L’atelier de revue de la vision de Stop TB Partnership a eu lieu le 15 octobre 2024 à l’hôtel Djeuga de Yaoundé.
Conscients de ce que la Tuberculose tue près de deux millions de personnes chaque année dans le monde, soit près de 5000 décès par jour, principalement dans les communautés les plus pauvres des pays en développement, touchant ainsi près du tiers de la population mondiale, avec environ 9 millions de nouveaux cas détectés chaque année, Stop TB Partnership CAMEROON et ses partenaires politiques et sociaux (Parlementaires, Société Civile, journalistes, ONG, Administrations publiques sectorielles), ont décidé de prendre le taureau par les cornes, en organisant cet atelier de révision de sa vision, au regard des enjeux et des statistiques alarmantes. Car, au Cameroun, la tuberculose est un véritable problème de santé publique, avec près de 45 000 cas incidents enregistrés en 2021, soit 85 cas pour 100 000 habitants. On note alors un problème de sous notification des cas de tuberculose au Cameroun, soit 50% depuis 2015, donc 22 591 personnes qui ne sont pas diagnostiquées, selon les estimations de Stop TB Partnership. La situation est encore plus aggravante chez les enfants de 0 à 14 ans. La proportion des cas pédiatriques est de 5,7% en 2021, dont 2% pour les moins de 5 ans, tandis que la norme recommandée est de 12% au moins.
Face à cette tueuse silencieuse, le problème fondamental demeure le faible taux de financement, qui affiche jusqu’ici un déficit de 39%. En 2022 par exemple, 6 millions de dollars américains de la réponse nationale ont été fourni sur les ressources internationales. Les ressources extérieures sont estimées à 42%, alors que les ressources nationales sont de 18%, d’où le déficit de 39% non financé. Ainsi la demande non financée de 2023 est de 4 772 999 dollars américains.
Face à ces défis pressants, les partenaires nationaux sont une opportunité, afin de réunir tous les partenaires au niveau pays, pour développer et mettre en œuvre des plans d’action communs de lutte contre la tuberculose. Car, une approche basée sur le partenariat permet de valoriser les compétences et les capacités de chacun, mais aussi d’accroître l’efficacité des interventions. Dans sa nouvelle vision, Stop TB Partnership Cameroon entend remobiliser les principaux acteurs plurisectoriels, à quelques années seulement de l’échéance de 2030, pour mettre fin à la tuberculose.
L’objectif principal de cet atelier du 15 octobre 2024 étant de bâtir une nouvelle vision consensuelle du partenariat national halte à la tuberculose, afin de contribuer à un meilleur soutien aux personnes touchées par cette pandémie, grâce aux ressources mieux coordonnées et un partenariat renforcé entre les principales parties prenantes. Ensuite, adopter une vision commune et consensuelle du partenariat Stop TB Partnership ; élaborer une cartographie des ressources des parties prenantes nationales en appui au plan stratégique de lutte contre la tuberculose 2024-2026 ; mettre à jour la structure de gouvernance du partenariat national halte à la tuberculose ; et promouvoir la campagne 33% pour le financement mondial de la lutte contre la tuberculose ; sont entre autres des enjeux spécifiques à reléver. À cet effet, les travaux de groupes à l’occasion de cet atelier, ont permis de poser les jalons de cette nouvelle vision stratégique.
Selon Bertrand Kampoer, Directeur exécutif de l’Ong FIS Cameroon : « L’intérêt, c’est que nous sommes presque à 5 année de l’objectif de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose en 2030. Et dans ce contexte, le pays a plusieurs défis à reléver. Notamment un gab de financement de près de 39% de la réponse nationale qui n’est pas financée. Le pays a également quelques difficultés en terme de sous notification des cas de tuberculose. Ce déficit de sous notification est d’environ 50%. Avec un taux de co-infection très élevé de 18%. Et les résultats par exemple de la tuberculose chez l’enfant sont encore faibles, environ 6%. Tous ces défis ne peuvent pas être atteints dans le cadre d’une réponse non coordonnée. Cette réponse a besoin de l’appui individuel et collectif de l’ensemble des parties prenantes. Et en mutualisant les efforts, on peut avoir la chance que chaque acteur apporte son expertise unique comme complément à la mise en œuvre complète du plan stratégique national de lutte contre la tuberculose 2024-2026. En terme de recommandation, ce que nous pouvons attendre d’un tel atelier, c’est que, nous aurons bâti une nouvelle vision consensuelle, où tous les principaux acteurs, où toutes les principales parties prenantes se seront engagées autour d’un objectif commun d’accompagner le programme national, pour effectivement mettre fin à la tuberculose d’ici 2030. Mettre fin à la tuberculose demande d’aller au delà du violet médical. Il y a le volet du déterminant. La Tuberculose étant une maladie qui est ancrée dans la pauvreté, il faut comprendre les déterminants de cette réponse. Et les Universitaires peuvent permettre d’augmenter la réflexion, afin de mieux comprendre l’implication sociale, sociologique, anthropologique, qui sont des barrières à l’accès au traitement. Et c’est une contribution qui est exceptionnelle et qui nous manquait. En comblant ce déficit, on pense que nous aurons des politiques, des plans d’action et des stratégies, qui seront adaptés à notre contexte national, parceque les Universitaires aurons apporté leur science, afin de booster l’efficacité de nos actions ».
Samuel Bondjock
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