COP 27 sur le climat en Egypte : Enjeux et opportunités pour le Cameroun et l’Afrique


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  • 20 octobre 2022

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Les 19 et 29 octobre 2022 à Yaoundé, les membres de la délégation camerounaise pour la Cop 27, qui se tiendra à Sharm-El-Sheikh en Egypte, du 6 au 18 novembre 2022, participe à un atelier national de préparation des échanges futurs sous la convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques.


Sous conduite du ministre de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded), Hele Pierre, représenté à cet atelier par son point focal changements climatiques, Kagonbe Timothée, la délégation camerounaise qui se participera à ces assises internationales sur le climat en Egypte, affute déjà ses armes.
Les enjeux de cette conférence internationale sur le climat (Cop 27) étant entre autres, les discussions sur les thématiques liées à l’augmentation du financement du climat, avec une réaffirmation lors de la Cop26 de l’engagement de 100 milliards de dollars de financement du climat (article 9) pour les pays en développement et un engagement à doubler le financement de l’adaptation (article 7) à 40 milliards de dollars ; la nécessité d’établir les règles plus claires autour des marchés de carbone (article 6) et l’attention accrue à porter aux pertes et dommages (article 8).
Ainsi, la délégation camerounaise, composée notamment des administrations sectorielles, des réseaux des ONGs, des organisations de la société civile et des partenaires au développement, à l’instar de WWF, USAID, SilvaCarbon, UICN, AFD, JICA, GIZ, BM, WICA, FES, se concerte au cours de cet atelier, pour renforcer sa participation à travers une position objective et des soumissions basées sur la maitrise collective des évidences scientifiques, tout en accordant également une attention particulière sur des questions d’intérêt qui n’avaient pas fait l’objet de décisions lors de la Cop26 à Glasgow.
Selon Jonas Kemajou Syapze, de WWF : « Notre organisation WWF, de concert avec le Fonds mondial pour la nature et Proforest, accompagnons le gouvernement du Cameroun, déjà dans la préparation de la Cop27, afin que cette délégation camerounaise, ainsi que celle de l’Afrique centrale, puissent avoir une participation active et bénéfique aux différentes négociations. Mais surtout, que celles-ci puissent également œuvrer à infléchir un certain nombre de procédures qui tendent à freiner la mobilisation des aspects de la finance climatique au profit des forets du bassin du Congo ».


Et pour mieux appréhender l’objectif fondamental de cet atelier de Yaoundé, Timothée Kagonbe, Point focal Changements climatiques au Minepded, précise que : « Comme vous le savez, les questions de changements climatiques aujourd’hui occupent une place de choix, non seulement pour le Cameroun, mais pour l’Afrique en général. Nous avons eu à faire un long chemin pour arriver à l’adoption de l’accord de Paris. Et depuis ces 6 ans, il est question de négocier les règles de mise en œuvre effective de cet accord de Paris. Et à la sortie de Glosgow l’année passée en 2021, presque tout était déjà finalisé et il ne restait plus que quelques éléments à finaliser cette année, afin d’entrer véritablement dans la phase de mise en œuvre effective. Et ces questions qui restent encore en attente, sont des questions assez importantes pour le Cameroun. Lorsque nous parlons par exemple de l’article 6, qui parle du marché carbone. Quand vous voyez la position du Cameroun avec la COMIFAC, qui a le 2ème plus grand bassin écologique mondial, le deuxième poumon mondial, il y a de quoi y accorder une importance particulière. Afin de mettre sur pied, les mécanismes pour pouvoir valoriser le carbone que notre forêt va séquestrer d’ici-là. Le deuxième point d’importance capitale pour le Cameroun et pour l’Afrique en général, repose sur les questions d’adaptation. Déjà, au niveau des financements, les pays développés n’ont pas réussi à atteindre les 100 milliards de dollars pour les premières phases de 6 ans. Donc, il est question maintenant de les amener à redoubler d’efforts. Et l’une des propositions des engagements de ces pays développés, que nous avons formulé l’année dernière à Glasgow, était de doubler le financement de l’adaptation. Et quand vous savez que l’adaptation occupe une place de choix pour l’Afrique, qui ne rejette pas plus de 5% des émissions globales, nous avons besoin de rechercher ces financements. Il est donc question lors de cette Cop27, de pousser les négociations, afin de mettre sur pied, un statut essentiel pour l’adaptation et pour les financements de l’adaptation, afin de mieux accompagner nos pays africains. Le troisième élément important repose sur les pertes et dommages (article 8). Et quand nous parlons des pertes et dommages ici, il s’agit de ce que nous appelons les évènements extrêmes, les inondations et les sècheresses par exemple, qui entrainent beaucoup de pertes, que se soient au niveau économique, ou en vies humaines. Et puisque nous ne sommes pas responsables de ces conséquences des changements climatiques, il est donc question pour nous de trouver des voies et moyens pour mobiliser des financements de ces pays développés. Afin de financer ces pertes et dommages qui seront de plus en plus graves si nous ne faisons rien. Le Cameroun va donc aller négocier à cette Cop27, sous la houlette de la COMIFAC, dont il assure d’ailleurs la présidence jusqu’à l’année prochaine, en 2023, afin d’avoir avec toutes les autres parties prenantes du Cameroun, une position commune, qui sera appuyée par la COMIFAC et par l’Afrique en général. A coté de tous ces trois déterminants essentiels, il y a plusieurs autres questions primordiales, relatives aux financements, notamment du Fonds vert. En plus des articles portant sur le cadre de renforcement des capacités.

Le Cameroun va donc à ces assises internationales sur le climat en Egypte, avec les éléments suffisants et convaincants, pour pouvoir obtenir des résultats positifs. Afin de pousser les négociations, pour que l’accord de Paris soit effectif et soit bénéfique pour l’Afrique et pour le Cameroun en particulier ».
Samuel Bondjock

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