Cameroun – Ramassage et gestion des ordures ménagères à Yaoundé : Le nouvel opérateur THYCHLOF connait déjà d’énormes difficultés.
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- 1 mars 2023
Malgré l’ouverture à la concurrence dans le secteur de la collecte et du ramassage des ordures ménagères dans la ville de Yaoundé, afin de pallier au monopole de la société Hysacam, le nouveau prestataire de la Communauté urbaine de Yaoundé, la société THYCHLOF Sarl, affiche déjà ses limites à travers le non payement des prestations de ses sous-traitants de l’ordre de plusieurs millions de FCFA.
Quelques mois seulement après la signature de son contrat de prestation avec la communauté urbaine de Yaoundé, pour la collecte et le ramassage des ordures ménagères dans la cité capitale politique du Cameroun, la société THYCHLOF Sarl, dirigée par madame Ntolo, cumule déjà à elle seule, plusieurs grèves de ses sous-traitants, pour cause de non payement de leurs prestations. Le dernier cas en date étant ce mouvement humeur, en cours depuis le lundi 27 février 2023, ayant bloqué complètement l’accès des camions de ce prestataire à la décharge de Nkolfoulou, située dans les environs de la ville de Yaoundé.
Selon les explications de l’un des grévistes, en la personne de Paka Hyppolite, propriétaire du camion CE DR749 AB : « ça fait pratiquement 2 ans déjà que nous travaillons avec madame Ntolo, sous le couvert de la communauté urbaine de Yaoundé, dans un projet dénommé villes propres. Nous venions avec nos propres camions et elle devrait alors payer nos prestations, qui consistaient à faire la propreté dans la ville et à ramasser les ordures pour les déverser jusqu’à la décharge de Nkolfoulou. Au départ, elle nous payait très bien et les payements se faisaient au jour le jour et parfois même avant le travail de la journée. Mais quelques mois après, les payements ont commencé à trainer. Tantôt c’était par semaines et puis après c’est passé par mois. Sauf que, nous avons commencé à accumuler des arriérés dans nos paiements, jusqu’à atteindre la dette que nous réclamons aujourd’hui. Et après, quand nous revendiquons, dame Ntolo nous avance un 300 000 FCFA, alors même que nous réclamons plusieurs millions pour chacun. Et c’est ainsi que les dettes ne faisaient que s’accumuler. Il faut dire qu’au départ, il ne s’agissait pas d’une société. C’est après qu’elle a donc créée la société THYCHLOF Sarl, sur la base de notre travail. Nous prenant toujours dans son modèle de ruse, nous lui avons fait confiance et nous avons continué à travailler, puisqu’elle n’avait aucun camion. Et elle nous promettait de tout régulariser dès que ses marchés seraient payés. Chose qu’elle n’a pas respectée. A présent, tout ce que nous revendiquons c’est le paiement de nos arriérés. La preuve, quand elle a eu ses propres camions, elle nous a chassé sans nous payer. Depuis lors, elle nous donne des multiples rendez-vous jamais honorés, avec des menaces et du mépris à l’appui. Nous sommes comme ça à notre quatrième grève, sans aucune solution de sa part. je me rappelle que la dernière, nous étions ici avec les Sous-préfets et les Maires de Soa et de Yaoundé 5, avec lesquels on avait tenu une réunion et ils nous avaient donné toutes les garanties que dans les brefs délais, nous serions payés. Une fois, madame Ntolo nous avait invité à une concertation dans ses bureaux au lieu-dit maison de la radio, curieusement, on se retrouve plutôt dans une fête et elle nous informe que dès la semaine qui suivait, on devait recevoir nos virements en nous proposant même des échéances de paiements. Jusqu’à présent on n’a rien reçu. Nous sommes actuellement une vingtaine de propriétaires de camions qui revendiquons nos paiements à madame Ntolo. La toute dernière grève que nous avons eu à faire ici à la décharge de Nkolfoulou, ils ont fait venir les engins de la communauté urbaine pour nous massacrer, nous avons toutes les vidéos comment ces engins cassaient et écrasaient nos camions. Nul été l’intervention de certains députés qui sont arrivés ici, c’est là qu’ils sont partis. Jusqu’à présent certains de ces camions endommagés sont toujours garés, avec toutes les pertes que ça nous cause. Nous avons donc décidé cette fois-ci, depuis hier que nous sommes ici à l’entrée de la décharge Hysacam de Nkolfoulou, aucun camion de THYCHLOF ne va entrer ici pour décharger, jusqu’à ce que nous ayons la totalité de dnotre argent. Les autres camions de la société HYSACAM n’ont aucun problème avec nous, ils traversent normalement ».
Après l’arrivée dans le secteur d’activité, de l’entreprise THYCHLOF Sarl, le nouveau concurrent de la société HYSACAM, dans le ramassage des ordures ménagères, on aurait cru que c’était la solution, pour la fin des misères dans l’hygiène et l’assainissement des villes camerounaises. Mais, on constate bien que le problème persiste. En réalité, suivant certaines conclusions des experts et même de l’expérience de Kigali au Rwanda, c’est le mécanisme de financement régulier et permanent de la gestion des déchets qu’il faut pouvoir résoudre au Cameroun, à travers le payement des prestations des entreprises qui opèrent dans ce secteur, afin de pouvoir couvrir, à leur tour, les charges d’exploitation qui s’imposent à elles, à savoir toute la logistique à déployer au quotidien (matériel roulant, équipements, carburant, ressources humaines, etc.) pour la réalisation de ce service public de proximité.
Samuel Bondjock
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