Cameroun – Bureau national de l’état civil (BUNEC) : Plus de 25 millions d’enfants sans actes de naissance dans le monde.


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  • 30 juillet 2024

Face à ce fléau mondial, le Directeur général du Bureau national de l’État civil au Cameroun, Alexandre Yomo, était une fois de plus face au public le 26 juillet 2024, à l’occasion d’une conférence qu’il a présidé lors de la 13e édition du Salon de l’action gouvernementale, organisé au Palais polyvalent des sports de Yaoundé.

« Il faut déjà savoir que le problème d’identité est une préoccupation mondiale. La Banque mondiale a déterminé qu’il existe dans le monde 850 millions de personnes qui sont sans pièces officielles d’identités. l’UNICEF quant à elle estime qu’il y a 25 millions d’enfants qui se trouvent sans actes de naissance dans le monde ; et que la moitié de ces enfants sont de l’Afrique Sub-saharienne. Il s’agit alors des chiffres qui ont été évalués par le Bureau national de l’état civil, avec la participation de son partenaire stratégique qui est le ministère de l’éducation de base (MINEDUB). Et pour remédier à cette problématique au Cameroun, plusieurs actions sont menées par le gouvernement pour équilibrer l’offre et la demande sur le plan de l’état civil. La première action que mène le gouvernement à travers le Bunec, c’est la sensibilisation des populations sur l’importance d’établir un acte de naissance. La deuxième action du Gouvernement à travers le Bunec c’est la formation des personnels en charge d’établir les actes de naissances. Pour preuve, le Bunec a déjà formé aujourd’hui 12 000 officiers et secrétaires d’état civil. La troisième action que mène le Bunec c’est la concertation avec les acteurs majeurs du processus d’état civil, afin qu’il y ait une synergie d’actions entre les différents acteurs de l’écosystème de l’état civil. J’entend par acteurs majeurs, les autorités administratives, les autorités judiciaires, les autorités municipales, les parlementaires, les chefs traditionnelles, sans oublier les responsables des formations sanitaires, parce que ceux-ci jouent un rôle important, notamment dans la déclaration des naissances qui surviennent en formation hospitalière. Comme autres acteurs majeurs, nous avons les ministres de cultes. Vous savez l’influence qu’ils ont sur les populations, toutes obédiences confondues, notamment au niveau de la sensibilisation des masses. Il y à aussi les ONGs qui jouent un rôle très important en ce qui concerne l’enregistrement des actes de naissances. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes concertés avec ces ONG pour qu’il y ait une synergie d’actions. S’agissant maintenant du cas particulier de l’offre d’état civil au Cameroun, la loi d’état civil a été révisée en 2011, suite à la quelle un projet innovant a vu le jour et qui a été déjà examiné au niveau du Gouvernement, afin d’être soumis au parlement. Il faudrait dire que l’avantage de la révision de la loi sur l’état civil en 2011 est qu’elle fait passer les déclarations des naissances et des décès de 30 à 90 jours, dans l’objectif d’accorder beaucoup plus de temps nécessaires aux familles et aux responsables de formations sanitaires de procéder à la déclaration de naissance. Toujours sur le plan de l’offre, vous savez que l’archivage n’est pas toujours facile dans les centres principaux, ainsi que dans les centres secondaires. Il y a donc un besoin de multiplier la construction de ces centres d’état civil. On dénombre aujourd’hui 2800 centres d’état civil. Voilà donc l’essentiel de ce qu’il faut faire pour améliorer l’enregistrement des naissances au Cameroun, afin d’inverser la courbe. Il fait noter que plusieurs initiatives ont été prises au niveau du Gouvernement, à travers les administrations comme le Ministère de la décentralisation et du développement local ; le ministère de l’éducation de base ; le ministère des affaires sociales, ou encore le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle ; qui ont engagé des opérations d’enregistrements massifs des personnes qui ne disposent pas d’actes de naissances. Et ce travail se poursuit d’ailleurs sur toute l’étendue du territoire national ».

Propos recueillis par Samuel Bondjock.

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