A la dimension de ses multiples actions et réalisations, la terre du cimetière de la mission catholique de Yabassi s’est refermée, le samedi 23 octobre 2021, sur la dépouille de Lolly Jean René, dans les pleurs et les fleurs, d’une foule nombreuse venue rendre un hommage inédit à l’illustre disparu.
Décédé le 21 septembre 2021 à l’hôpital Laquintinie de Douala, des suites de longue maladie, le natif de Ndokminokon II, dans l’arrondissement de Yingui, département du Nkam, aura marqué d’une pierre blanche ses 66 années de séjour terrestre, à travers ses innombrables actions sociales, religieuses, économiques, politiques, associatives, sportives et administratives.
Dans cette dynamique sans pareil, Lolly Jean René aura été tour à tour, diplômé du Centre de formation en administration municipale (Cefam), Secrétaire Général de la commune de Yabassi, cadre à la communauté urbaine de Douala, opérateur économique d’envergure dans la ville de Yabassi, Conseiller municipal à la commune de Yingui, Président du Conseil paroissial de la Co-cathédrale Sainte famille de Yabassi et Vice-Président du Conseil diocésain des laïcs du Diocèse de Bafang de 2012 jusqu’à sa mort, Président de Bama football club jusqu’en 2020, Président du Conseil d’administration de la coopérative FIMAC du Nkam, Président de la commission de passation des marchés à la commune de Yabassi, Vice-Président de la Sous-section Rdpc Yabassi 1, représentant des chefs traditionnels de Yingui à Yabassi, et membre de plusieurs associations du Nkam.
Au regard de toutes ses différentes casquettes aussi bien prestigieuses que remarquables, Lolly Jean René aura impacté directement ou indirectement le développement durable de la ville de Yabassi en particulier et du département du Nkam en général, durant ces quarante dernières années. Chacune des populations de Yabassi et de Yingui, aurait eu une histoire particulière avec le fils de feu Minang Zachée et de Kwedi Anne, de regrettées mémoires. Chacun aura bénéficié d’une manière ou d’une autre, de sa générosité légendaire, de sa pondération et de son hospitalité sans frontière. Les jeunes étudiants de l’Institut des Sciences Halieutiques de l’université de Douala, campus de Yabassi, les élèves en général et les sportifs de Bama FC, qui en savent quelque chose de ce monument du vivre ensemble et de l’intégration national, porteront à jamais les stigmates de la disparition subite de leur « papa national».
Et l’impressionnante mobilisation humaine, issue de toutes les couches sociales des villes de Yabassi et de Yingui, des autorités administratives, politiques, traditionnelles et religieuses du département du Nkam, traduisait s’il en était encore besoin, la reconnaissance populaire de la grandeur de cet homme qui a su marquer son temps et son époque.
C’était pratiquement le plein d’œuf à la cathédrale Sainte famille de Yabassi samedi dernier. Des homélies, des hommages et des témoignages à n’en point tarir. C’est chacun qui voulait tant placer un dernier mot, pour réconforter les grandes familles Ndikmissek, Ndogbayembi, Ndikbalemb, Som Bayard, Bema, Tankwa, Kotibol, Bossadi, Membi, Tété, Koubissesse, Bondjock, et Minang Zachée, si durement éprouvées.
Les oraisons funèbres suffisamment poignantes, délivrées à la fois par le Député du Nkam, honorable Samuel Dieudonné Moth, et par le frère cadet du défunt, Marcellin Bema Minang, auront transpercé les cœurs de toute l’assistance, qui n’a pas manqué d’écraser une l’arme de plus, surtout après l’évocation de la fameuse tragédie ferroviaire d’Eséka, qui avait endeuillé cette même famille, le 21 octobre 2016. Tout ceci a été dit, en présence du Préfet du département du Nkam, accompagné pour la circonstance de tout son État-major. Comment ne pas revenir sur le plaidoyer fort émouvant présenté par la communauté Banen, qui souhaite pouvoir retourner un jour sur leurs terres ancestrales, afin d’enterrer dignement leurs fils et filles dans leurs villages respectifs aux côtés de leurs ancêtres, avec l’onction des plus hautes autorités administratives du Nkam, après le déguerpissement forcé des années 1961, pour des raisons de pacification de cette partie du pays.
C’est pratiquement toute la population de Yabassi qui a porté ce deuil le weekend dernier. Dans toutes les chaumières, de Banya à Bonabékè, de Ndogbélé à Manyongo, de Ndockmissambè jusqu’au centre administratif, c’était l’objet de toutes les attentions, tellement l’émotion était à son comble. Au point où, un artiste musicien nkamois de renom, Daniel Baka’a, le créateur du Pinguiss, aura consacré tout un single en hommage à son père, Lolly Jean René. Une composition originale restée mémorable durant toutes les animations de ces obsèques.
Lolly Jean René s’en est allé pour l’éternité, laissant derrière lui une progéniture nombreuse, d’enfants et de petits-enfants, qui héritent ainsi de la lourde mission de poursuivre irréversiblement ses œuvres chargées d’histoires et de symboles. Un véritable challenge que devront relever dans l’union sacrée, Josiane, William, Adèle, Linda, Marcellin, Jean Baptiste, Jonas et tous les autres membres de la famille. Va et repose en paix ! Puisse le Seigneur t’accueillir dans son royaume.
Samuel Bondjock
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