerounaises. Une innovation saluée à juste titre par ces magistrats municipaux, qui en demandent d’avantage, pour un développement équilibré et harmonieux des territoires.
A l’issue de cette concertation mutuellement constructive, Célestine Ketcha Courtès, a recommandé aux maires, de procéder sans délais aux lancements des appels d’offre en procédure d’urgence, en attendant que les titres d’engagement soient disponibles. L’accélération des procédures de contractualisation des entreprises, en vue du démarrage effectif des travaux sur le terrain, en impliquant notamment les ingénieurs du Minhdu territorialement compétents, avec l’assistance supplémentaire des autres sectorielles, suivant la nature des projets à réaliser, reste une impérieuse nécessité. L’objectif final ici étant d’optimiser les résultats dans la gouvernance de ces ressources transférées pour le compte de l’exercice 2022. Et tableau de bord du minhdu, commence déjà à afficher les performances et les contre-performances de chacune de ces communes. Et celle de Bangou, à date, occupe le haut du pavé.
Samuel Bondjock
Laisser un commentaire