Cameroun – Georges Clément MEKA : <>.


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  • 8 septembre 2023

Alors que les élèves ont repris le chemin de l’école depuis le 04 septembre 2023, pour le compte de l’année scolaire 2023-2024, le Patriarche Georges Clément Meka, fondateur du mouvement citoyen : <> (MODEPA), par ailleurs Vice-président de la section RDPC Océan Sud-Est à Akom II, dénonce les lacunes du système éducatif camerounais.

En égrenant le chapelet de dérives observées dans les établissements scolaires du département de l’Océan l’année dernière, le leader d’opinion averti propose une redéfinition du système éducatif camerounais en adéquation avec les valeurs ancestrales et à la réalité africaine en général.

Rentrée scolaire 2023/2024 , nous s’y sommes, partagez-vous le sentiment qu’elle est réellement effective dans le Département de l’Océan ?

La réponse est affirmative. La rentrée scolaire est effective, mais cela n’implique pas que tous nos enfants ont pu commencer. Car il ya des familles en grandes difficultés dans notre pays. Nombreuses sont encore à la recherche des fonds. Je pense que l’accompagnement des familles en difficultés doit être instauré pour apporter un appui à ces familles et ainsi réduire les inégalités dans l’éducation et la production des nouvelles élites.

Monsieur Georges Clément MEKA, en tant que militant de la cause citoyenne, Que pensez-vous du système éducatif actuel de notre pays ?

Je pense qu’il serait honnête de reconnaître que le système éducatif de notre pays produit les diplômés, mais pas forcément des acteurs prêts au marché de l’emploi partageant un objectif commun. Ce système, quoiqu’en légère mutation, reste un héritage colonial.
Il est temps pour nous de définir un système éducatif adapté à nos valeurs ancestrales et aux besoins définis par notre propre vision politique, économique et sociétale.
Retenons que c’est la vision politique des leaders qui définit la qualité de l’élève à la sortie. Nous sommes le résultat de notre éducation et des programmes mis à notre disposition.
Pour avoir des élèves qui répondent aux attentes de notre société, nous devons d’abord définir les attentes du pays en ce qui concerne l’excellence humaines, et proposer un programme adapté. Sans cela nous allons continuer à nous plaindre.

Les années précédentes ont été presque chaotiques à Kribi. Émaillées par des scandales sexuels en milieu scolaire, des pratiques hors du commun et de violences aussi. À votre avis quelles sont les causes, et que faut-il faire pour éradiquer ce phénomène de délinquance juvénile dans nos établissements ?

Retenez que, vous et moi sommes le résultat de notre éducation. Nous ne pouvons reproduire que ce que nous avons reçu. Il y a trois environnements qui conditionnent notre éducation: le foyer conjugal donc la famille large, la société et les différents acteurs qui la compose, et le système administratif qui vote les lois, veille à leurs applications à travers les différentes structures donc l’école. Ces trois environnements sont complémentaires. Si l’un est défaillant, toute la structure éducative s’écroule, et produit la déviance généralisée et un environnement chaotique. Le problème chez- nous, c’est que le politique fonctionne par mimétisme selectif, refusant d’accompagner sérieusement nos foyers, mais copiant le système et les valeurs importés sans tenir compte de nos réalités. En nous parlant des droits de l’enfant et de la femme, nonobstant le fait que ces derniers n’ont jamais eu besoin de défendre leurs droits en Afrique, car la société africaine depuis des lustres produit l’équilibre source de paix. Ce qui n’est pas le cas des femmes et des enfants dans une société Occidentale violente où la domination et la soumission règnent en maître. Où ils ont été contraints de lutter pour avoir le droit de voter, d’entreprendre, de se marier, d’ouvrir un compte, etc… Dans le même temps, les administrateurs ne jouent pas le rôle d’appui aux familles, de régulateurs et de censeurs dans les déviances observées dans les programmes audiovisuels, les mœurs et autres… En plus, si vous avez une société qui ne joue plus son rôle de relais dans la dénonciation et le rappel de la morale, mais qui au demeurant, se transforme en profiteuse de la faiblesse et de la souffrance des gens pour accroître la richesse d’une minorité. Sans compter la famille, qui est sous l’influence des programmes décadents, des valeurs importée qui promeuvent le mensonge de l’égalité, au lieu de la complémentarité qui est l’essence même de la vie, la recherche effrénée du matériel pour assouvir la soif sans cesse croissante d’une promotion pour démontrer sa toute puissance, au détriment des enfants abandonnés seuls devant les écrans, les sites internets et autres programmes interdits aux mineurs, etc… Voilà les ingrédients qui produisent les violences et la débauche dans nos écoles et dans la société en général. Pour éradiquer ces maux, nous devons repenser notre modèle de société, définir nos priorités en tant que peuple africain souverain et se donner les moyens de les atteindre. Nous ne pouvons pas ériger le matérialisme en modèle de société, au détriment de l’Homme, et se plaindre des conséquences de ce dernier. Notre modèle de société actuel est la principale cause de ces maux.

Monsieur le Vice-Président de la Section RDPC Océan Sud-Est Akom II, on a l’impression que l’élite politique dans l’océan, à des exceptions près, s’intéresse difficilement à l’éducation dans leurs actions sociales. Si aujourd’hui vous êtes choisi pour représenter le peuple de L’océan au parlement, quelle place donnerez-vous à l’éducation ?

Les maux qui minent notre département de l’Océan sont les mêmes qui minent les autres régions du Cameroun. Nous sommes plus dans les programmes jouissifs, très loin des attentes d’une jeunesse responsable.
Le devoir d’un Homme politique n’est pas de se résoudre ou d’être un assujetti, mais plutôt d’avoir une vision politique, de se questionner régulièrement, d’être à l’écouter de ses concitoyens, d’avoir une vision prospective pour anticiper les éléments susceptibles d’être des vecteurs de risques et de tension pour son peuple et pour la nation entière.
Si le Président National et les militants du RDPC me font l’honneur de représenter ma famille politique au parlement en 2025, je puis vous assurer que je vais continuer mon engagement qui se résume à contribuer à l’édification de notre pays et parfaire avec l’appui des autres parlementaires et du gouvernement, notre arsenal juridique, pour le rendre plus en phase avec nos réalités et les défis de ce monde en pleine mutation. Notre jeunesse a besoin d’être protégée et outillée pour faire face à d’autres jeunes du monde, il y va de notre propre survie en tant que nation. La relève est indispensable pour chaque génération, et on doit s’assurer de la qualité des jeunes qui seront susceptibles de conduire la destinée de notre pays après nous. Ne pas le faire serait trahir notre engagement envers nos ancêtres et même l’Éternel créateur Zambe.

Pour sortir Monsieur Georges Clément Meka, quel est votre message à l’endroit des élèves qui ont repris le chemin de l’école ?

Je n’aurais de cesse de rappeler à nos élèves et aux jeunes en général, qu’ils ne doivent jamais perdre de vue qu’ils seront amenés à conduire la destinée de notre patrie commune. Pour ce faire, ils doivent accepter la travail, l’effort, l’endurance, la souffrance et la paix. Ils doivent s’éloigner des vices et des comportements déviants.
J’ajouterais pour leur gouverne, qu’il n’y a rien de plus noble que d’écrire son nom dans l’histoire de son pays, comme étant un Homme qui a servi sa patrie et l’a défendu contre vent et marée.

Propos recueillis par Samuel Bondjock.

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