Le Directeur général de la Camwater, Blaise Moussa, était face au grand public, à l’occasion de la 12ème édition du Salon de l’action gouvernementale (SAGO), le 28 juillet 2023 à Yaoundé. Voici en exclusivité une substance de son allocution.
« Au regard de ce programme prioritaire quinquennal de planification stratégique du sous secteur eau potable, nous croyons avoir désormais une boussole. Parceque ce document qui a été adopté le 17 décembre 2022, s’inscrivait dans la vision du président de la République, qui, dans son discours à la nation du 31 Décembre 2022, revenait encore sur le sujet de l’eau potable au Cameroun en instruisant un premier axe principal, qui consiste à donner une meilleure satisfaction en alimentation en eau potable dans les agglomérations de Yaoundé et de Douala, qui représentent à elles-seules 70% de notre réseau de distribution. Le deuxième axe principal de son adresse repose sur l’alimentation en eau potable des autres villes ; et vous allez voir dans la suite de ma présentation que nous avons développé plusieurs projets dans ce sens. Mais nous avons aussi fait le nécessaire pour décrocher une plus grande proximité avec les institutions comme le Feicom, les CVUC (Communes et villes unies du Cameroun), pour qu’ensemble, nous puissions travailler main dans la main dans les métiers des villes. L’objectif ici étant de rendre la production d’eau potable pour les populations, comme un métier important dans le développement des villes. Le chef de l’État nous a indiqué un autre axe qui porte sur la reconstruction et le développement des zones économiquement sinistrées et d’afflux des réfugiés. Ainsi la Camwater a été admise comme partie prenante au programme de reconstruction et de développement dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de L’Est. Et les discussions sont en train d’être menées dans ces régions là, les projets sont en train d’être maturés et bientôt ces projets vont voir le jour. Nous n’allons pas immédiatement insisté sur l’axe support que nous avons nommés, conditions paix de succès. S’agissant du premier axe principal, qui concerne l’alimentation en eau potable des agglomérations de Yaoundé et Douala, nous devons relever les projets afin que tout cela soit effectif d’ici Décembre 2023. Il y aura la mise en service du projet PAEPYS, le projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga, qui fera un apport supplémentaire de 285 000 mètres Cubes d’eau par jour. Et un communiqué a été signé par le Ministre de l’eau et de l’énergie il y a juste 02 jours de cela, annonçant l’activité de raccordement. C’est à dire que ces réseaux ont été construits depuis la Sanaga à 70 km et sont aux portes et à l’intérieur de Yaoundé. Donc les modalités de raccordement sont très techniques et nécessitent la mise en œuvre de protocoles importants, à l’instar du plan de gestion des risques, parceque nous devons maîtriser tous les risques et les atténuer, voir les rendre nuls. Pour cela, il faudra bien peaufiner le plan de gestion de d’assurance qualité et le plan de de communication. Ce dernier a commencé à être déroulé, c’est pourquoi vous êtes tous au courant de tout ce qui va se passer dans le cadre de ce projet. Il a fallu que nous menions ces réflexions sous les auspices du ministère de l’eau et de l’énergie. Voilà pourquoi dès demain, les raccordements vont commencer à partir de la zone du Mont Fébé, de Mbankolo et de Tsinga. Et pendant 24 à 48 heures, nous allons connaître des suspensions d’approvisionnement en eau potable dans ces zones. Pour cette opération nous avons fait appelle à un approvisionnement préférentiel. C’est à dire, nous avons dû suspendre l’eau ailleurs, pendant une courte période, pour permettre que les populations de ce côté, dans la zone qui sera affecté par ces travaux, recueillent suffisamment d’eau et fassent des réserves, qui vont leur permettre de tenir pendant cette période de raccordement. En plus nous avons développé un programme de navette des camions citernes, avec des indications, des horaires de passage et la nature des clients qui seront impactés. Je puis vous rassurer que nous ne serons véritablement pas impactés par ce problème de pénurie en eau, pendant cette période de raccordement. Il s’agit en effet d’un grand projet, qui aura coûté des centaines de milliards. Et je puis vous dire que c’est l’un des plus grands projets d’approvisionnement en eau potable de toute l’Afrique en ce moment. Parce-que les projets les plus réputés en Afrique n’ont pas souvent dépassé les 100 000 mères Cubes d’eau par jour.
