Cameroun – SAGO 2023 : Camwater en quête de nouveaux abonnés.

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Seulement 500 000 abonnés actuellement aux compteurs de la Camwater, sur une population estimée à plus de 25 millions d’habitants. Le Directeur général, Blaise Moussa, monte au créneau à l’occasion de sa conférence donnée le 28 juillet 2023 lors de la 12éme édition du Salon de l’action gouvernementale (SAGO) à Yaoundé.

En exclusivité, la déclaration de Blaise Moussa : « Nous sommes ici pour partager l’espoir, l’espoir en commun, ainsi que l’espoir des engagement de toutes les parties prenantes. La question de l’eau est une question essentielle, en ce que l’eau est une denrée considérée comme la vie elle-même. Il s’agit donc d’un enjeux importants pour tout le monde. D’où l’urgence de la solidarité et de l’engagement de tous, pour que l’eau soit toujours communément partagée. Nous devons le dire, l’accès à l’eau potable, découle de nos infrastructures qui sont celles de production, de transport et de distribution de l’eau potable. Et même, nos infrastructures de consommation vont même vers la question de l’économie circulaire de l’eau. C’est à dire, l’eau quand elle est traité le plus souvent, on veut savoir comment la consommer ; et on ne s’intéresse pas au devenir de l’eau déjà souillée. Donc la question de l’assainissement est là. Pour dire que nous devons penser au développement durable de l’eau. Nous devons rappeler que la question de l’eau potable en milieu rural, comme en milieu urbain, découle d’une préoccupation internationale inscrite dans l’agenda des Nations-Unies, qui insiste sur le droit à l’eau potable pour tous. Au Cameroun, ce droit fondamental est aussi bien reconnu dans notre législation et dans nos réglementations, que dans la politique nationale de notre pays. Elle découle déjà de la vision du Chef de l’État, qui l’exprime sans cesse, notamment en le réitérant dans son dernier discours du 31 Décembre 2022, dans lequel il a dit qu’il est important que l’eau potable soit au centre de tous les enjeux pour les populations. En 2004, il avait dit que : « Tant que les Camerounais mourront de soif, son combat ne sera pas terminé ». Ce combat se poursuit aujourd’hui au point où nous pouvons dire avec assurance que l’eau potable est une question qui est prise en charge significativement par la SND30. Car la SND30 accorde une attention particulière à l’amélioration des conditions de vie des populations, notamment en ce qui concerne la facilitation de l’accès à l’eau potable. Nous allons revenir là dessus pour dire que, sur le plan micro-sectoriel, nous avons pensé à traduire la projection vers une capacité de mise à disposition de l’eau potable à travers un document appelé programme prioritaire quinquennal d’investissement 2023/2027. Ceci dans le but de développer les infrastructures de production, de distribution et de stockage, ainsi que celles de commercialisation de l’eau potable, pour un accès beaucoup plus assuré de l’eau potable aux populations.

Revenant sur le domaine de définition de la Comwater, la Camwater s’occupe de la distribution de l’eau en milieu urbain et péri-urbain. Cela veut dire que l’eau potable en milieu rural est pris en charge par des différentes parties prenantes que sont, le ministère de l’eau et de l’énergie (Minee) principalement et certains autres départements ministériels spécifiques comme le MINADER, le MINDEF, etc… Mais l’eau potable en milieu urbain et péri-urbain est gérée par la Camwater. Ce qui veut dire que même ceux qui veulent produire de l’eau potable dans ces milieux devraient savoir que c’est un domaine de concession et que nous devons travailler la main dans la main. Même en cas d’auto-production nous devons travailler la main dans la main, parceque par la suite, lorsqu’il y a des incidents, il est beaucoup plus facile de pointer le doigt sur la Camwater. L’entreprise Camwater est donc chargée de la gestion des biens Hydro, affecté au Service de l’eau potable en milieu urbain et péri-urbain. Nous sommes donc chargée de l’exploitation des services publics de production, de transport, de distribution et de commercialisation de l’eau en milieu urbain et péri-urbain. Et pour coller à la thématique de ce SAGO 2023, Camwater est chargée de la construction, de la gestion des infrastructures liées au service public de l’eau potable et d’assainissement liquide. Il s’agit là du volet de Comwater, entité concessionnelle publique de patrimoine. L’autre volet c’est, entité public de concession, mais dans le domaine de l’exploitation. À cet effet, hors mis les activités éd’exploitation du service public, de production et de distribution de l’eau en milieu urbain et péri-urbain, la Comwater est également chargé de la gestion du patrimoine hydraulique de l’État en milieu urbain et péri-urbain, ainsi que du contrôle de la qualité d’exploitation du service public de production, de transport et de distribution de l’eau potable. Vous comprendrez donc que ce rôle est important pour la Camwater. Mais, pour le remplir, Camwater ne saurait la évoluer seule. Toutes les parties prenantes concernées devraient se mettre en synergie, pour rechercher l’expression de leur responsabilité sociétale.

