Cameroun – Classement de la forêt d’Ébo dans le domaine privé de l’État : Le patriarche Banen François Ndjock Balock se déchaîne.


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  • 9 août 2023
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À propos de la campagne d’explication du décret du Premier ministre sur le classement de nos terres dans le domaine privé de l’État, organisée à Lognanga par SM. Singha, le patriarche François Ndjock Balock, défenseur de la première heure des terres de la communauté Banen, décide de rompre le silence.

L’argumentaire utilisé par SM. SINGHA pour expliquer aux populations résidentes de LOGNANGA ne tient pas debout pour plusieurs raisons.

Sa Majesté s’appuie uniquement sur les dispositions subsidiaires du décret du PM au lieu de s’appuyer sur l’objet de ce décret qui est très clair : classement au domaine privé de l’Etat d’une portion de forêt de 68385 ha constituée en UFA dénommée UFA 07006.

Il est vrai que pour SM, c’est la forêt qui est classée et non les terres et moi j’objecte que, d’après la loi, les forêts ne sont pas classées dans un domaine foncier mais plutôt en type de forêt   : forêt permanente, forêt domaniale, forêt communautaire, forêt communale etc. Dans le décret du PM, forêt signifie tout d’abord la terre sur laquelle cette forêt est implantée.

S’agissant de l’article 4 et ses alinéas 1 et 2 notamment, des enclaves seront créées et délimitées dans les anciens villages identifiés, ce qui fait penser aux Bantoustans créés en Afrique du Sud pendant l’apartheid ou des enclos pour esclaves en Amérique avant son indépendance. Ces pratiques sont aujourd’hui bannies par le Système de Nation Unies.

En fait ces enclaves seront créées autour des villages identifiés lors de l’élaboration du plan d’aménagement, c’est-à-dire des villages désormais inclus dans le domaine privé de l’Etat.

Quant au cahier de charges pour le concessionnaire qui visera notamment à faciliter le retour des populations dans leurs villages, ce cahier sera élaboré par l’Administration en charge des forêts et il n’est indiqué ou prescrit nulle part que cette Administration devra travailler en collaboration étroite avec les populations concernées.

Pourquoi Notre Majesté et ses Associés disent-ils avec force, à partir de cette disposition du décret du PM, que le Président de la République a autorisé les populations de la forêt d’EBO à rentrer chez elles au point d’en faire leur cheval de bataille pour tromper pour ne pas dire humilier ces populations ?

C’est une véritable ineptie de dire que le Président de la République a autorisé le retour des populations dans leurs villages car les ressortissants de LOGNANGA ont engagé le retour dans leur bercail depuis le début des années 1980 à la suite de la création d’une piste de débardage créée par un forestier venu voler du bois dans le territoire LOGNANGA qui est dans le NKAM alors que son permis d’exploitation se limitait dans la Sanaga Maritime , notamment dans le Canton LOGKAT.

Ce retour s’est accéléré par la suite, ce qui a amené le Gouvernement à rouvrir l’Ecole Publique de MAKAY qui fonctionne bien, à créer depuis 2006 un Centre de Santé Intégré qui malheureusement n’est pas encore opérationnel, à créer un Centre Secondaire d’Etat Civil dont le chef est le doyen YETINA François etc. Sa Majesté SINGHA y a construit sa villa. De quelle autorisation parle-t-on aujourd’hui puisque l’Etat a déjà commencé à appuyer ces populations implantées dans leurs villages comme souligné plus haut ?

Ce qu’il faut dire à S.M SINGHA, c’est qu’aller débiter des mensonges sur ses terres ancestrales ou prendre au final, ses pères, ses mères, ses frères et sœurs pour des idiots, est une abomination.
Il a intérêt à demander pardon à son peuple qui est sa vraie raison d’être en tant que détenteur du pouvoir traditionnel et en tant que défenseur de ce peuple ainsi que de ses biens, notamment de son terroir, et qu’il reconnaisse qu’il s’est trompé à tous égards.
En fait son vrai rôle est d’aider ce peuple à « cultiver et à garder le terroir que Dieu leur a donné » et non de contribuer plutôt à accepter de céder ledit terroir à quelqu’un d’autre, fut-il à notre Gouvernement.

Correspondance particulière

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