Nous avons également le projet de reconfiguration de Yaoundé à travers la sectorisation du réseau, pour une meilleure régulation de d’eau potable, pour un suivi de rendement de distribution. La reconfiguration consiste à revisiter les réseaux existants et à les mettre aux normes. Par exemple, si on avait des réseaux de canalisation en fonte, ou en amiante, nous devons les remplacer, si nous avions des canalisations à faible débit, nous devons les remplacer, si nous avions des vieux matériaux, nous devons les remplacer. Et la ville de Mbalmayo connaît ce dernier cas. Dès qu’il y a une grande pression d’eau, les canalisations cèdent, parce-que c’était de vieux matériaux qui ne sont plus aux normes. Ainsi, la reconfiguration consiste à refaire le réseau et à les mettre aux normes, pour un rendement optimal et pour la santé et la sécurité des populations. Ces réseaux ont trois niveaux. Le réseau primaire, celui des grandes canalisations. Le réseau secondaire, celui des moyennes canalisations. Et le tertiaire, celui des petites canalisations, qui permettent d’amener l’eau vers les robinets des clients. Alors, l’État a pensé à tous ces paramètres. Parce-que qu’il ne suffit pas seulement de produire de l’eau, il faut ensuite que cette l’eau potable aille vers les populations. Donc, le projet de reconfiguration consiste en tout cela. Et on compte 3 entreprises engagées dans cette initiative, qui va coûter environ 102 milliards de FCFA. Avec cette somme, nous allons également mettre à disposition jusqu’à 30 000 compteurs. L’objectif est de mettre à disposition de plus en plus de compteurs d’eau. Je pense que le gouvernement est très favorable pour cela. Nous voulons que l’eau potable soit à la disposition de tous les Camerounais pour que le sentiment de justice, le sentiment de démocratie, soient partagés, mais aussi que chacun renforce sa responsabilité sociétale vis à vis du service de l’eau potable.
Parlons maintenant de l’alimentation en eau potable de Douala. La ville de Douala est une très grande agglomération et voici les projets qui vont voir le jour : Nous allons rehabitiliter la station de Massoumbou, qui vas augmenter 60 000 mètres Cubes. Nous allons rehabitiliter 20 forages industriels qui vont ajouter 40 000 mètre Cube. Nous allons rehabitiliter et étendre la station de japoma qui apportera 68 000 mètres Cubes supplémentaire. Et surtout il y a le Mega projet présidentiel qui est en cours de développement et qui va ajouter 400 000 mètres Cubes d’eau par jour. Au total nous envisageons une production additionnelle de 568 000 mètres Cubes d’eau par jour.
Pourquoi autant d’eau ?
Parce qu’il ne s’agit pas seulement d’une eau de consommation courante. L’eau potable est également utilisée à l’échelle industrielle. Par exemple le secteur de la métallurgie et de la sidérurgie aujourd’hui à Douala fonctionne au 1/3 de sa capacité de production parce-que l’eau potable disponible actuellement n’est pas à la mesure des attentes. Et vous savez l’importance de la métallurgie et la sidérurgie dans notre PIB. Encore que le Cameroun, dans l’espace francophone d’Afrique noire, est leader dans la production des extrants métallurgique et sidérurgiques. Ceci veut dire que si nous mettons à disposition plus d’eau potable industrielle dans la zone de Bassa et dans la zone de Bonabéri, la capacité de production sidérurgique principale et dérivés va s’accroître, au point de renforcer la politique de l’import substitution ; mais aussi en permettant d’atténuer les effets du déséquilibre de la balance commerciale (extérieure). Donc l’eau potable n’est pas seulement un besoin de consommation courante, mais c’est aussi un besoin industriel. Il y a beaucoup d’entités industrielles qui fonctionnent grâce à l’eau potable. Toutes ces entités qui produisent de biens de consommation alimentaire, sont plus sécurisées avec les eaux de Camwater. Il faut le dire clairement, parce-que les gens ne le savent pas. Très peu de forages privés permettent de garantir la qualité de l’eau de Camwater et c’est même impossible d’atteindre le niveau de qualité de l’eau de Camwater. Et il faut que ceci soit entendu. Car moi-même, je ne consomme que l’eau de Camwater, parceque qu’elle est de qualité, mais surtout parce quelle elle est légère. Cette eau est aux normes, elle n’est pas très minéralisée, parceque nous maîtrisons tout cela. Quand une eau comporte un taux de minéralisation élevé, nous le mettons d’abord de côté, puis nous procédons à sa déminéralisation. Maintenant, Je voudrai parler de l’eau de consommation courante pour des fins commerciales, ou touristiques. Je profite ainsi pour interpeller les établissements de tourisme, notamment ceux de Douala, de venir vers Camwater. Il ne sert à rien de continuer à fonctionner avec des forages privés. D’ailleurs ça coûte beaucoup plus chère. De la production d’eau, à l’entretien, jusqu’à la garantie de la qualité. Nous avons de l’eau disponible et nous prendrons toutes les dispositions pour que les établissements touristiques disposent de l’eau potable. Donc ceci est valable pour Douala, et est aussi valable pour l’ensemble des villes du Pays. L’eau de Camwater est disponible.
Propos recueillis par Samuel Bondjock
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