Cameroun-Tribune libre du prêtre philosophe Jean Armel Bissi sur les 25 ans de sacerdoce de l’abbé Jean Stanislas Abena Ahogni.
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- 27 août 2022
Ordonné prêtre du diocèse de Mbalmayo ( Cameroun) en 1997 par Mgr Adalbert Ndzana, l’ Abbe Stanislas Abena Ahogni souffle sur la 25e bougie de son ordination sacerdotale en cette année 2022.
Il y a lieu pour nous de rendre grâce à Dieu pour ce prêtre en qui la vocation sacerdotale est particulièrement marquante et de dire merci à ce formateur.
Père Spirituel au Petit Séminaire de Mbalmayo de 2002 à 2007, l’ abbe Stanislas Abena a contribué à la formation de plusieurs générations de petits séminaristes aux côtés des recteurs abbés Antoine Essomba Fouda, Florent Ze Ntongo et Yves Etoga pour qui il était d’un appui incommensurable dans l’encadrement des petits séminaristes.
Autant les recteurs incarnaient la rigueur dans la règle de vie des petits séminaristes à former, autant l’abbé Stanislas se découvrait à nous comme l’ultime recours qui apaise la sévérité du recteur et des autres encadreurs.
C’est sur lui qu’il fallait compter lorsque l’heure de l’exclusion devenait inévitable après une longue tolérance du recteur. Il avait toujours les mots justes pour que le séminariste bénéficie encore d’une toute petite clémence. On était donc exclu du Séminaire soit parce que la décision est survenue en l’absence de l’abbé Stanislas soit encore parce que lui aussi avait déjà tout essayé pour aider un séminariste sans aucunement voir ce dernier marquer un léger petit progrès dans sa conduite.
Il était aussi providentiel dans les permissions de sortie à obtenir des recteurs. Tous les motifs pouvant faciliter une sortie des séminaristes hors de l’enclos s’epuisaient parfois sans jamais voir les recteurs nous accorder un seul après-midi de sortie pour qu’on fasse un tour hors du séminaire. Cela tentait à des sorties clandestines malheureusement et pouvait durer un mois voire deux. Mais, pour une messe bien chantée lors d’un dimanche ou encore une publication des notes des évaluations mensuelles particulièrement brillantes, l’ abbé Stanislas nous faisait obtenir un après-midi de sortie durant un dimanche. Nous en étions très fiers et revenions poursuivre la formation avec un enthousiasme rare dès la fin de ladite sortie.
Les qualités humaines qu’il nous faisait découvrir n’étaient non plus négligeables. Père spirituel, il nous encourageait à la rectitude morale, nous montrait la nécessité de passer des confessions continuellement et nous disait sans cesse que celui qui prie bien doit être quelqu’un dont le comportement est exemplaire. D’une éloquence souvent amusante, il nous faisait découvrir des lexiques nouveaux chaque jour et veillait au bon usage qu’il fallait en faire dans les expressions orale et écrite. Homme d’une propreté sublime et d’une élégance légendaire, l’abbé Stanislas a beaucoup travaillé à ce que nous soyons des personnes qui savent défendre leur honneur. Il frappait fort sur les pieds de ceux qui faisaient le choix d’aller à la chapelle, en cours ou en sorties hors du séminaire avec des babouches au lieu de mettre des chaussures fermées et à la limite une paire de sandalettes. Il contrôlait la qualité des vêtements que nous portions chaque jour et s’il les estimait peu propres, il vous le faisait payer. Il nous conviait à beaucoup d’élégance lorsque nous étions à table au réfectoire. Par beaucoup d’anecdotes et blagues, il nous faisait observer que la table tue plus que l’épée. Il était aussi de beaucoup d’intégrité dans les mœurs. C’est ainsi que les séminaristes peu sincères voire malhonnêtes faisaient l’objet des soins qu’il voulait souvent rugueux jusqu’à ce qu’ils se convertissent. C’était un réel modèle entraînant vers la maturité humaine à laquelle nous préparait le petit séminaire de Mbalmayo.
Père spirituel au Petit Séminaire de Mbalmayo, l’abbé Stanislas Abena était cumulativement Secrétaire à l’éducation Catholique du diocèse de Mbalmayo. C’était lui le patron de tous les établissements Catholiques du diocèse. Il n’était donc pas qu’au Petit Séminaire. Il fréquentait tous les autres établissements d’enseignements secondaires et primaires du diocèse de Mbalmayo. Autant les instituteurs étaient fièrs de collaborer avec lui, autant les professeurs de l’enseignement secondaire trouvaient en lui une bonne autorité puisqu’il les recevait à tout temps et sans protocole.
À Mbalmayo, Debanco était donc le prêtre le mieux connu de toute la jeunesse scolaire du diocèse. Les jeunes l’aimaient pour son sens de l’humour, ses homélies pratiques et continuellement incisives, sa jeunesse d’âme qui le rendait proche des enfants et surtout cette propreté doublée d’une élégance merveilleuse. En soutane comme en costume, en clergyman comme en pagne, en polo comme comme en pantalon « Jeans », Debanco faisait la différence. Tout était en harmonie avec son corps et on ne doutait pas du sérieux qu’il porte à sa personne. Les jeunes de notre temps ne voulaient pas ressembler à des rappeurs ou encore à des athlètes mondialement connus. Il était question de faire comme Debanco et de lui ressembler tant dans l’esthétique morale que dans l’allure vestimentaire.
Parti en Allemagne depuis 2007, l’abbé Debanco demeure une figure marquante. Il est un des symboles forts des moments que nous avons passés au petit Séminaire de Mbalmayo. Il est surtout celui qui a le mieux su faire la cohésion de la jeunesse scolaire et du diocèse de Mbalmayo et de la ville de Mbalmayo. C’est un prêtre qui marque et qui fait aimer le sacerdoce ministériel.
Que le Seigneur veille encore sur lui et lui accorde de fêter 50 ans de sacerdoce au terme du prochain quart de siècle qui s’ouvre à lui.
Abbé Jean Armel Bissi, prêtre et ancien élève de l’abbé Stanislas Abena au Petit Séminaire de Mbalmayo.
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