C’est dans une impressionnante mobilisation des différentes parties prenantes, que le premier Forum national sur les ressources génétiques s’est tenu du 16 au 17 janvier 2025 au Musée national de Yaoundé, sous le thème : « À la découverte des trésors cachés des ressources génétiques du Cameroun ».
Durant ces assises qui ont durée 48 heures, il était question de sensibiliser et de promouvoir la conservation et l’utilisation durable des ressources génétiques (APA), essentielles pour maintenir la biodiversité et les écosystèmes ; de discuter de la mise en place des mécanismes pouvant garantir un partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques (APA) et des connaissances traditionnelles associées ; de promouvoir les petites, moyennes et grandes entreprises qui transforment et valorisent la biodiversité locale ; d’offrir une plateforme d’échange entre les chercheurs et les acteurs du secteur privé, pour booster l’innovation sur les ressources génétiques.
À cette occasion, les interventions du porte-parole des populations autochtones et des communautés locales, l’honorable Fon Lekunze, Chef traditionnel Magha Bamumbu ; du porte-parole des acteurs du système national de la recherche scientifique, Pr Béatrice Fongue, biologiste à l’université de Buéa ; du porte-parole des acteurs du secteur privé du bio-commerce, Paul Ngatchou, Syndicat des opérateurs ; ou encore celle du porte-parole des acteurs du secteur privé membres du Gecam et Eurochamb ; ont toutes convergées vers la mutualisation des énergies, des moyens et des savoirs faire, pour une meilleure valorisation des ressources génétiques du Cameroun.
À cet effet, l’accompagnement des partenaires stratégiques, tels que la GIZ, ou encore ONU-Environnement, restent indispensable. Ce n’est pas madame l’Inspecteur N°2 et Point focal APA du Minepded, Dr Taylor Aurélie Dingom, qui en dira le contraire. Elle adressera d’ailleurs dans son allocution : « Toute sa sincère gratitude à l’endroit du Fonds pour l’environnement mondial (GEF), du programme des Nations-Unies pour l’environnement (ONUE), de même que Coopération allemande au développement (GIZ), pour tout l’intérêt qu’ils accordent aux questions environnementales dans notre pays. Nous n’oublions pas nos partenaires de co-financement, qui nous sont également accompagnés dans l’Organisation de ce Forum. Pour planter le décor, je dois vous rappeler que le monde entier regorge de nombreuses richesses de la biodiversité, les animaux, les plantes et les micro-organismes, qui contiennent eux-mêmes d’énormes ressources génétiques, qui sont utilisées pour fabriquer des aliments, des produits cosmétiques, pharmaceutiques, etc… Ainsi, pour les progrès de la science et de l’humanité, il est important de partager et de mettre à profit les ressources génétiques mondiales. C’est pour cela que nous avons besoin des règles convenues au niveau international en matière d’accès et de partage des avantages liés aux ressources génétiques. Et le Cameroun en regorge énormément. Ainsi, tout étranger voulant exploiter ces ressources génétiques, devra respecter ces lois nationales et internationales.
Ce Forum national vise en entre autres à :
Mettre à la disposition des parties prenantes des informations sur le cadre juridique et institutionnel camerounais en matière d’APA et de bio commerce ;
Améliorer la vision collective de l’APA et la différenciation des rôles et des responsabilités des parties prenantes dans la procédure correspondante ;
Faire valoir le soutien institutionnel apporté par le gouvernement et les partenaires au développement du secteur du bio commerce et de l’APA ;
Promouvoir le potentiel de la recherche – développement et la commercialisation durable des ingrédients et des produits camerounais ; stimuler et faciliter la création de nouveaux réseaux et de nouvelles connexions entre les entreprises et les organisations du secteur du bio commerce et de l’APA ; examiner les feuilles de route pour la recherche, l’innovation et la commercialisation des ressources génétiques ; sensibiliser davantage aux exigences croissantes en matière de qualité, de normes et de conformité réglementaire ; identifier et présenter les défis et les opportunités des barrières non fiscales dans le bio commerce et l’APA, en mettant l’accent sur l’accès au marché ; encourager la participation des femmes et des jeunes au bio commerce et à l’APA ; soutenir et encourager les entreprises de bio commerce et les entrepreneurs émergents et promouvoir leurs produits auprès des commerçants et surtout du grand public.
Président ce tout premier Forum, le Ministres, Hele Pierre, précise que : « Il faut dire que ce Forum national sur les ressources génétiques est très important pour notre pays, en ce sens que, suivant les évaluations et simulations que nous avions réalisés, le Cameroun est un pays très riche en biodiversité. Nous avons inventoriés 11 173 espèces d’animaux, de plantes et de micros organismes. Et sur le plan de la rentabilité économique, toujours suivant nos simulations, si nous exploitait seulement 22 de ces espèces génétiques, on aurait en retour beaucoup de milliards de FCFA à reverser dans les caisses de l’État. Et imaginez vous si on arrivait à exploiter 1000 de ces espèces, ou alors 9000 de ces espèces, l’État gagnerait des centaines de milliards de FCFA. Au-delà du volet économique, regardez également sur le plan de la santé, de la cosmétiques, des médicaments, de l’alimentation, etc. Vous voyez que les retombées directes sont énormes pour le Cameroun.
D’où importance de ce Forum. Nous sommes donc à la recherche des trésors cachés dans cette biodiversité. Après avoir ratifié cette Convention sur la biodiversité, le Protocole de Nagoya, maintenant nous passons au troisième piliers de cette Convention, APA, qui est l’accès et le partage équitable des avantages qui découlent de l’exploitation de ces ressources génétiques. Nous sommes donc invités à jouer, chacun en ce qui le concerne, sa partition dans cette dynamique. Les populations autochtones, les chercheurs, les enseignants, les économistes et les gouvernants, sont interpellés, afin que toutes les parties prenantes soient mobilisées autour de cette problématique ».
Samuel Bondjock.
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