Le coordonnateur de l’Observatoire du développement sociétal (Ods), Lilian Xavier Maurice Koulou Engoulou, était face à la presse, ce 18 mars 2022 à Yaoundé.
Face à cette crise sociale qui secoue le système éducatif camerounais depuis quelques semaines déjà, l’Ods, qui se veut la tour de garde, ou encore le baromètre de la société camerounaise, ne pouvait rester indifférent. C’est ainsi que, par la voix de son coordonnateur, le message a été sans équivoque. Il est question, selon Lilian Engoulou : « d’alerter les autorités, ainsi que l’ensemble de la communauté nationale, sur les risques de voir cette revendication sociale normale et légitime, muer en une récupération bestiale et anarchique ».
Après avoir posé un diagnostic sans complaisance du système éducatif camerounais : « plombé par la médiocrité, malgré la multiplication exponentielle des institutions de formation proposées aussi bien par l’Etat, que par le secteur privé… S’agit-il des programmes et choix de formations, de la disqualification des compétences et performances des enseignants, ou de leur désaffection et démobilisation, suite à une gestion de leur corps, qu’ils estiment inique, peu attractif et par conséquent, bon à ne prendre que lorsqu’on ne trouve pas à mieux se caser ailleurs ? Que nos diplômes hérissent les méfiances sur le plan international et que les lauréats de nos différents cycles d’enseignement brillent par des tares de niveau élémentaire, est clairement illustratif d’un mal-être de notre éducation toute entière, et la présente grève des enseignants, dans un tel décor, est plus un appel de détresse, qu’une volonté de nuire ».
Le coordonnateur de l’Ods, par ces termes, a égrainé à son tour, un chapelet de propositions pour une sortie de crise, toutes adossées sur les très hautes instructions du Président de la République, Paul Biya, implémentées par le Premier ministre, Chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, depuis le 9 mars 2022. Non sans fustiger avec la dernière énergie, le comportement de certains administratifs, qualifiés de lâches et d’irresponsables, par Lilian Engoulou, en ce sens que ceux-ci n’ont pas pu appliquer toutes les mesures antérieures qui avaient été prises, pour assainir et améliorer le vécu des enseignants camerounais.
A cet effet, l’Ods suggère d’une part, la mise en œuvre dans l’urgence des mesures prescrites par le premier ministre, en vue de l’apaisement rapide de cette grogne sociale des enseignants. Et d’autre part, l’organisation d’une profonde réflexion pour reformater le système éducatif camerounais, en y intégrant des standards compétitifs, aussi bien au niveau national, qu’international.
Pour se faire, le coordonnateur, Lilian Engoulou, appelle les enseignants à la modération et à l’apaisement, pour une poursuite paisible et harmonieuse de l’année scolaire en cours. Car perturber, ou détruire l’éducation, c’est se tirer une balle dans la jambe. L’impératif ici, pour l’Ods, étant d’organiser les enseignants au niveau des collectivités territoriales décentralisées, afin de constituer une délégation nationale, chargée à titre spécial, du suivi scrupuleux de l’exécution des instructions du chef de l’Etat.
Samuel Bondjock
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