Considérant l’humanisme du Pr Nalova Lyonga, pour tout élève désormais enceinte en pleine année scolaire, le prêtre enseignant de philosophie, Jean Armel Bissi, développe une herméneutique sur la circulaire no 02/22/C/MINESEC/CAB du 22 avril 2022 portant sur les modalités de gestion des élèves dans les établissements scolaires publics et privés d’enseignement secondaire.
Autant il peut nous arriver de plaindre des situations qui n’honorent pas la dignité humaine en milieu scolaire, autant nous pouvons féliciter les autorités en charge de l’éducation au Cameroun de se montrer ouvertes à nos suggestions en plus de les implémenter.
En effet, Pr Nalova Lyonga, à travers une circulaire restée dans l’anonymat en date du 22 avril 2022, a prescrit aux responsables des établissements secondaires publics et privés de protéger l’élève fille qui se retrouve enceinte en pleine année scolaire. Madame le ministre montre ainsi l’attachement de l’Etat du Cameroun à la vie humaine naissante sans toutefois nier le grand respect qu’elle accorde à la jeune fille mère et en situation de classes.
Longtemps auparavant, certaines pratiques peu humanistes faisaient exclure de telles filles des campus scolaires comme si personne n’avait du respect pour les vies humaines dont elles sont mères.
Bien-sûr, le ministre est loin de promouvoir les grossesses à l’école. Son souci n’est pas de libéraliser le désordre sexuel chez les jeunes adolescents. Mais, elle prescrit le respect de la vie dès lors qu’un incident que couronne une grossesse précoce est déjà survenu. Il faut être mère pour le faire. Il faut surtout être éducatrice pour le comprendre.
Alors, les enfants ne sont plus à exclure pour cause de reproduction humaine. La fille enceinte a désormais jusqu’à la vingt sixième semaine de sa grossesse pour suivre les cours régulièrement. Après son accouchement, dès que les conditions sont remplies, elle peut venir reprendre sa place à l’école. C’est la fin des humiliations publiques d’antan, des bastonnades, des injures et des provocations qui poussaient parfois certaines élèves à avorter ou à se suicider.
Il faut bien-sûr dire qu’entre une élève qui s’en va avorter par peur d’affronter la réalité de sa grossesse en poursuivant les classes ou en informant les parents et une élève certes enceinte mais bien encadrée : l’Etat à travers le Pr Nalova Lyonga a fait le choix de bien encadrer plutôt que d’exposer à l’avortement.
Cela est une prise en compte spécifique de la jeune fille en contexte d’apprentissage. Elle peut être victime de harcèlement sexuel et se retrouver enceinte. La précarité sociale la pousse parfois à subir des choix non consentis par elle. Il arrive à certaines d’être déjà mariées et de tomber enceinte en plein milieu de l’année scolaire. Beaucoup traversent leur moment de puberté et découvrent leurs corps en s’essayant à tout. Bref, les raisons ne manquent pas : des plus fondées aux moins contraignantes. Toutefois, il faut sauver l’enfant à naître et bien soutenir sa maman.
Madame le ministre montre donc que l’éducation au Cameroun est soucieuse du statut de la jeune fille autant qu’elle protège la vie. Des interprétations qui font une éviction de ces paramètres sont purement et simplement de l’ordre de la calomnie et de la médisance à l’endroit d’une ministre qui fait tout sauf encourager les élèves à la débauche.
Abbé Jean Armel Bissi, prêtre et enseignant de philosophie / diplômé de l’École normale supérieure de Yaoundé / master en philosophie (Université de Yaoundé 1).
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