Cameroun – Gestion durable des ordures ménagères : Le DG d’Hysacam propose des solutions pérennes pour la propreté des villes.


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  • 13 mars 2024

Face à la presse le 20 Février 2024, le Directeur général de Hysacam, Dr. Jean-Pierre YMELE, partage son regard sur la question de la gestion durable des déchets dans les villes camerounaises.

Je vous remercie de cette opportunité que vous me donnez pour parler de la question de la gestion des déchets au Cameroun en général et plus spécifiquement de la problématique de la propreté dans nos villes.

À mon sens, il y a de gros problèmes qui sont à l’origine de l’état de salubrité de nos principales métropoles.

Les groupes de problèmes d’ordres technique et infrastructurel

Ces problèmes techniques sont liés à la croissance démographique exponentielle. Nous avons à peu près 100 000 nouvelles personnes qui affluent chaque année vers la ville de Yaoundé et c’est un peu plus encore à Douala. Les villes connaissent également une croissance géographique importante. Il y’a un phénomène d’extension et même d’étalement de nos métropoles. Si vous prenez seulement les limites de Yaoundé aujourd’hui, elles vont pratiquement jusque dans toutes les banlieues environnantes de la ville.
L’accroissement de la population, induit donc automatiquement l’accroissement de la production des ordures ménagères. Nous estimons et les études le confirment, que la ville de Yaoundé produit un peu près de 3000 tonnes de déchets par jour. Sur ces 3000 tonnes de déchets produits, les objectifs contractuels de collecte des déchets sont fixés à moins de 60%. Donc, dès le départ, sur nos contrats, il y a un volume important de déchets qui n’est pas destiné à être collecté. Ces déchets vont être retrouvés sur les chaussées, sur les trottoirs, dans les bas-fonds, ou encore dans les caniveaux.
Dans le rang des problèmes dit techniques, il convient en outre de relever que les villes qui s’étalent et qui connaissent un accroissement important de la population, sont forcément encombrées. Lorsque vous regardez la circulation dans la ville de Yaoundé, vous voyez naturellement que s’il faut aller d’un bout à l’autre, par exemple de Mendong jusqu’aux environs de Soa, où se trouve le centre de traitement de déchets, il faut mettre à peu près 2 à 3 heures de temps d’embouteillages. Si vous mettez cette contrainte de congestion des villes sur la gestion des déchets, vous constaterez qu’un Camion qui part de Mendong pour la décharge de Nkolfoulou, ne peut effectuer au maximum qu’une ou une rotation et demi par jour mais difficilement deux rotations. Dans une telle situation, on devrait alors aménager des centres de transfert des déchets, qui vont servir de points de rupture et qui vont rapprocher la collecte des quartiers, afin de faire transférer, généralement dans la nuit, ces déchets par des gros porteurs, jusqu’à la décharge de Nkolfoulou.
Nous suggérons depuis quelques années que, la ville de Yaoundé construise au moins 03 centres de transfert des déchets, en fonction de la configuration géographique de cette cité capitale. Fort heureusement, je pense qu’il y a une écoute au niveau le plus élevé de l’administration, au niveau de la Communauté Urbaine également, il y a une bonne réflexion, pour pousser vers la construction de ces centres de transfert qui vont globalement contribuer à améliorer les rotations dans les quartiers et donc, à améliorer la qualité de la propreté.

D’autre part, vous voyez des immeubles prospérer un peu partout dans les villes, mais dans aucun de ces immeubles n’est prévu de local à poubelles pour accueillir les déchets que produisent ceux qui y vivent. Sans un local approprié pour le conditionnement des déchets dans les immeubles, les déchets seront sortis à temps et à contretemps. Là-dessus, nous pensons qu’il y’a de gros efforts à faire et qu’on devrait imposer de tels dispositifs au niveau des structures en charge des questions d’habitat et d’urbanisme. Il faudrait également penser à la construction de centres de regroupement dans les quartiers enclavés et difficiles d’accès. Ceci, de façon à ce que les déchets produits soient acheminés vers ces centres avant d’être collectés et que les axes principaux ne soient plus utilisés comme points de dépôt de déchets ménagers par les habitants des quartiers enclavés.

Les groupes de problèmes financiers.

Il est urgent de définir des objectifs contractuels de collecte qui vont entraîner des objectifs de moyens, en fonction des quantités produites. Nous estimons que pour faire de Yaoundé une ville propre, il faut déployer à peu près 150 camions. Lorsqu’on a dimensionné un marché qui prévoit un nombre contractuel de 50 camions, en chemin il est difficile de mobiliser 100 ou 150 camions, puisque la rémunération est assise sur le nombre de camions mobilisés. A la question posée en filigrane à Hysacam sur sa capacité à mobiliser ce volume de camions, nous répondrons par l’affirmative. Puisque par le passé, l’entreprise a démontré la capacité logistique qu’elle peut déployer à travers ses partenaires à l’international tels que Renault Trucks. La véritable question à se poser est celle de savoir si les ressources budgétaires permettront si ces camions ont été financés sur des crédits de les rembourser aisément ?

Je me réjouis de ce que le Premier Ministre Chef du gouvernement ait fait mettre en place une taxe, que je considère comme une taxe sur la production, qui est indexée sur tous les produits de consommation que nous importons. Nous estimons que c’est une très grande avancée. Cette taxe qui est en cours de mise en application avec des critères de répartition qui ont été définis par ville, devrait pouvoir financer l’enlèvement et le traitement des déchets.
Nous espérons que quand on aura une bonne appréciation du niveau de besoins dans les villes, on pourra définir le taux d’indexation de cette taxe spéciale et le mettre en adéquation avec les besoins, pour produire suffisamment de ressources permettant de rendre nos villes propres.

Source Celcom Hysacam

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