Le 25 octobre 2022 au Palais des congrès de Yaoundé, a eu lieu la cérémonie solennelle d’ouverture de la conférence internationale du CERDOTOLA (CIC 2022), sous la houlette du premier ministre camerounais, Chief Dr Joseph Dion Ngute, représentant personnel du président de la République du Cameroun, Paul Biya.
C’est la crème intellectuelle du continent africain et du monde en général, qui est rassemblée à Yaoundé, par le centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (CERDOTOLA), pour participer à cette réflexion panafricaine autour du thème : « les assises pour une nouvelle pensée africaine ».
La cérémonie d’ouverture s’est ouverte par l’exécution de l’hymne nationale du cameroun, suivi de l’hymne de l’Union africaine. Les allocutions respectives du secrétaire exécutif du CERDOTOLA et du représentant personnel du chef de l’Etat du Cameroun, ont marqué le démarrage effectif de ce grand rendez-vous international, qui a pour préoccupations majeures, la renaissance de l’Afrique.
À cet effet, le Pr Charles Binam BIkoï, Secrétaire exécutif du Cerdotola, souligne dans sa prise de parole introductive, qu’il est question de dresser un bilan historique de l’ancienne pensée africaine, ainsi que celle du monde entier, afin d’envisager sa modification. Il faut une pensée refondatrice, pour doter l’Afrique d’une impulsion conceptuelle. Par ailleurs, il invite l’Afrique : « à arrêter de se construire sans fondation », car dit-il : « il n’y a pas de souveraineté sans pensée ». Le professeur clôture son propos en affirmant qu’il ne s’agira pas au sortir de la CIC 2022, d’embrasser l’oubli mortifère des conférence et colloque, mais qu’il souhaiterait, que ces réflexions aboutissent : « à la mise sur pieds d’un manifeste de la nouvelle pensée africaine ».
Le Premier ministre quant à lui, a rappelé à l’auditoire, que le chef de l’Etat du Cameroun, a toujours appelé à la pratique et à la subsistance de nos valeurs africaines. Ainsi, dans la stratégie nationale de développement 2020 – 2030 (SND30), le gouvernement camerounais s’engage à former des citoyens enracinés dans leurs cultures, de même que les autorités, et les gouvernants sont appelées à organiser des activités de promotion du brassage culturel. C’est dire que le patrimoine culturelle, aussi bien dans sa dimension de diversité ou d’identité, est pris en compte, et est d’ailleurs perçu comme l’un des piliers du développement socio-économique du pays. Dr Dion Ngute, achève son allocution, en souhaitant aux imminents participants, d’avoir des réflexions prolifiques, afin que la conclusion des travaux de la CIC 2022, puisse contribuer à poser de nouveaux jalons d’une pensée africaine constructive.
Avant la tenue des tables rondes, le professeur Seloua Luste Boulbina, philosophe à l’Université de Paris 8 en France, a donné la leçon inaugurale, suivi à cette estrade par le professeur Molefi Kete Asante, fondateur de l’Afro-centrisme, à Temple University aux USA. Dans la même dynamique, le professeur Théophile Obenga, de l’Université Marien Ngouabi, au Congo Brazzaville, a délivré la leçon de prescription.
À côté de ces grands noms de la pensée africaine, se sont ajoutés pour les conférences et la palabre vespérale, d’autres figures emblématiques, au rang desquelles, le philosophe Ebénézer Njoh-Mouelle, le Pr Grégoire Biyogo et le Pr Armand Leka Essomba, pour ne citer que ceux-là.
La CIC 2022, est non seulement un banquet intellectuel, mais elle incarne également une vision ou encore un objectif socioéconomique. À cet effet, des stands d’expositions ventes, avec des produits « made in Cameroon », meublent le hall du palais des congrès de Yaoundé.
Au menu des exposition, nous retrouvons également des ouvrages, y compris des contenus pour enfants, des produits agroalimentaires, des bijoux artisanaux, du textile, et même des solutions numériques innovantes. Ces stands restent ouverts et accessibles au grand public durant toute la durée de la CIC 2022, soit jusqu’au 28 octobre 2022.
Réactions :
« le 21ème siècle est celui où l’Afrique va devoir s’affirmer. On ne peut pas s’affirmer avec une pensée rétrograde, ou en retard par rapport aux exigences. L’Afrique doit effectivement remodeler sa pensée, son dynamisme et surtout son enthousiasme, par rapport à elle-même. Ce que le Cerdotola fait aujourd’hui est crucial pour les africains d’abord et pour le reste du monde ensuite. On ne peut pas continuer à vivre dans un monde déséquilibré, ou certains pensent à tort, qu’ils sont les maitres et les autres des accompagnateurs. Il s’agit pour nous de voir comment rééquilibrer ce relation mutuelle. Faire en sorte que chaque partie de l’humanité s’y retrouve comme partenaire. Et ceci ne peut passer que par un recalibrage de la manière dont nous concevons notre participation dans ce monde en perpétuel mouvement. Je salue à juste titre cette belle initiative » : a précisé le Pr Jean Emmanuel Pondi.
« Cette conférence internationale du Cerdotola nous édifie par rapport à ce que le colonisateur nous a pris, pour ne pas dire volé, ou arraché. Elle nous permet de repenser avec notre jeunesse, certaines pertes de nos valeurs africaines. Nous sommes très heureux de voir que la culture africaine n’est pas totalement perdue. Elle existe encore dans nos différentes sources traditionnelles et il ne nous reste plus qu’à faire marche-arrière, pour la retrouver, afin de la valoriser, pour en faire des opportunités de développement » : Sa majesté Alexandre Manga, chef de 3è degré du village Ékié-Nord, à Yaoundé 4.
Rosine Yémélé
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