Les nouvelles réformes fiscales de 2021, causent déjà les grincements de dents et les frustrations auprès des contribuables, à travers le triangle national.
A peine on commençait déjà à se réjouir des nouvelles réformes fiscales engagées depuis janvier 2021, par le Directeur général des impôts, Modeste Mopa Fotoing, que subitement, les contribuables se rendent peu à peu compte de la supercherie qui se cacherait derrière et qui friserait à la fois l’arnaque et la filouterie.
Sinon, comment comprendre, qu’au nom de la dématérialisation des paiements des impôts et taxes, ou encore de la sécurisation des recettes, la Direction générale des impôts opte pour les payements électroniques et bancaires, en imputant ces frais supplémentaires au pauvre contribuable qui peine déjà à s’acquitter normalement de son devoir fiscal ? Comment comprendre que les payements des impôts par Orange money soient majorés de 1000 ou de 1500 FCFA, selon la tête du contribuable ? Tandis que, les payements via le système électronique « Yup » de la Société général du Cameroun (Sgc), quant à eux, sont surtaxés à 2000 FCFA, auprès des facilitateurs installés dans les centres des impôts, sous le regard impuissant des agents du fisc, qui sont presque aux abois aujourd’hui ?
Pour ce qui est des payements à la banque Atlantique, exclusivement retenue à cet effet, le contribuable devrait, non seulement faire la queue, mais également, il doit endosser les frais supplémentaires de 2385 FCFA, avant de revenir dans 2 ou 5 jours, pour récupérer son reçu. Sans compter avec les tracasseries des coupures intempestives du courant électrique et les caprices du réseau internet et de la connexion, pour valider lesdits payements, aussi bien dans les grandes métropoles, que dans l’arrière-pays (les campagnes). Surtout lorsqu’on connait le taux de pénétration de la connexion dans les villes et villages du Cameroun. Encore moins le niveau de disponibilité de l’électricité, pour l’utilisation des ordinateurs et des terminaux de payement.
Suivant les avis et les plaintes de plusieurs contribuables rencontrés par nos reporters dans les centres des impôts de Yaoundé, Douala et Bafoussam, plusieurs questions taraudent leurs esprits. Que cache le choix exclusif d’Orange money parmi les opérateurs mobiles ? Pourquoi uniquement le choix de certaines banques comme la banque Atlantique et la SGC, parmi tous les autres établissements financiers au Cameroun ? A qui profitent finalement ces frais supplémentaires payés par les contribuables ? Pourquoi avoir choisi de faire supporter ces surtaxes, jugés exorbitants, aux contribuables ?
Pour le contribuable Mohamadou, prestataire de services : « je ne comprends pas pourquoi je dois payer les frais supplémentaires de 2385 Francs à la banque, ou de 2000 par Yup, alors que mes impôts mensuels de février 2021 sont estimés à 6 500 FCFA ? Je trouve cela injuste. Et en plus, nous avons énormément des problèmes d’électricité et de connexion ici à Bafoussam, pour effectuer nos payements à temps. En plus de cela, il faut payer le cyber ou la connexion dans ton téléphone pour générer ton avis d’imposition. C’est vraiment compliqué et beaucoup plus cher que par le passé ». Le commerçant Atangana, du marché central de Yaoundé, vit les mêmes tracasseries. A combien plus forte raison les contribuables de Yabassi, d’Eséka, ou de Yokadouma, des villes qui font souvent 4 à 6 mois sans lumière et dont la connexion reste encore un luxe ?
A allure où vont les choses, l’opinion publique se demande si véritablement ces réformes fiscales ont été adoptées pour l’intérêt des contribuables, de l’Etat, ou alors des opérateurs financiers ? Seul le Directeur général des impôts, Modeste Mopa Fotoing, pourrait nous en dire davantage.
Nicole Wansi
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