Le philosophe psychopédagogue, Jean Paul Nna Mvondo, fait une analyse profonde sur l’état de conscience des camerounais face à l’idée de développement.
Quelles sont les facettes de la conscience que présentent les camerounais par rapport à la construction de leur pays ? Cette question lancinante interpelle la conscience collective nationale sur la manière avec laquelle nous concevons le développement dans notre vie sociale au quotidien.
Lorsque nous observons le camerounais lambda évoluer dans sa vie quotidienne, on est frappé par la simplicité de ses actions et de ses pensées. Simplicité qui ne rime pourtant pas avec des vertus cardinales du bien être qui sont la réussite sociale et l’accès à une forme d’émergence. En effet, le camerounais lambda évolue quotidiennement avec la conscience des petites choses. Un esprit de facilité et même de condescendance qui s’affirme comme une vertu pour beaucoup d’entre eux. À chaque jour suffit sa peine. Tel est le crédo qui définit la vie du Camerounais lambda au quotidien.
D’aucuns estiment par cet état de conscience pour les petites choses que le développement pour eux se résume à un tryptique à savoir : épouser une femme, avoir des enfants et construire une maison. Lorsqu’on a atteint ces objectifs, on peut se dire développé.
Or, le développement rime avec la croissance économique, c’est-à-dire la capacité de s’assurer un bien être dans un environnement social dans lequel on pourrait facilement se soigner, se former pour être en conformité avec les mutations sociopolitiques et économiques dans le Monde, dans le sens d’un village planétaire. D’où l’intérêt de réaliser un saut qualitatif qui nous pousserait à la conscience des grandes choses.
D’autres nations du Monde l’ont compris, en dotant leurs citoyens des conditions idoines d’investissement pour de grandes choses. C’est ainsi que les nations comme la Chine, le Japon, ou l’Inde, jadis plus sous-développées que certains pays africains comme le Cameroun, se sont dotées d’un logiciel permettant de surfer sur une conscience, une réflexion sur les grandes choses. D’où leur boom économique incommensurable de nos jours, parce qu’elles ont su transformer leurs citoyens en des outils de développement à travers une pensée tournée vers le perfectionnement.
En effet, tout développement durable d’une nation dépend du type de mentalité ou d’état de conscience qui y prévaut. Si nous avons une conscience des petites choses, notre développement se ferait aussi à l’image de notre conscience. Mais, a contrario, lorsque nous aurons une conscience des grandes choses, notre développement s’en ressentirait à travers des réalisations plus fécondes et économiquement rentables. Plutôt que de surfer sur un état de conscience sur de petites choses, nous africains en général et Camerounais en particulier, devrions nous accommoder à la conscience des grandes choses, qui forgeraient notre admiration devant les autres nations du Monde.
Entre réfléchir sur les choses du ventre et du bas ventre (conscience des petites choses), et les choses des gratte-ciel, autoroutes, ponts et chaussées à construire (conscience des grandes choses), sachons imiter le bon exemple en choisissant la conscience des grandes choses. Notre développement durable en dépend considérablement.
Jean Paul Nna Mvondo
Article précédent
Laisser un commentaire