Du 25 au 28 octobre 2022, le Centre International de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola), a fait du Palais des congrès de Yaoundé, la capitale africaine de la concentration épistémologique et scientifique.
En un seul lieux, les autorités traditionnelles, les maitres de la science, les penseurs et les chercheurs, ont participé à ces « assises pour une nouvelle pensée africaine », dont l’objectif fondamental était de valoriser les patrimoines pour la renaissance de l’Afrique.
L’agenda du 28 octobre 2022, journée de clôture de la Conférence Internationale du Cerdotola (CIC 2022), au palais de congrès, prévoyait en matinée, une session spéciale (brainstorming), portant sur le thème : « penser et faire agir la puissance africaine à l’horizon 2063 ». Ensuite, il s’en est suivie une palabre plénière terminale de synthèse générale et des conclusions. En après-midi, la cérémonie solennelle de clôture marquera l’apothéose de cette édition 2022.
La conférence matinale portait sur la nouvelle pensée africaine pour analyser stratégiquement le rapport de l’Afrique avec la puissance, le temps et l’environnement.
Plusieurs experts se sont exprimés et le public a également apporter sa contribution sur cette épineuse problématique.
L’on retiendra ici, la convocation de notions telles que : « l’Afrofuturisme », par Reynaldo Anderson ; les « Etats-Unis d’Afrique », par Jean Eudes Biem et Cheikh Tidiane Gadio, dans la stratégie de renaissance de l’Afrique.
Le thème : « Penser et faire agir la puissance africaine » : a fait l’objet de la palabre. La palabre ayant été le moment des conclusions, des exhortations à l’action, pour la naissance de la future première puissance mondiale, qui n’est nulle autre que l’Afrique. Quelques affirmations en morceaux choisis ont retenus l’attention des participants. Il s’agit des expressions telles que : « parler ne fait pas cuire le miondo. Il faut rompre avec le désir de reconnaissance. Pas besoin de labéliser la pensée africaine » : selon Patrice Passy.
Une autre notion d’envergure a été développée par Kalala Omotunde : « l’Afrique doit résoudre ses problèmes avec ses propres solutions. Celles venant de l’Europe sont polluées. Le colloque a été formidable, maintenant il faut informer et incarner ses pensées ».
« Les questions de genre et de spiritualité sont importantes, mais pas essentielles pour le bonheur de l’Afrique. Il faut jeter les bases de l’État fédéral d’Afrique. Ne plus attendre. Il faut déjà commencer par initier la vision, afin que les autres puissent venir la continuer » : précise Théophile Obenga.
À ce morceau choisi constitué des pensées africaines, s’ajoute la conclusion faite par le Pr Mathias Éric Owona Nguini, selon laquelle : « parler de l’Afrique comme puissance reviendrait à parler de puissance pensante et savante, car il ne suffit pas de penser, mais il faut aussi pousser la pensée jusqu’aux savoirs. Puissance constituante et aussi instituant, car il ne faut pas seulement constituer, mettre en place des régimes et systèmes, mais il faut aussi les instituer, c’est-à-dire leur donner une matérialité. Puissance structurante, mais aussi puissance transformante, car il ne suffit pas de mettre en place une structure, mais il faudrait aussi que cette structure puisse transformer la réalité. Il s’agit déjà d’une puissance opérante et puissance agissante, qui permet de mettre en place et donner des orientations. Puissance prévoyante, capable de regarder vers l’avenir. Mais aussi puissance vigilante, capable de défendre ses intérêts face aux adversaires. Puissance dirigeante, qui a le monopole du commandement. Et aussi puissance innovante. Puissance indépendante sur le plan financier et puissance interdépendante du fait de la coexistence avec les autres. Puissance capacitante qui peut contrôler les attributs à la communauté qui la constitue, mais aussi puissance insistante, qui est capable de se défendre. Et enfin, la puissance vivante, puissance tolérante et tempérante ».
La cérémonie solennelle de clôture de la CIC 2022, quant à elle, a été présidée par le ministre de la culture, en lieu et la place du premier ministre chef du gouvernement, représentant officiel du président de la République, Paul Biya.
Se faisant, le rapport, les grandes orientations et recommandations majeures pour les praticiens, les institutions et les décideurs ont été présentés. Le clou de la cérémonie a été la remise des prix du Cerdotola 2022.
Un total de 11 papyrus de haute distinction scientifique du cerdotola ont été discernés. Parmi eux, le Trophée International Himotep, discerné au professeur Charles Binam BIkoï, sacré Scribe Solaire Africain.
À sa suite, ont été anoblis, élevé au rang de Maitres des traditions et des sciences africaines, le Pr Molefe K. Asante, Pr Théophile Obenga, Pr Ebenezer Njoh Mouelle, Pr Mathias Eric Owona-Nguini, Pr Jean Emmanuel Pondi, Pr Cécile Ebosse, Pr Omotunde Kalala, Pr François Mbuyamba, Pr Grégoire Biyogo.
Le papyrus de Consécration, le prix Cerdotola 2022, est revenu au président de la République, Paul Biya, chef de l’État. Il reçoit un trophée mi-homme, mi-animal, représentant la ruse de l’intelligence politique suprême.
La CIC 2022, c’est plus de 1000 personnes reçues, environ 100 scientifiques participantes, présidée par Pr Charles Binam Bikoï, sous le haut parrainage du président de la République, Paul Biya, chef de l’État du Cameroun.
Rosine Yémélé
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