Dans une interview exclusive, le président de l’association des promoteurs immobiliers du Cameroun, Alain Mougang, par ailleurs porteur du programme d’accès à l’habitat social, dénommé « Pachas », présente la contribution permanente des opérateurs privés dans la réalisation de la politique du gouvernement camerounais, en matière de production des logements décents et abordables.
Bonjour monsieur le Président de l’association des promoteurs immobiliers du Cameroun (APIC), Alain Mougang, vous êtes présents une fois de plus à cette édition 2022 de la journée mondiale de l’habitat à Bertoua, après celles de Douala et Yaoundé. Alors, qu’est-ce qui est fait véritablement par vos organisations privées, pour accompagner véritablement le gouvernement camerounais dans la réussite de sa politique de logements décents et abordables au bénéfice des populations ?
Merci déjà pour l’occasion que vous m’offrez de dire un mot en cette occasion particulière destinée à la célébration de l’habitat durant toute une semaine ici à Bertoua. Il s’agit d’une semaine d’activités, qui va se poursuivre d’ailleurs jusqu’en fin Octobre 2022, sur la célébration de la journée des villes.
Donc vous voyez qu’il s’agit véritablement d’un mois totalement dédié à cette question importante qu’est l’habitat. Je dirai pour répondre à votre question que les promoteurs immobiliers prennent avec sérieux les questions d’habitat. C’est pourquoi notre association est en train de toiletter sa liste des membres, afin d’assainir notre secteur d’activité. Car, suivant les standards, il est question pour nous d’avoir même si c’est une poignée de membres, à condition que ceux-ci soient des professionnels, sérieux et crédibles. Qu’on peut mobiliser à tout moment, et que l’on peut également capaciter, pour accompagner plus efficacement l’Etat du Cameroun. Car il faut reconnaître honnêtement que jusqu’ici, l’apport du secteur privé a toujours été un peu résiduel, à cause des actions un tout petit peu diluée par le nombre très important des promoteurs ayant reçus l’agrément.
Donc à l’issu de cette opération de toilettage, on sortira avec quelque chose de beaucoup plus structuré et efficace.
En plus de celà, nous travaillons énormément sur des questions formatives. Surtout avec nos piliers basés sur les 4F, qui peut même être étendue aux 5F à savoir (la Finance, la Fiscalité, le Foncier, la Formation). Et c’est quelque chose d’extrêmement important pour pouvoir produire des logements en quantité et en qualité pour les citoyens.
Donc à côté de tout celà,, nous allons peut être chuter par le thème de cette année, retenu par les Nations-unies, qui précise bel et bien que : « l’on ne doit oublier personne, on ne doit laisser personne sur le côté ». Ceci dit, nous devons pouvoir satisfaire toutes les couches sociales en matière de logements. Dans cette dynamique, nous avons mis sur pied un nouveau produit qui intègre particulièrement cette préoccupation globalisante. Il s’agit du programme « Pachas », qui intègre à la fois, les questions d’habitat et de logements pour les personnes vulnérables, notamment les personnes a revenus faibles.
À travers ce produit innovant, nous pensons ainsi aux bayamsalams, aux moto-taximen, nous pensons aux enseignants, nous pensons aux infirmiers, nous pensons à ceux qui n’ont pas de revenus importants et qui sont considérés dans la société comme des exclus du chapitre de l’accès aux logements, du fait de leurs faibles revenus, ou encore du fait de leurs positions sociales défavorables, surtout que ceux-ci ne sont pas formellement intégrés dans le circuit banquaire. Voilà donc l’innovation que nous sommes en train de promouvoir actuellement à l’occasion de cette 36ème édition de la JMH. Un des membres de notre association a mis ce projet sur pied et nous le soutenons énergiquement, car nous croyons qu’avec cette offre, la capacité de production des logements va s’accroitre en quantité et en qualité.
À côté de cette nouvelle offre qui va booster considérablement la politique de logements décents au Cameroun, nous allons dire un grand merci à madame le ministre de l’habitat et du développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, pour l’appui qu’elle ne cesse d’accorder aux différents secteurs de l’immobilier, notamment aux promoteurs privés de l’immobilier que nous sommes. Elle nous a écouté en bonne mère de famille ; et elle a produit un communiqué très salutaire, pour nous accompagner dans l’assainissement de notre secteur d’activité.
Nous savons pertinemment qu’à l’issu de celà, une liste de promoteurs immobiliers actifs va être publiée et nous allons ensemble, avec le soutien de Madame le Ministre de l’habitat, arriver à renforcer les capacités des ces promoteurs immobiliers privés, pour que l’objectif que nous poursuivons en synergie avec le gouvernement, puisse être atteint avec une offre importante en production de logements décents et à coûts réduits, dans toutes les régions du Cameroun. Il ne s’agit plus seulement de Yaoundé, ou de Douala, mais de toutes les régions du Cameroun, aussi bien en zone urbaine, qu’en zone rurale.
Une fois de plus nous disons merci à Madame le Ministre Célestine Ketcha Courtès. Et comme en Afrique, qui dit merci en demande encore, nous souhaitons d’avantage du gouvernement, un appui supplémentaire, un regard attentif, un regard maternel, le regard de la mère qu’elle est, afin que le secteur de l’immobilier continu d’avantage à contribuer, comme dans plusieurs autres pays du monde, à l’évolution du PIB du Cameroun, pour le grand bonheur des populations. Surtout lorsque nous reconnaissons que nous enregistrons actuellement un déficit d’environ 2,5 millions d’unités de logements au Cameroun. Conclusion, ce secteur est suffisamment inexploité et pourtant, il s’agit d’une niche d’opportunités à capitaliser.
Propos recueillis par Samuel Bondjock
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