Du 31 juillet au 6 aout 2022, le ministre de l’habitat et du développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, conduit une délégation des maires camerounais au Rwanda, pour des études en vue de la gestion durable des déchets et des logements sociaux à couts abordables.
Depuis quelques années déjà, comme c’est d’ailleurs le cas dans la plupart des villes en Afrique subsaharienne, il est de plus en plus évident de constater pour le déplorer, la recrudescence des crises d’insalubrité, notamment dans plusieurs grandes villes camerounaises en général et dans les villes de Douala et Yaoundé en particulier. Et ceci est d’autant plus amplifié par l’effet combiné de la croissance démographique non maitrisée, suivie du phénomène du déversement anarchique des ordures ménagères le long des rues, dans les rigoles, ainsi que dans les drains. Des études réalisées à cet effet montrent que, la production de déchets au Cameroun est de plus en plus considérable et en constante augmentation, si bien que, le système de gestion de ces ordures, mis en place dans les villes camerounaises est devenu visiblement inefficace.
Au Cameroun par exemple, la production de déchets des ménages urbains était évaluée en 2015 à environ 2,5 millions de tonnes, soit 53,3% des déchets générés. Les autres déchets provenant des marchés et autres activités économiques étaient évalués à 488 700 tonnes au cours de la même année, représentent alors 10,4% de la production totale. Et au regard de ces statistiques inquiétantes, seulement 15% de ces déchets sont recyclés. C’est ainsi que l’on estime à 1800 tonnes de déchets la production journalière des déchets solides dans la ville de Yaoundé, soit environ 700 000 tonnes par an (Source : SPM), provenant à 75% des ménages, 20% des services publics et activités économiques, et 5% des marchés.
Et suivant plusieurs organisations spécialisées en santé et environnement, une mauvaise gestion des déchets conduit à plusieurs conséquences telles que : la résurgence des maladies dites des mains sales (choléra, fièvre typhoïde, diarrhée dysentérique, poliomyélite, etc.), avec des risques de décès qui ne sont pas nuls ; la prolifération des moustiques, des mouches et des rats, des mauvaises odeurs, des pollutions et contaminations de toutes sortes (eau, air, sous-sols etc.), des émissions de gaz toxiques comme le méthane, ainsi que la dégradation des sols.
C’est fort de ces dangers réels que le président de la République Paul Biya, sur très hautes instructions, a dépêché cette délégation des élus locaux, sous la conduite de Célestine Ketcha Courès, assisté de certains de ses collaborateurs techniques, pour une mission d’études du modèles Rwandais. En termes de collecte et de traitement des déchets, d’une part et de production en masse de logement sociaux à des couts abordables, d’autre part. Dans cette délégation, on peut apercevoir au passage, le maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndine, assisté de son homologue de la ville de Yaoundé, Luc Messi Atangana ; le maire de la commune de Yaoundé 1er, Jean Marie Abouna ; le maire de Yaoundé 4 ; ainsi que ceux des communes d’arrondissements de Douala 5ème et 3ème, entre autres.
L’objectif global de cette mission étant d’échanger en profondeur sur les différentes expériences de ces deux pays africains, avant de s’approprier la méthodologie de l’approche rwandaise dans la gestion des déchets urbains, pour mieux la reproduire, la contextualiser et l’améliorer dans les villes camerounaises.
Pour se faire, plusieurs grands rendez-vous marquent l’agende de cette semaine de travail. On citera par exemple l’audience du ministre de l’habitat et du développement urbain du Cameroun, avec le Premier ministre rwandais, accompagnée à cette occasion par le ministre Rwandais de l’Urbanisme ; visite du mémorial du génocide à Kigali et de dépôt de la gerbe de fleur au nom du chef de l’Etat du Cameroun, Paul Biya ; rencontre avec le ministre rwandais de l’environnement ; échanges avec le maire de la ville de Kigali et de plusieurs autres magistrats municipaux ; rencontre avec les responsables des administrations en charge de la gestion des déchets et de la production des logements, avec notamment la visite du projet « Bwiza Riverside Homes » et le domaine de Rugarama Park ; et les descentes sur le terrain pour la visite des structures et entreprises rwandaises en charge de la gestion des déchets et de la production des logements en masse, notamment à base du béton aéré autoclavé-AAC.
Samuel Bondjock
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