Cameroun – Adaptation aux changements climatiques : La jeunesse africaine revendique une justice dans la finance climatique.

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Le Forum inaugural de la jeunesse sur le financement de l’adaptation en Afrique (Yofafa 2023) s’est ouvert ce 16 Novembre 2023 à Yaoundé, sous la présidence du ministre Camerounais de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable, Hele Pierre, en présence de plusieurs centaines de jeunes africains venus de l’ensemble des pays du continent, pour donner de la voix à ce plaidoyer, à la fois sensible et stratégique pour la survie de la planète.

Saluant officiellement cette belle initiative portée par des jeunes africains, le gouvernement camerounais, à travers son ministre de l’environnement précisé que : « C’est un grand honneur et un privilège pour moi de vous accueillir tous ce jour, à l’occasion de ce forum inaugural des jeunes sur le financement de l’adaptation en Afrique, qui se tient ici même à Yaoundé, la capitale du Cameroun, du 16 au 18 Novembre 2023. Ce forum est un évènement historique et opportun, car il réunit des jeunes leaders et des activistes de tous le continent africain, pour discuter et exiger une action urgente sur l’un des problèmes les plus pressants de notre de notre époque, l’adaptation aux changements climatiques. Avant toute chose, permettez moi de vous remercier, les dirigeants respectifs de la coalition africaine pour l’accès à l’énergie durable et de l’alliance panafricaine pour la justice climatique. Ainsi que tous les partenaires qui ont convergé leurs efforts pour organiser cet événement au Cameroun. Nous apprécions le grand travail que vous faites dans le sens de la justice énergétique et climatique en Afrique. Merci pour votre partenariat exemplaire. Mesdames et messieurs, chers jeunes, je n’ai pas besoin de vous dire que l’Afrique est le continent le plus vulnérable aux impacts de changements climatiques. Alors qu’il contribue le moins aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les effets des changements climatiques se font déjà sentir sur l’ensemble du globe, menaçant nos vies, nos moyens de subsistance, notre biodiversité et nos perspectives de développement. Des sécheresses et des inondations, l’élévation du niveau de la mer, en passant par les conflits et les déplacements. Ce phénomène représente une menace existentielle pour le présent et l’avenir de l’Afrique. Mesdames et messieurs, chers jeunes, le Cameroun n’est pas étranger à ces défis. En que tant pays doté d’écosystèmes diversifiés et de richesses naturelles, nous sommes confrontés à de multiples menaces liés aux changements climatiques. Nos forêts qui couvrent plus de 40% de notre superficie, abrite plus de la moitié des espaces fauniques d’Afrique, sont soumises à une pression croissante dûe à la déforestation, la dégradation des paysages forestiers et aux incendies. Notre agriculture qui emploie plus de 70% de notre population et qui représentante plus de 20% de notre PIB, souffre des aléas climatiques et de la dégradation des sols. Nos zones côtières, qui accueillent des millions des personnes et hébergent les activités économiques vitales, sont exposées à l’élévation du niveau de la mer, à l’érosion côtière et à l’infusion d’eau salée. En réaction à ces contrainte et sous la conduite éclairée du Président de la République, Son Excellence Paul Biya, le Gouvernement du Cameroun est pleinement engagé à relever ces défis et à construire un avenir résiliant au climat pour notre peuple. Nous avons élaboré et mis en œuvre diverses politiques et stratégies, pour intégrer l’adaptation aux changements climatiques dans nos plans de développement nationaux. Nous avons également ratifié l’accord de Paris sur le climat et soumis notre contribution au niveau national, qui présente nos objectifs et actions ambitieux pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et nous adapter aux impacts du changement climatique. Par ailleurs pour soutenir la veille climatique, nous avons créé l’Observatoire national sur les changements climatiques (ONAC), pour suivre, évaluer et aider à la prise de décision en matière de changement climatique. Cependant, nous reconnaissons que nous ne pouvons pas agir seuls. Nous avons besoin du soutien et de la solidarité de la communauté internationale, en particulier des pays développés, qui portent la responsabilité historique de ce dérèglement climatique. À cet effet, les engagements pris dans le cadre de la convention cas des Nations-unies sur les changements climatiques, notamment l’accord de Paris, devraient être respectés et appliqués, pour permettre d’appliquer toutes les options d’appuis financiers adéquats, prévisibles et transparents, pour l’adaptation aux changements climatiques en Afrique. Et selon le programme des Nations-Unies pour l’environnement, l’Afrique a besoin d’au moins 50 milliards de dollars par an d’ici 2030, pour développer des actions d’adaptation. Cependant le niveau actuel du financement est loin d’atteindre ce montant. Et la plupart de ces appuis se présente sous forme de prêts plutôt que de dons. Vous convenez avec moi que cela est inacceptable et injuste. Nous ne pouvons pas payer pour des dommages causés par les autres. Nous ne pouvons pas également nous permettre de retarder ou de détourner nos rares ressources à d’autres besoins urgents de développement. Nous ne pouvons pas enfin nous permettre de perdre d’avantage de vies et de moyens de subsistance face aux dégâts générés par les effets des changements climatiques. Nous avons besoin d’agir maintenant. Et c’est maintenant que nous avons besoin de fiances pour l’adaptation. C’est pourquoi, mesdames et messieurs, chers jeunes, je salut et félicite votre présence à ce forum, pour faire entendre votre voix et faire prendre des mesures urgentes sur cette question cruciale qu’est l’adaptation aux changements climatiques. Vous êtes l’avenir de l’Afrique, vous êtes les agents du changement. Vous avez montré votre passion, votre créativité et votre innovation dans la recherche de solutions aux effets posés par les changements climatiques. Vous avez montré votre courage, votre solidarité et votre leadership en plaidant pour vos droits et vos intérêts. Vous avez montré votre vision, votre espoir et votre optimisme dans la construction d’un avenir résiliant pour vous même et pour les générations futures. Chers jeunes vous n’êtes pas seuls dans cette lutte. Vous avez le soutien de vos gouvernements, des acteurs de la société civile, les acteurs des secteurs privés, des partenaires au développement et d’autres parties prenantes, qui partagent votre vision et vos objectifs. Ensemble, nous pouvons faire la différence. Ensemble nous pouvons autonomiser l’Afrique. Ensemble nous pouvons faire doubler les financements de l’adaptation pour un avenir résilient. Pour que vive la communauté internationale, vive le Cameroun, avec son chef, le président Paul Biya. Je vous remercie. Et que Dieu vous bénisse ».

Propos recueillis par Samuel Bondjock

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