A l’occasion de la conférence sur le potentiel du bambou et du rotin pour les énergies renouvelables, tenue le 26 octobre 2021 au Cresa Forêt-Bois de Nkolbisson à Yaoundé, le Directeur Afrique centrale de l’organisation international pour le bambou et le rotin (INBAR), René Kaam, livre ses impressions au micro de notre reporter.
Déjà il faut noter que la capacité calorifique du bambou est très importante. Aujourd’hui nous pouvons grâce au bambou générer l’électricité de biomasse. Ça veut dire que nous pouvons brûler des tiges de bambous pour faire de la cuisine. Le bambou peut être transformé en charbon et nous pouvons utiliser ce charbon avec des foyers améliorés, pour faire de la cuisine. Il faut comprendre que la teneur calorifique du bambou ou de l’énergie dégagée par le charbon de bambou est équivalente à certaines essences ligneuses, telles que le tec ou l’acacia. Aujourd’hui, le bambou, au-delà de ces ressources ligneuses a l’avantage d’être très renouvelable, en ce sens que c’est une plante ou une herbe qui pousse très rapidement. Donc, ça permet qu’il y ait beaucoup plus de tiges qui puissent être transformées en énergie renouvelable et cela réduit de manière significative la pression que nous mettons sur nos forêts naturelles pour la production de l’énergie. Le bambou peut également être gazéifié, ça veut dire que nous pouvons utiliser le bambou pour générer de l’électricité. Nous avons déjà mis sur pied ces cas, dans des pays comme Madagascar, où il y’a un hôpital et un village qui sont alimentés par l’électricité de la gazéification à base du bambou. Nous avons aussi un cas en Indonésie, où l’énergie électrique est générée grâce au bambou. Donc aujourd’hui le message que nous portons à notre partenaire, qui est le gouvernement du Cameroun, c’est de savoir que, vous avez aussi cette ressource naturelle, qui est le bambou, que vous pouvez capitaliser dans la contribution de votre politique pour un changement de l’énergie fossile en l’énergie renouvelable à base du bambou. Pour les petits exploitants de bambou par exemple, nous les invitons à se concentrer sur le charbon de bambou. Car aujourd’hui, la statistique a montré que 80% du charbon que nous consommons au Cameroun proviennent de sources illégales. Un bois qui a été coupé sans la permission des autorités gouvernementales. Nous avons déjà réussi aujourd’hui à mettre en place un cadre réglementaire, qui présente comment un petit exploitant peut récolter du bambou de manière légale avec la permission de l’État. Ce bambou peut donc être transformé en charbon. Et nous tous nous connaissez le volume important de la consommation du charbon au Cameroun, avec la culture du poisson braisé, du maïs, et même de la cuisine. Prioritairement dans les régions du grand Nord. Voilà comment ces petits exploitants peuvent se concentrer sur cette ressource qu’est le bambou, pour la transformer en charbon, afin de rivaliser avec le charbon de bois qui est généralement de source douteuse.
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