Cameroun – Projet Nkolmesseng : Zoom sur le Pdvir


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  • 1 avril 2021


Méconnu, ou mal connu au sein de l’opinion publique, dans son rôle central à jouer relativement au projet de bitumage de la mythique route de Nkolmesseng, dans l’arrondissement de Yaoundé 5ème, le Projet de développement des villes inclusives et résilientes (Pdvir), sort de l’ornière.


Dans une interview fleuve accordée à Cameroon tribune, le 22 mars 2021, la coordonnatrice du Pdvir, Anne Marie Essono, présente l’institution dont elle a la charge : « Le Pdvir ne concerne pas seulement Nkolmesseng, ou alors l’unique ville de Yaoundé. Il y a sept villes qui ont été choisies par le gouvernement. Et dans toutes ces villes, le projet est pratiquement au même niveau. Après la phase de préparation qui a commencé en 2017, le projet a effectivement été mis en œuvre en 2019. Cette mise en œuvre intervenait à la suite d’une phase de préparation qui était pratiquement finalisée. Sauf que le cadre de gestion environnementale et sociale de la Banque mondiale avait évolué et pendant toute l’année 2019, nous avons pu reprendre et compléter les documents qui avaient déjà été préparés pour le recrutement des prestataires. En y introduisant cette nouvelle notion de gestion sociale et de gestion environnementale, qui sont des notions qui tiennent à cœur le bailleur de fonds. A la suite, nous avons lancé la passation des marchés selon les procédures de la Banque mondiale. Le ministre de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu), avait alors commis les maires des villes de Yaoundé et Douala, comme maîtres d’ouvrage délégués. Ainsi, c’est eux qui passaient les marchés avec leurs cellules internes de passation des marchés ».
Les procédures administratives
Anne Marie Essono poursuit en précisant que : « Le processus s’est déroulé. Il y a eu quelques retards au niveau des communautés urbaines de Douala et de Yaoundé. A ce jour, tous les prestataires ne sont pas encore recrutés, notamment à Yaoundé. Parallèlement, il y a tout ce processus qu’on appelle gestion sociale, que partage aussi le gouvernement. C’est-à-dire que le gouvernement ne souhaite plus que lorsqu’un projet de développement passe, qu’une personne impactée soit affectée négativement. Quand une personne est impactée par un projet de développement, après la déclaration d’utilité publique, selon le processus, le Préfet met en place une commission de constat et d’évaluation des biens qui seront impactés par le projet. Sur la base du rapport de cette commission, il y a des projets de décret d’indemnisation qui sont commis au niveau de la commission, validés au ministère des domaines, du cadastre et des affaires foncières (Mindcaf), dans les services du Premier ministre, à la présidence de la République, avant d’être signés par le Premier ministre. C’est un processus qui est long et difficile. Il a néanmoins pu être réalisé entre avril 2019 et janvier 2021. Et en janvier 2021, nous avons eu les derniers décrets d’indemnisation, notamment ceux de Ngaoundéré et de Yaoundé. On peut donc dire que c’est en 2021 que le processus officiel de gestion sociale est terminé du côté de la partie camerounaise. Actuellement, il se poursuit du côté de la Banque mondiale. Au même moment, un consultant est commis par le bailleur de fonds pour sortir ce qu’on appelle le plan d’action de réinstallation (Par), qui doivent convenir aux procédures de la Banque mondiale. Cette vérification a déjà été faite depuis août 2020 ».
La phase opérationnelle
Elle ajoute : « Qu’en principe, il y aura maintenant des réalités concrètes d’évolution de ces deux dossiers à savoir : le paiement des compensations et le recrutement de l’entreprise. Il faut savoir qu’à l’époque, on venait, on cassait, on indemnisait 20 ans plus tard. Au plan social, c’était de grosses déceptions, car, on vous payait quelque chose qui ne ressemblait même pas à ce que vous avez perdu. Or justement, selon les procédures de la Banque mondiale, nous avons fait des Plans d’action de réinstallation, sur la base du paiement. Selon leurs procédures opérationnelles 4.12, qui dit qu’avec ce que quelqu’un reçoit, s’il a perdu une maison construite en 1959, il doit pouvoir se construire une maison similaire en 2021. Il faut préciser que les travaux ont une durée de 18 mois ».
Retombées sociales
Sur le plan social, insiste la coordonnatrice : « Oui les populations seront concernées et associées de manière indirecte pendant l’exécution des travaux. Vous savez bien qu’il s’agit ici des projets de villes inclusives, donc depuis le départ, c’est une approche participative. La Commune travaille avec ses populations organisées autour de leur chef et de leurs associations. Maintenant, face aux contraintes financières, les populations ont priorisé leur besoins. Le Pdvir s’exécute sur la base d’une convention de financement de l’ordre de 93 milliards de Fcfa pour les sept villes. il faut savoir que tout l’argent n’est pas dédié aux travaux. Il y a ce qu’on appelle les travaux de proximité, c’est-à-dire dans les zones les plus précaires, on va faire un aménagement intégré pour les populations les plus démunies. Pour le cas spécifique de Nkolmesseng, au lieu-dit « par le chef », qui est une zone précaire qui a été retenue, les populations demandent beaucoup de services de mobilité urbaine, donc la voirie secondaire, l’adduction d’eau, l’éclairage public pour la sécurité urbaine. Ces travaux de proximité dont les études sont en cours, vont commencer en 2022 ».
Propos recueillis par J.A.

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