
Dans une interview fleuve accordée le 6 octobre 2025 à nos confrères du journal l’Action, Madame le Ministre de l’Habitat et du développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, par ailleurs Présidente de la Commission départementale de campagne du RDPC dans le Ndé ; et Présidente de la Section RDPC Ndé-Nord à Bangangté, présente le bilan des 43 ans de pouvoir du Président de la République, Paul Biya, dans les sous secteurs urbain et habitat. Des réalisations concrètes, visibles et palpables, qui plaident en faveur de sa réélection le 12 octobre prochain.

Madame le Ministre, quels sont, selon vous, les faits les plus marquants du bilan du Chef de l’État dans le secteur de l’habitat et du développement urbain, au cours des 43 dernières années ?
Il existe un fait marquant qui est peu souligné. Le Cameroun se distingue de la plupart des pays d’Afrique Subsaharienne par son armature urbaine équilibrée. Vous avez certes les deux grandes métropoles de Yaoundé et Douala, mais aussi de belles cités dotées d’infrastructures de voiries et d’assainissement, d’équipements socio-collectifs modernes, comme à Maroua, Garoua, Bertoua, Bafoussam, Limbé et bien d’autres. Cette réalité exprime la politique urbaine menée par le Président de la République, S.E.M. Paul BIYA depuis son Accession à la Magistrature Suprême le 06 novembre 1982. Je peux dire que notre Champion, a comme toujours, eu de l’avance sur son temps en mettant déjà en œuvre l’inclusivité qui est aujourd’hui affirmée dans les ODD, pour dire qu’aucun habitant, ni aucun territoire ne doit être laissé de côté.
Je retiens donc l’attention et la sollicitude constantes du Chef de l’Etat pour les centres urbains. Elles se sont concrétisées par les moyens conséquents qu’il leur a alloués ces dernières décennies pour faire face au défi urbain.
Ainsi, en plus des ressources du BIP, le Président de la République a lancé de grands programmes et des opérations spéciales d’amélioration du cadre de vie en milieu urbain, à l’instar des chantiers de la CAN, du PLANUT, ou, s’agissant de l’habitat, du Programme de construction de 10 000 logements et d’aménagement de 50 000 parcelles constructibles. Ces projets ont permis aux villes d’améliorer la mobilité urbaine grâce aux travaux de construction ou de réhabilitation des voiries et des ouvrages. A titre d’exemple, sur ce Septennat, ce sont 766,057 km de voiries qui ont été entretenues, réhabilitées ou construites. L’Autoroute Yaoundé-Nsimalen est aujourd’hui une réalité pour la section Rase Campagne longue d’un linéaire de 10,8 Km. A Maroua, le Pont Mizao reconstruit sur instruction du Chef de l’Etat donne fière allure à cette cité, en plus de son impact économique pour l’ensemble de la Région de l’Extrême-Nord.
Bien plus, le Président de la République a mobilisé la coopération internationale pour appuyer l’objectif de modernisation urbaine qu’il a inscrit dans la SND30. Nous pouvons citer le Projet de Développement des Villes Inclusives et Résilientes (PDVIR), financé par la Banque Mondiale, et le Programme C2D urbain « Capitales Régionales » financé par l’AFD. Ces projets ont transformé la physionomie des villes de Bafoussam, Bertoua, Batouri, Garoua, Maroua. Bamenda et Kumba suivent avec des grands chantiers urbains en cours d’exécution. Ce sont quasiment des villes nouvelles, dotées de voiries aménagées, d’infrastructures d’assainissement, d’espaces verts et autres équipements socio-collectifs. Ces projets font accomplir à notre pays un bond pour l’atteinte des ODD urbains.

