Du 21 au 24 septembre 2021 à Douala, le ministère de l’Environnement de la protection de la nature et du développement durable (Minepded), a conduit les travaux de mise en oeuvre du processus d’Accès aux ressources génétiques et le partage des avantages liés à leur utilisation (APA) au Cameroun.
Un peu plus de deux mois après la promulgation de la loi sur l’Accès aux ressources génétiques et au partage des avantages liés à leur utilisation (APA), le Cameroun vient de franchir une nouvelle étape décisive dans la mise en œuvre de ce programme. C’était au cours d’un atelier organisé à Douala. Il a été question de procéder à la validation du guide méthodologique pour le recensement des ressources génétiques et les connaissances traditionnelles associées au Cameroun.
Sous la houlette du Minepded, avec l’appui technique et financier de la GIZ, lesdits travaux ont réuni une cinquantaine d’experts en provenance des administrations des secteurs concernés, des milieux universitaires et scientifiques, qui ont amendé le document préparé par un consultant, afin d’aboutir à un protocole de facilitation des inventaires à venir. Cet outil d’accompagnement de la mise en œuvre du protocole de Nagoya sur l’APA, a pour objectif à terme, d’attirer un plus grand nombre d’investisseurs et de chercheurs, en améliorant les informations et la documentation sur le potentiel en ressources génétiques au Cameroun.
Quelques chiffres, pour comprendre les forts enjeux économiques que revêt le processus APA pour le Cameroun et ses communautés locales sont notamment que le pays dispose en effet d’une diversité biologique riche et variée comprenant plus de 8000 espèces végétales et 1700 espèces animales.
A ce patrimoine biologique, on peut ajouter d’innombrables savoirs traditionnels qui ont été développés par les populations autochtones vivant autour, puisque près de 80 % de la population évolue proche de ces ressources. Mais à l’échelle de l’exploitation scientifique et industrielle de ces richesses, ce potentiel reste sous utilisé avec à peine 1022 espèces actuellement en études dans différents laboratoires pour seulement 22 brevets mondiaux découlant de ressources génétiques camerounaises.
C’est pour y remédier que l’élaboration d’un guide pour mieux renseigner les investisseurs internationaux sur les ressources disponibles, a été confiée à un consultant. Dans cet accompagnement, la vision de la Stratégie Nationale APA ambitionne de réglementer l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation, afin que le mécanisme participe à l’amélioration des conditions de vie des populations et des recettes de l’Etat. En effet, selon certaines estimations, si on considère les 1002 espèces camerounaises qui font l’objet actuellement de recherche poussée dans divers laboratoires internationaux, et sur la base du calcul de 1% qui doit revenir à l’Etat fournisseur de la ressource suivant les termes d’APA, c’est près 150 milliards de FCFA que le trésor public camerounais pourrait mobiliser chaque année uniquement sur cet échantillon, sans compter les autres avantages monétaires et non monétaires dont bénéficieront les collectivités territoriales dont sont issues chaque ressource exploitée.
S.B
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