Plusieurs cas de décès parmi les hommes et les femmes de média à capitaux privés, mais de service public, ont été enregistrés ces derniers temps. Malgré cette série de morts qui frappe ces journalistes dévoués, notamment dans le relai sans contrepartie de la Communication gouvernementale, aucune attitude d’attention ou de sollicitude venant de la tutelle (le ministère de la Communication), ou encore du régulateur (le Conseil National de Communication).
La goutte d’eau qui a débordé le vase, est sans doute, le décès du Directeur de publication, NESTOR NGA ETOGA le 24 septembre 2022. Et le weekend du 12 novembre 2022, à Ndovolo, par Sa’a, ce journaliste a été porté en terre dans son village natal, avec malheureusement l’absence envahissante des officiels du ministère de la Communication, ainsi que ceux du Conseil National de la Communication.
Pas même la symbolique d’une gerbe de fleurs, pour services rendus fidèlement pendant plus d’une vingtaine d’années d’activités journalistiques ! Même pas de décoration à titre posthume ! Crime lèse-majesté.
Plus salé encore. Selon le comité d’organisation de ces obsèques, sous la conduite éclairée de SM Marie Robert Eloundou, Directeur de publication du journal Essingan, c’est une fin de non – recevoir qui a été réservée à la correspondance par lui adressée au ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, relativement à ces obsèques. Certaines sources donnent connaissance de ce que, ce membre du gouvernement, aurait plutôt choisi d’adresser directement un courrier à la veuve du journaliste.
Comment comprendre que, ne serait-ce que le bus du ministère de la Communication, n’ait pas été mis à la disposition des journalistes, pour le déplacement de Ndovolo, au matin de l’inhumation de notre illustre confrère ? Aussi, le comité d’organisation s’est-il vu obligé d’affreter un bus à titre de location, pour le transport des professionnels des médias, en aller et retour, à des centaines de mille de francs CFA dépensés.
Non ! Non ! Non ! La presse à capitaux privés mérite un minimum de respect et de considération de la part de sa tutelle, au nom du noble travail d’utilité publique, abattu au quotidien, pour la manifestation de la démocratie et des libertés dans notre pays.
Les appels répétés au patriotisme et à la défense de la Nation (par les seigneurs de la plume), se doivent, à défaut d’être soutenus par une subvention annuelle consistante à la presse à capitaux privés, doit au moins être suivis par des actions de reconnaissance, autant du vivant des journalistes, qu’après leur mort. Nous méritions aussi d’être décorés pourquoi pas, par nos gouvernants. Il me souviens d’ailleurs que, lorsqu’un artiste musicien décède généralement, on voit bien l’implication active du ministère des arts et de la culture dans l’encadrement de ses obsèques.
Alors, pourquoi pas la même sollicitude à l’endroit des professionnels de l’information exerçants dans la presse à capitaux privés ?
Samuel Bondjock
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