La question du logement social reste une préoccupation majeure pour de nombreux Camerounais. Où en est le Gouvernement dans la mise en œuvre de la politique nationale du logement ?
Dans son ouvrage magistral Pour le Libéralisme communautaire, le Président de la République place le logement parmi ses priorités pour la justice sociale en ces termes que je cite : « Le combat pour le rétablissement de la justice sociale apparaît comme le plus difficile au regard de la multiplicité et de la diversité des fronts qu’il présente. En dehors de l’enseignement et de la santé, l’un de ces fronts sensibles est la question du logement ». Mon Département Ministériel et les acteurs urbains dans leur ensemble sont donc reconnaissants au Chef de l’Etat pour avoir fait de l’habitat l’un des piliers de sa politique.
Ce d’autant plus que notre pays fait face à un important déficit en logements abordables et décents, de l’ordre de 2,5 millions d’unités. Face à cet immense défi qui, il faut le rappeler, touche l’ensemble des pays en développement, le Chef de l’Etat a instruit la réalisation du Programme de construction de 10 000 logements sociaux et d’aménagement de 50 000 parcelles. Il me plaît d’annoncer ici que nous allons vers l’achèvement de la phase des PME de ce Programme. Ce qui nous conduira à la fin de cette année 2025, et sur l’ensemble de ses composantes (PLANUT, Programme Chinois et Phase des PME), à une production totale de plus 3 500 logements.
Avec les remises régulières des clés aux acquéreurs, auxquelles j’ai procédé depuis 2020, plus d’un millier de familles sont aujourd’hui installées dans ces logements. Ce sont donc de nouvelles cités qui sont devenues une réalité, avec non seulement ces logements décents, mais également des aménagements réalisés ainsi que des équipements socio-collectifs dont sportifs qui ont été mis en place. Les cités d’Olembé et de Mbanga-Bakoko sont aujourd’hui une contribution significative pour la résorption de l’habitat précaire, un objectif mondial.
Je n’oublie pas de mentionner l’apport des privés que mon Département Ministériel encourage, car l’Etat ne peut pas tout faire seul. Ainsi, le groupe PNHG a finalisé les études architecturales et techniques en vue de la construction de 60 logements pilotes sur les 3060 attendus. Une synergie d’actions entre secteur public et secteur privé à travers la Coopérative d’Epargne et de Crédit des Artisans du Wouri, le Crédit Foncier du Cameroun, le FEICOM, le SYCOMOPROTAC, la Commune de Douala 5e a permis de lancer la production de 134 logements abordables au profit des mototaxis à Douala.
D’autres catégories socioprofessionnelles se mobilisent, notamment : les associations des Bayam Sellam de la ville de Yaoundé ; les revendeurs à la sauvette des marchés Mokolo et Mboppi, Marché A et B Bafoussam ; les démobilisés des régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest ; les orpailleurs de Batouri et Yokadouma ; les pêcheurs de Dibombari et Moundemba ; les cacaoculteurs du Centre, du Sud et du Sud -ouest ; les artisans de Foumban.

Dans les grandes villes comme Yaoundé et Douala, la modernisation des infrastructures urbaines est bien visible. Quelles sont les prochaines grandes étapes dans cette dynamique d’embellissement et d’urbanisation ?
La marche vers la modernisation des villes voulue par le Chef de l’Etat s’accélère, faisant de nos cités des espaces par excellence de grandes espérances. Ce d’autant plus que les Bailleurs de fonds se bousculent littéralement pour apporter leur concours à cette ambition du Président de la République, ce qui est encore à mettre à l’actif du rayonnement de la diplomatie qu’il mène.
A Yaoundé, nous travaillons activement à la transformation de la ville pour atteindre l’objectif d’une mobilité durable et d’une ville résiliente, grâce à l’effet combiné de plusieurs projets :
La Section urbaine de l’Autoroute Yaoundé – Nsimalen dont les travaux préliminaires sont en cours ;
Le projet « Yaoundé, Cœur de ville », financé par le C2D et qui a démarré au mois de Juin 2025, avec dans son agenda les travaux d’aménagement des carrefours Mvan et Elig Effa, et de réaménagement des carrefours Awae escalier, Emombo et sous Manguier.
La finalisation des préalables à la construction de la Voie de contournement de Yaoundé (VCY) et la libération des emprises du tronçon prioritaire T3 qui va raccorder la Nationale N°1 à l’Autoroute Douala Yaoundé ;
Le démarrage du Projet Villes et Gestion Foncière Durables (PVGFD) financé par la Banque Mondiale ;
Un vaste programme de réhabilitation de 72 km de voiries urbaines structurantes dans la ville de Douala et l’aménagement d’une ligne de transport de masse pilote (BRT) dans le cadre du Projet de mobilité urbaine de la ville de Douala ;
La construction des zones de regroupement des déchets et des centres de transfert dans la ville de Yaoundé, en réponse au défi de l’insalubrité ;
La Construction de grands ouvrages d’assainissement dans le cadre du Projet Complémentaire du Projet d’assainissement de Yaoundé (PCADY), et du Programme de lutte contre les inondations à Yaoundé et à Douala (PLIDY) qui contribueront à prévenir de manière durable les inondations dans ces villes.
La grandeur de notre pays qui est la prochaine Grande Marche fixée par notre Champion, S.E.M. Paul BIYA, se décline dans le secteur urbain par la vision des nouvelles villes, des villes intelligentes et durables, construites sur deux grands piliers :
Les villes intelligentes comme un catalyseur des innovations portées par les jeunes et orientées vers des objectifs de modernisation urbaine durable, dans des domaines tels que le transport (smart mobility), l’assainissement (smart sanitation and waste management), la gouvernance (smart gouvernance).
Les villes propres et prospères grâce à leurs déchets, autrement dit, des cités qui concilient d’une part, les objectifs d’un environnement urbain sain et d’autre part, les opportunités économiques et d’emplois ouvertes par la valorisation des ressources en déchets.

