Dans une lettre datée du 13 avril 2021, le directeur général de l’Arsel, Jean Pascal Nkou, adresse une mise en demeure de huit jours à Eneo, face aux multiples manquements et dérives observées dans la gestion des clients et la distribution de l’électricité au Cameroun.
Suite aux descentes conjointes Arsel/Eneo, pour des vérifications contradictoires des installations électriques de certains clients qui se plaignaient des manquements graves, parmi lesquels le non-respect de l’article 13 du règlement du service de distribution publique d’électricité, la suspension de la fourniture d’énergie électrique auprès des clients soupçonnés de fraudes, entre autres, en dépit de la saisine de la commission de conciliation de l’Arsel aux fins de contestation, en violation de l’article 9.2.4 du même règlement, qui dispose que : « tout différent relatif à la régulation pourra être soumis à l’Arsel conformément aux dispositions du présent règlement. Dans ce cas, Eneo ne pourra interrompre la fourniture de l’énergie électrique, tant que la procédure de conciliation auprès de l’Arsel prévue à l’article 18 du présent règlement ne sera pas parvenue à son terme ».
En plus de ces dérives, l’Arsel a également fait observer que certains client Eneo, alimentés par des points de livraison régulièrement connectés aux appareils de comptage fixés hors de leurs domiciles ou bureaux, continuent d’être taxés de fraudeurs avec pour conséquence, l’imputation d’une pénalité, en violation de l’article 13 qui qualifie de fraude : « tous actes ayant pour objet ou pour effet de prendre de l’énergie électrique en dehors des quantités mesurées par le compteur, de fausser les indicateurs du compteur, de même que toute rupture de scellement ou de plombage constituent des fraudes ».
Dans ces conditions, fort des directives et instructions de l’Arsel, formulées après les concertations tenues à Douala du 20 au 26 septembre 2020, suivies de la réunion par visioconférence du 24 février 2021, parachevée par les correspondances du 26 février et du 31 mars 2021, restées toutes sans suites favorables du côté de la direction générale d’Eneo, Jean Pascal Nkou, s’est trouvé dans l’obligation de mettre en demeure la société Eneo, afin d’exécuter sous huitaine, toutes les prescriptions du régulateur, sans préjudice de sanctions pécuniaires et administratives.
C’est dire combien la qualité du service en matière de distribution de l’énergie électrique au Cameroun et le respect des droits des consommateurs, reste encore une préoccupation des pouvoirs publics, qui ne ménagent aucun effort pour remonter les bretelles à quelque concessionnaire que ce soit, avant de sévir éventuellement, conformément à la loi.
Samuel Bondjock
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