Dans le cadre du mois de la jeunesse, février 2025, le Ministre camerounais de la Jeunesse et de l’éducation civique (Minjec), Mounouna Foutsou, a échangé avec de jeunes Camerounais résidant en Russie, lors d’un webinaire tenu le 25 février 2025, dans le but de les sensibiliser sur les opportunités d’investissement au Cameroun et aussi pour leur présenter les mécanismes d’accompagnement mis en place par le gouvernement pour faciliter leurs initiatives.
Ainsi, le ministre a tout d’abord insisté sur l’importance des joint-ventures entre la diaspora et les jeunes locaux, soulignant que l’État a déployé sur l’ensemble du territoire des structures dédiées pour encadrer et sécuriser ces investissements.
Il a également précisé que l’enregistrement des joint-ventures et autres projets prendrait fin en avril, permettant ainsi une meilleure structuration des initiatives.
Cet appel à projets a suscité un vif intérêt parmi les jeunes entrepreneurs de la diaspora russe. Wilfried Ngankep, exploitant agricole à Douala, a exprimé sa volonté de moderniser son activité en intégrant la mécanisation et les nouvelles technologies, soulignant que l’accompagnement du gouvernement serait déterminant pour la réussite de son projet.
En réponse, le ministre lui a recommandé d’inscrire son initiative sur la plateforme Dialyj, où les sélections débuteraient dès le lendemain. D’autres jeunes, tels que Yong Alfred, ont soulevé des questions sur le soutien aux initiatives non entrepreneuriales, notamment dans le domaine de l’éducation civique et de la lutte contre les discours de haine. Le ministre a alors précisé que l’appel à projets ne se limitait pas aux activités économiques, mais couvrait également d’autres domaines d’intérêt général.
Par ailleurs, l’accès au financement a constitué une préoccupation majeure au cours des échanges. Charlène Mfegue, intéressée par l’acquisition de terrains pour ses projets, s’est interrogée sur les modalités de financement et sur la prise en charge des parts de l’État. Le Minjec a apporté des clarifications en expliquant que plusieurs dispositifs étaient disponibles, allant du financement à coût zéro aux crédits à faible taux d’intérêt via le Fogajeune. Dans la continuité de ces préoccupations, Alex Ndeffo a questionné l’importance d’un fonds de départ pour la création d’une clinique, amenant le ministre à rappeler que la réussite d’un projet repose avant tout sur une préparation rigoureuse et une adéquation avec les besoins du pays. Il a ainsi insisté sur la nécessité de donner une finalité concrète aux formations suivies à l’étranger, affirmant que l’époque où l’on étudiait sans réelle stratégie de contribution au développement national était révolue. De ce fait, il a encouragé les jeunes à initier leurs projets avant même la fin de leurs études et à intégrer la dimension du transfert de technologie dans leur réflexion.
D’autre part, l’obtention de la carte jeune biométrique a fait l’objet d’interrogations, plusieurs participants souhaitant savoir comment accéder à ce document nécessaire pour bénéficier des aides gouvernementales. Le ministre a précisé qu’elle était disponible en format virtuel et pouvait être obtenue en ligne, ajoutant que ceux résidant à l’étranger pouvaient mandater un collaborateur au Cameroun pour effectuer les démarches administratives en leur nom.
Au cours de la session, l’homme du gouvernement a rappelé que l’implication de la diaspora dans la politique de développement du Cameroun constituait un axe stratégique majeur. Il a souligné que le programme Jeunesse et Migration vise à renforcer ce lien en offrant aux jeunes des opportunités concrètes pour contribuer à l’essor du pays. Insistant sur la nécessité de transformer les compétences acquises à l’étranger en leviers de développement national, il a exhorté les jeunes à s’informer davantage sur les dispositifs existants et à s’engager activement dans la transformation économique du Cameroun. Enfin, il a réaffirmé le message du Chef de l’État : la diaspora doit revenir avec des idées et des initiatives fortes pour faire avancer le pays.
Rosine Yemele.
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