AGATHE NANGA :«Qui éduque une femme, éduque toute une nation»


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  • 14 février 2021
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La présidente fondatrice de l’association Femmes, santé, paix et développement (Fesapadev) présente le bien-fondé du programme de dynamisation, accompagnement, encadrement de 100 filles, femmes dans l’entreprenariat économique pour leur réelle autonomisation qui s’est ouvert à Esse le 2 février et ira jusqu’au 31 juillet 2021.

Qui est Agathe Nanga ?

Je suis cette modeste femme est née dans un petit village appelé Nkol-Essoung, dans l’arrondissement d’Esse, département de la Mefou Afamba, région du Centre. D’une manière générale, j’ai fait mes études primaires, secondaires et universitaires au Camerou. J’ai un Master en Droits de l’Homme et en matière égalitaire. J’ai créé une association dénommé Fesapadev (Femmes, santé, paix et développement) en 2014, où nous organisons les campagnes de santé gratuites avec distribution des médicaments gratuitement en faveur de la communauté rurale. Nous encadrons les femmes en leur organisant des conférences, des activités génératrices de revenus pour qu’elles puissent s’autonomiser.

Pouvez nous présenter les différentes couches d’apprenantes ?

Dans ce programme, nous avons voulu donner la chance à cette femme qui n’est pas allée à l’école ; à cette fille qui est assise à la maison, qui fait des travaux champêtres, qui sait que tout est fini pour elle. Nous avons voulu qu’elle soit épanouie, qu’elle apprenne quelque chose, que ce soit dans l’artisanat, que dans la restauration. De toutes les façons, qu’elle soit capable de s’autonomiser à travers des petites activités génératrices de revenus ; qu’elle puisse se prendre en charge, parce que, dit-on, «qui éduque une femme, éduque toute une nation». 

Est-ce qu’il y avait un besoin de formation de la femme et jeune fille d’Esse ?

Oui. Le besoin se faisait sentir. Il est là, très crucial d’ailleurs. C’est par rapport à cela qu’il y aura des conférences sur la confiance en soi, le développement personnel, parce qu’il y en a qui ne peuvent même pas prendre la parole. Or, elle a de fortes potentialités pour pouvoir parler mais elle ne peut pas parler en public parce que les Us et coutumes sont très forts en pays mvele. Donc nous allons leur apprendre à prendre la parole, à avoir confiance en elles-mêmes. La formation c’est six mois, du 2 février au 31 juillet 2021. Nous avons commencé la phase pratique aujourd’hui (2 février, Ndlr) par la restauration et la décoration. Nous avons démarré et jusqu’en Juillet, ce sera non-stop.

Quant aux filières professionnelles choisies (couture, coiffure, teinture, décoration, restauration, transformation des produits), c’est vous-même qui avez pensé que ce sera bien pour ces filles et femmes ou bien avez-vous procédé à une enquête au préalable ?

Nous sommes passés par une enquête dans les 46 villages que compte l’arrondissement d’Esse. Nous avons fait le porte-à-porte pendant un mois, ce que nous avons appelé phase pilote. Nous avons fait des sensibilisations, voilà pourquoi nous avons ressorti les besoins.

Pouvez-vous alors nous présenter la répartition géographique de ces 100 filles, mères concernés dans ce programme de dynamisation, accompagnement, encadrement dans l’entreprenariat économique pour leur réelle autonomisation ?

Tous les cinq groupements sont représentés parmi les 100 filles et mères. Nous avons le groupement Yetoulou, le regroupement Yembouni, le groupement Bekoua, le groupement Mvog-Nana et le groupement Yembara. Le groupement Yembouni va jusqu’à la limite de Soa. Il y en a qui viennent même de Yaoundé pour cette formation et d’autres qui viennent des arrondissements à côté.

Est-ce qu’on peut avoir le chronogramme de la journée de formation ?

Les apprenantes ont elles-mêmes sollicité que la journée de formation aille de 8h à 17h. Elles auront 2h par filière. C’est-à-dire si elles ont couture, l’expert en couture viendra les entretenir. Celles qui ont choisi la déco, auront 2h de formation. Il y a apprenantes qui viennent des villages très enclavés et qui prennent la moto à 2 000 FCFa par jour. Nous serons obligés de leur donner un casse-croûte pour toute la journée. Et nous pensons que cela a été bien réfléchi pour qu’elles pour puissent aussi suivre la formation et vaquer à leurs occupations, leurs travaux champêtres. 

Les séances de formation vont se passer où ?       

Les séances de formation vont se passer au centre de promotion de la femme et de la famille d’Esse. Les autorités de la ville, notamment le maire nous a donné son accompagnement pour qu’on puisse travailler avec le centre de promotion de la femme et de la famille.

L’après formation, comment l’envisagez-vous ?

Après la formation, nous allons pérenniser le programme. Nous verrons comment accompagner ces filles, surtout celles qui vont briller par leur assiduité, par leur comportement. Nous allons créer dans la déco, la couture, pourquoi pas un village artisanal à Esse ? Nous aurons un village artisanal. Nous sommes quand-même à quelques kilomètres de Yaoundé.

Propos recueillis par André T. Essomé, de retour d’Esse

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