Le Chef de l’État a fait de la décentralisation un axe fort de son action. Comment votre ministère accompagne-t-il les Collectivités territoriales décentralisées dans l’aménagement urbain ?
Le devoir de mémoire me conduit en premier à rappeler que c’est le Chef de l’Etat qui, en prenant l’initiative de la Loi fondamentale du 18 Janvier 1996, a consacré la décentralisation afin de favoriser le développement économique, social, éducatif, culturel et sportif du Cameroun à partir des Territoires. En somme, le Chef de l’Etat a donné aux Maires les clés du développement de notre pays.
Le Département Ministériel dont j’ai la charge s’inscrit dans cette vision. Dans le secteur urbain, la décentralisation n’est pas un slogan creux ou une vague intention. Nous avons depuis la Loi de 2004 sur l’urbanisme transféré les compétences aux Maires en matière de planification urbaine, mais aussi, chaque année, des ressources pour financer l’élaboration des documents de planification.
Outre la planification urbaine, le MINHDU transfert annuellement des crédits pour l’entretien et la réhabilitation des voiries, l’éclairage public, l’assainissement, l’appui aux opérations d’hygiène et de salubrité. 88 Communes ont ainsi bénéficié de plus de 07 milliards de FCFA en 2024. Bien plus, les Maires assurent aujourd’hui la maîtrise d’ouvrage de grands projets urbains, comme « Cœur de Ville » ou PCADY à Yaoundé.
En outre, le transfert de compétences et des ressources aux Communes a permis de doter celles-ci d’unités pilotes de production des pavés qui contribuent à améliorer l’offre d’emplois décents en faveur des couches vulnérables, et de viabiliser les quartiers précaires.

Quelles sont les initiatives prises pour intégrer les dimensions environnementales et durables dans les politiques de développement urbain ?
Selon le Rapport 2022 sur le Changement climatique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les villes sont responsables entre 67 et 72% des émissions mondiales de Gaz à effet de serre. En Afrique, ces émissions urbaines ont cru de 28% to 38% entre 2000 et 2015. Nos nouvelles orientations stratégiques insistent par conséquent sur la prise en compte du défi climat dans les projets urbains.
C’est dans cette perspective que mon Département Ministériel mène une importante étude sur la résilience urbaine face aux changements climatiques. Elle permettra de définir une stratégie qui va structurer les réponses durables de nos villes en matière de planification, d’aménagement, d’infrastructures et de construction. Nous nous employons également à assurer le marquage ou la sensibilité climat de nos projets.
Par ailleurs, des projets sont déjà mis en œuvre pour réaliser précisément ces objectifs climatiques. Il s’agit de « Move Yaoundé », financé par l’Union Européenne et du BRT à Douala financé par la BAD.

Enfin, quel appel lancez-vous aux populations, en particulier aux jeunes et aux femmes, en cette période électorale cruciale pour l’avenir du Cameroun ?
Le Président Paul BIYA a réussi à faire du Cameroun une Nation enviée, îlot de stabilité dans un Ciel Africain et mondial tourmenté ; une Nation forte, victorieuse aux plans économique, socioculturel et sportif, et résolument tournée vers la prospérité. A cette heure cruciale de notre histoire, il ne tient qu’à nous de préserver ces acquis, en faisant, le 12 octobre 2025, le choix de ne pas prendre le risque de confier notre Pays à des mains inexpertes. Nul autre que S.E.M. Paul BIYA n’a dans la sphère politique de notre Pays, le doigté, le dynamisme et la « lucidité pragmatique », autant dire la sagesse, de conserver et de faire fructifier davantage ces acquis de progrès économique et de justice sociale engrangés depuis 1982.
J’appelle donc tous les Camerounais, en particulier les femmes et les jeunes qui sont la prunelle des yeux de notre Champion, à se mobiliser pour porter à nouveau leur choix massif pour le Candidat du RDPC, pour la grandeur de notre Pays.
Source Journal l’Action.
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