Dans sa chronique du 9 Mai 2022, Jean Paul NNA MVONDO, philosophe psychopédagogue, Doctorant en sciences de l’éducation, porte son regard sur la course acharnée vers les diplômes au Cameroun.
La course effrénée vers les diplômes académiques, ne serait-elle pas à l’origine de la maigre valeur ajoutée des compétences avérées des produits universitaires du système éducatif camerounais ?
Le doute s’installe de plus en plus de nos jours, sur la valeur ajoutée et les compétences avérées des produits universitaires Camerounais. Cette situation compliquée, qui tend à rabaisser considérablement la crédibilité des universités camerounaise, pose le problème de la valeur ajoutée des diplômés de ce système éducatif. Pourquoi nos diplômés du Secondaire et du supérieur ont-ils une rentabilité aussi faible, dans l’exercice de leurs fonctions de chercheurs ?
Beaucoup de personnes, en lisant cette chronique, me jugeront peut-être de prétentieux, ou alors d’arrogant, en essayant de critiquer tout un système éducatif national, qui forme pourtant des milliers de diplômés chaque année.
A ceux-ci, je répondrai laconiquement que, moi-même je suis un pur produit de ce système éducatif camerounais. Et de surcroît, je suis Doctorant en sciences de l’éducation. Et à ce double titre, je m’nterroge sur les dysfonctionnements observés dans ce système éducatif camerounais.
A cet effet, j’aimerais faire comprendre que, le ver est dans le fruit, notamment en ce qui concerne la qualité de nos diplômés camerounais.
La Diplomation ou l’obtention d’un diplôme, universitaire en l’occurrence, semble avoir pris le pas sur la crédibilité à accorder à la formation reçue. Le titre de Docteur est tellement banalisé chez nous, qu’on se perdrait en conjectures sur la valeur ajoutée productive que nous procurerait ces diplômés, en rapport avec leurs contributions scientifiques au développement du pays. Car, bon nombre de nos Docteurs s’expriment mal, écrivent mal, ne produisent pas, et par conséquent, ne parviennent pas à booster la recherche de manière à impulser l’émergence des secteurs porteurs de devises et de richesse au Cameroun.
La preuve, lorsqu’il s’agit d’extraire les minerais, ou encore certaines des richesses du sous sol camerounais, on fait toujours recours à des experts étrangers.
Pourtant, c’est en grande pompe qu’on vante les Docteurs camerounais, en énergies renouvelables. On se demande finalement à quoi ceux-ci servent ? L’exemple pourrait s’étendre dans plusieurs autres domaines, tels que l’économie, l’industrie, les NTIC etc…
La conclusion étant que, le Cameroun peine toujours à trouver des solutions adaptées à son économie, à son industrie, ainsi qu’aux nouvelles technologies, alors même qu’il a des milliers de professeurs agrégés dans ces domaines. Que se passe-t-il exactement ? Est-ce la formation reçue qui pose problème ? Ou alors, c’est la qualité des personnes qui détiennent ces parchemins ?
Tout l’enjeu de la Diplomation au Cameroun se trouve dans ces questiosn lancinantes, qui devraient interpeller les acteurs principaux du système éducatif camerounais. Peut-être que dans cette course acharnée vers les diplômes (diplomation), à tout pris et à tous les prix, il faille se tourner résolument vers les formations techniques, en ingénierie, ou en expertise, qui sont plus rentables et productives pour le développement du pays.
De toute les manières, il n’est jamais trop tard pour renverser les tendances. Les choix de l’ingénierie, de la technique et de l’expertise interpellent fortement le gouvernement camerounais. Il ne reste plus qu’à prendre les meilleures décisions qui s’imposent urgemment, dans une perspective d’émergence à l’horizon 2035.
Jean Paul Nna Mvondo
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