Quelques chiffres clés de la vie de Camwater :

Camwater dispose de 60 forages industriels, donc la capacité de production est exprimée en mètres cubes. Il s’agit d’un minimum de 20 mètres Cubes et d’un maximum de 200 mètres cubes par heure. Nous disposons de 2 barrages de retenue d’eau. Nous disposons de 117 centres de production équipés. Nous disposons de 43 stations de reprises, c’est à dire les espaces où il y a un dispositif qui permet de repomper l’eau, pour donner encore plus de la puissance à l’eau afin de traverser tous les obstacles. Notre capacité de production est de 858 000 mètres cubes d’eau par jour et notre capacité de stockage cumulée est de 282 000 mètres cubes par jour. La longueur de nos réseaux se situe à 7827 Km. Le nombre de nos abonnés est de 550 000, avec un potentiel d’environ 3 000 000 abonnés minimum. Comparer à d’autres pays similaires, nous sommes à 25 millions d’habitants, la Côte d’Ivoire a 28 millions d’habitants, le Ghana a 34 millions d’habitants. Pendant que nous au Cameroun, nous produisons 858 000 mètres Cubes, la Côte d’Ivoire en produit 650 000 mètres cubes, le Ghana produit 871 000. Ceci permet de voir que le Cameroun est un pays intéressant en la matière. La variation se situe plutôt dans les coefficients de pertes. Notre coefficient de perte est encore trop élevé parceque nous avons des infrastructures que nous devons renouveler. Nous avons également un problème d’incivisme et de vendalisme sur nos réseaux. Nous avons aussi un problème qui porte sur la normalisation des équipements de construction de nos réseaux. Vous allez voir qu’à la fin nous en parlerons parceque l’un des objectifs de notre démarche sera de bâtir dans le cadre de la politique de l’import substitution, des usines de production, des éléments de construction de nos réseaux, mais également des branchements. Ici au Cameroun, celà est bien possible. Le nombre d’abonnés au Cameroun est de 550 000 ; en Côté d’ivoire il sont d’environ 2 millions d’abonnés. Au Ghana c’est 750 000 abonnés. Je reviens sur ces chiffres pour demander qu’est-ce que nous attendons pour aller vers Camwater pour prendre un abonnement ? L’État du Cameroun fait tout pour produire de l’eau potable pour ses populations. Si nous prenons simplement le cas de la ville de Yaoundé, actuellement, à la station de Nkomnyada, il est produit 135 000 mètres Cubes par jour. À la station de la Mefou, il est produit 50 000 mètres Cubes jour. Nous à un total de 185 000 mètres Cubes. Et bientôt, on va ajouter 300 000 mètres Cubes d’eau supplémentaires par jour, extensibles à 400 000. Il faut que que les Camerounais choisissent d’aller vers les réseaux Camwater. Même s’il y a eu des soucis dans le passé, nous n’allons pas abandonner notre société de production pour laquelle l’État consacre beaucoup de sacrifices. Le taux de desserte au Cameroun est 34% en Côte d’ivoire, ce taux de desserte est de 80%. Vous comprenez pourquoi ils sont à 2 millions d’abonnés. Au Ghana ce taux de desserte est de 77%. Si nous ne resolvons pas ce problème, Camwater va avoir de la peine à étre viable aussui bien sur le plan comptable, financier, économique et technique. Parce que, avec 550 000 abonnés seulement et autant de centres de production, vous voyez que nous avons 117 centres de production. C’est pas sûr que dans d’autres pays comme en Côte d’Ivoire et au Ghana il en a autant. Parceque les entreprises concernées dans ces pays sont souvent des filiales des multinationales et c’est carrément aussi de l’affermage. Il se passe que, avec un nombre d’abonnés aussi bas, nous fonctionnons en dessus du coup moyen. Le coût moyen en économie, lorsqu’il se croise avec les prix moyen, on est sûr au moins qu’on va égaliser les coûts. Mais, on ne pourra pas faire des bénéfices. Mais si nous produisons à un niveau où le coup marginal est égal au coût moyen, à partir de cet instant on peut commencer à réaliser les bénéfices. Or, avec ce nombre d’abonnés qui est aussi bas, on est sûr que nous n’arrivons même pas à égaliser les coûts fixes. Parceque tout entité à pour vocation de maîtriser les coûts fixes et comme ça, il peut mieux se projecter vers la réduction des coûts variables. Voilà ! Nous devons travailler là dessus. Je parlais des centres de production tout à l’heure, la Côte d’ivoire en a 83. Celà signifie qu’il y a une forte volonté des pouvoirs publics au Cameroun, de garantir un accès plus étendus des populations dans différents milieux urbains au Cameroun, que dans d’autres pays. Ceci a peut être quelque chose à avoir avec la particularité du Cameroun, qui ne comporte pas que quelques grandes villes, mais qui comporte à la fois des grandes métropoles et environs 80 autres villes secondaires d’importance et d’autres villes secondaires en émergence.

Les perspectives du développement de la Camwater

Nous avons fait notre programme prioritaire quinquennal d’investissement sur deux périodes, une période 2023-2025, dont l’objectif sera d’achever la mise en œuvre des projets en cours et de finaliser la maturation des projets, en temps que nous devons engagés les travaux des projets pour lesquels les processus de maturation et d’inscription aurons abouti. Ensuite la période 2025-2027 permettra d’identifier les actions de desserte en eau potable, portées par la mise en œuvre effective de projets d’envergures déjà maturés lors des deux premières années et pour lesquels les ressources sont disponibles.

Propos recueillis par Samuel Bondjock

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