Un atelier de sensibilisation des magistrats municipaux sur les textes régissant l’urbanisme au Cameroun et sur la déclaration de Bertoua, a été présidé par madame le ministre de l’Habitat et du développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, le 23 mai 2023 à Yaoundé.
Au menu de ces travaux, la présentation de la déclaration de Bertoua issue de la célébration de l’édition 2022 de la Journée mondiale de l’habitat (JMH) ; la présentation explicative de la loi régissant l’urbanisme au Cameroun ; la mobilisation citoyenne autour de cette vision de modernisation des villes ; l’exposé sur la maitrise d’ouvrage par les Maires ; et la présentation du décret fixant le régime général des Contrats-Plans et des Contrats de villes entre l’Etat et les Collectivités territoriales décentralisées (CTDs).
Plusieurs dizaines de Maires titulaires ont répondus présents à cette rencontre, sans compter les représentants des édiles de villes, venus s’abreuver à la source de leur tutelle technique, pour une meilleure appropriation des instruments juridiques mis à leur disposition depuis 2004, dans l’optique de la décentralisation et du plein exercice des transferts de compétences dans le domaine de l’urbanisme au Cameroun.
Les présences des autorités, notamment du Gouverneur de la région du Centre, Nasseri Paul Bea, du Préfet du département du Mfoundi ; du représentant du Conseil régional du Centre ; et du Maire de la ville de Yaoundé, Luc Messi Atangana ; ont permis de démêler les chevaux sur plusieurs cas pratiques dénoncés çà et là par ces magistrats municipaux. Le désordre urbain, les constructions anarchiques, les éboulements de terrains, les démolitions, les attributions foncières, les occupations anarchiques des marécages et espaces humides sur leurs territoires, sont entre autres les questions préoccupantes pour les Maires de la décentralisation. Et pourtant toutes les lois et décrets d’application existent en la matière.
D’où l’importance de cet atelier de sensibilisation, qui s’est transformé en un véritable séminaire de formation et de capacitation des Maires de la région du Centre, à en croire le Maire de la Commune d’Ayos, Ndongo Biko’o Paul ; ou encore celui de la Commune de Nko-Aafamba, Jean-François Ondigui Owona ; tous deux victimes des poursuites judiciaires pour avoir exercé leur pouvoir de demande d’arrêt des travaux sur des constructions anarchiques et de démolition dans leurs villes respectives. Au regard de ces cas, plusieurs Maires avouent ne pas bénéficier de suffisamment de protection dans l’exécution de leurs casses, qui visent généralement l’assainissement de leurs villes.
Madame le Maire de Bafia, Marthe Félicité Zintchem A Bodio, quant à elle, affirme par exemple que dans sa Commune, elle évite de casser les constructions anarchiques, de peur de se retrouver trainer devant les tribunaux. Et c’est la même situation décriée vertement par le Maire de la Commune de Kobdombo, Caulin Ze Biwole. « Alors, bienvenu le désordre urbain, si un Maires, en pleine décentralisation, n’a plus les pleins pouvoirs de casser l’anarchie dans sa ville », s’écrit désespéramment le Maire de Makak, Jean Paul Mbogol III. Des cas pratiques comme ceux-là, ont permis au Ministère de l’Habitat de formuler des recommandations fortes à l’endroit de toutes les parties prenantes, pour le strict respect et la meilleure application de cette loi. Ainsi, Célestine Ketcha Courtès, s’engage à accompagner ces Maires, dans l’urbanisation de leurs villes, conformément aux très hautes directives du Premier ministre, Chef du Gouvernement, Cheif Dr. Joseph Dion Ngute.
Samuel Bondjock
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