Le Ministre de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable, Hele Pierre, conduit la délégation camerounaise qui prend part à la 16e Conférence des Parties à la Convention des Nations-Unies sur la Diversité Biologique (COP 16), qui se tient à Cali, au Sud-Ouest de la Colombie, du 21 octobre au 1er novembre 2024.
Il s’agit en effet de la première COP, après l’adoption historique du Cadre Mondial de la biodiversité de Kunming- Montréal, à l’occasion de la COP15, en 2022.
Il est alors question d’évaluer les progrès réalisés par les pays signataires de ce document depuis 2022, notamment dans la mise en œuvre des 23 Cibles et Objectifs de cet Accord. Un cadre opérationnel de suivi desdits progrès devrait également être mis en place, afin qu’il y ait un mécanisme commun de réévaluation des objectifs et progrès des États, pour la concrétisation effective de l’Accord de Kunming- Montréal.
Pour rappel mémoire, cet Accord engage près de 200 pays membres de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), à agir résolument pour inverser la perte de biodiversité d’ici 2030. Notamment, protéger 30% de toutes les terres, des océan et des eaux douces ; parvenir à restaurer les écosystèmes ; garantir une utilisation durable des ressources naturelles ; et améliorer le partage équitable des bénéfices de la biodiversité, en particulier pour les peuples autochtones.
Il était prévu que, dans le cadre de la mise en oeuvre de cet Accord mondial, chaque pays membre soumette ses stratégies et ses plans d’actions nationaux révisés et alignés aux cibles et objectifs du nouveau Cadre Mondial.
À cet effet, le Cameroun ne répond pas aux abonnés absents, car depuis Kunming- Montréal, le Cameroun a enclenché le processus de révision de ses Stratégies et Plans d’action Nationaux de la Biodiversité (NBSAP), à travers une série d’ateliers nationaux. Ceci a permis de finaliser et de soumettre ses Objectifs/Cibles nationaux, alignés aux Objectifs mondiaux de Kunming- Montréal, mais également à la SND30, qui est sa stratégie intérieure.
À l’heure actuelle, seule une trentaine de pays ont soumis à la Convention sur la Diversité biologique (CDB), leurs NBSAP/SPANB. Et 103 d’entre eux ont également définis et soumis leurs Cibles nationales.
Ainsi, la COP16 est entrain de donner aux pays plus d’outils pour faciliter l’alignement entre leurs cibles nationales et les Objectifs mondiaux, afin que tout le monde soit à la page.
COP16 et les enjeux de financements.
Le financement demeure un puzzle dans cette vaste planification. En particulier pour les pays en développement. Dans un contexte où le Fonds pour l’Environnement Mondial fait l’objet de critiques, car n’étant pas facilement accessible à tous. Les besoins , estimés à plusieurs centaines de milliards par an, contrastent avec les ressources promises, soit 20 milliards de dollars à débloquer par les pays développés à partir de 2025. Une situation exacerbée par les tensions économiques et budgétaires nationales et mondiales, qui menacent gravement la mobilisation des fonds.
À cet effet, la COP16 travaille pour des solutions financières innovantes, notamment une approche centrée sur les besoins des pays. Par exemple : les plans de financement cohérents des SPANB, fonds uniquement pour la Biodiversité. Les négociations sur la stratégie de mobilisation des ressources et sur les fonds multilateraux vont vers une stratégie basée sur l’impact et la cohérence d’ensemble.
Une autre particularité de cette Cop 16 réside au niveau de la place centrale des peuples autochtones dans la lutte pour la préservation de la diversité biologique. D’ailleurs la 5e Réunion du Protocole de Nagoya sur l’Accès aux ressources génétiques et le Partage juste et équitable des bénéfices découlant de leur utilisation (APA), se tient au cours de cette COP16. C’est également le cas de la 11e Réunion sur la prévention des risques biotechnologiques et Bio-sécurités. La création d’un organe subsidiaire pour renforcer la participation des peuples autochtones à la Convention, est sur la table des négociations. Ceux-ci, faut-il le rappeler, détiennent des droits fonciers sur plus de un quart des terres émergées de la planète et sont par conséquent les principaux gardiens des ressources génétiques locales.
Ainsi, la COP16 se poursuit en Colombie, autour de nombreuses articulations, avec des thématiques diversifiées. Le très attendu segment de haut niveau aura lieu les 29 et 30 octobre 2024, à la veille de la clôture de cette COP 16, qui est selon certaines sources concordantes, la Cop la plus courue, jamais organisée sur la Biodiversité.
Source Celcom Minepded.
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