Cameroun – Affrontements armées entre Arabes Chouas et Mousgoums : Le cri de coeur de Mounouna Foutsou.


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  • 13 décembre 2021

Dans une correspondance devenue virale sur la toile, adressée à ses frères, le ministre de la jeunesse et de l’éducation civique, Mounouna Foutsou, appelle toutes les communautés à l’apaisement et au vivre ensemble harmonieux. Lire en exclusivité la missive épistolaire…

Très chers frères Arabes, Mousgoums, Massas, etc… J’adresse d’abord mes sincères condoléances à toutes les familles des victimes du conflit qui défraie les chroniques ces derniers jours. Aux blessés, je souhaite un prompt rétablissement.
Que de mort d’hommes ! Que des dégâts matériels ! Que de coups de fils reçus ! Que d’inquiétudes ! Que d’avenir des jeunes gâché !…

Aussi, en ma qualité de fils de cette communauté, d’éducateur de la jeunesse et de promoteur du civisme, je me sens dans l’obligation de nous interpeller.
N’oublions pas, nous sommes tous frères, fils et filles d’un même père, peut-être de mères différentes.

D’ailleurs, dans le cas du logone et chari, mousgoums, massas, kotokos… tous ne parlent-ils pas la langue Arabe ? N’est-ce pas une marque d’identité culturelle commune à ces peuples ? Combien de siècles de vie commune ? Nous sommes appelés à continuer à partager nos espaces de vie. Dieu en a décidé ainsi !
Allons plutôt puiser dans nos valeurs ancestrales, afin de trouver des solutions au conflit qui nous cause plus de tord aujourd’hui. Oui, où est passé notre amour du prochain ?

Il me souvient bien que chez l’homme Massa, tout étranger rencontré sur son chemin est appelé BANANNA (mon ami), terme devenu un nom de baptême des Massa et mêmes de toutes les communautés voisines, signe d’amitié et de vivre ensemble amical. C’est dans ce climat d’amitié, de fraternité que nous vivions tous durant ces siècles de vie commune. Évidemment, les écueils entre frères n’ont pas manqué mais toujours résolus en famille, sur le principe bien connu de : « qui blesse son frère soigne ses blessures », et la communauté organise le « repas de la réconciliation et de la communion fraternelle ».

Aujourd’hui, le pire s’est produit. Mais nous avons, à nouveau, le devoir de rentrer à ces principes fondateurs de notre vie séculaire.
Aussi, j’invite vivement toutes les parties prenantes à suivre cette démarche, désormais préconisée par le Gouvernement incarné par Monsieur le Gouverneur de la Région de L’Extrême-Nord, en séjour dans le logone et Chari en ce moment et à cet effet. Je n’ai malheureusement pas pu être physiquement présent à ses côtés, suite à son invitation, mais je suis de tout cœur avec la forte délégation qui l’accompagne et je fais miennes les résolutions qui en découleront.

En effet, respectons et ayons confiance en nos institutions républicaines, c’est une question de citoyenneté, de civisme et de patriotisme !
Loin d’un discours, c’est un cri du cœur que je lance en direction de tous les acteurs, pour un retour à la paix. Elle n’a pas de prix. Sans la paix, il y a rien de possible. La paix est à nos communautés, à notre pays, ce que la santé est à notre organisme. Soyons tous mendiants de la paix comme nous l’a toujours recommandé le Président de la République, Chef de l’Etat, S.E.M. PAUL BIYA, qui est d’ailleurs toujours à notre écoute, ne l’oublions pas. Exprimons lui nos préoccupations éventuelles, plutôt que de vouloir les résoudre par la violence fratricide, meurtrière et destructrice pour tous.

Que Dieu apaise les cœurs de tous, dans sa paix et sa miséricorde, qu’il bénisse notre cher et beau pays le Cameroun !

Samuel Bondjock

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