De concert avec les autres pays du monde, la 37e édition de la journée internationale de la préservation de la couche d’Ozone s’est célébrée au Cameroun, le 16 septembre 2024 à l’hôtel de ville de Yaoundé, sous le thème « Protocole de Montréal : Faire progresser l’action climatique », autour du Ministre de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded), Hele Pierre.
Le Minepded et ses partenaires que sont le Fonds Multilatéral pour la mise en œuvre du Protocole de Montréal, l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Environnement (Onu-Environnement), partagent ensemble, depuis de longue date, un engagement fort, en matière de lutte contre les substances appauvrissant la couche d’ozone, conformément aux objectifs fixés par le Protocole de Montréal. Au regard de l’importance de cette problématique dans la vie et même la survie de la population mondiale, l’urgence ici est de chercher à réduire l’impact climatique des secteurs de la réfrigération et de la climatisation à travers les pays. Et ceci passe par l’introduction et l’appropriation de nouvelles technologies utilisant les gaz de réfrigération naturelle, ou encore de réfrigération verte.
Au Cameroun par exemple, à travers un projet de la coopération avec la GIZ et l’Union Européenne, appelé ROCA (Refroidissement respectueux de l’Ozone et du climat en Afrique de l’Ouest et Centrale), un inventaire des équipements de froid et de climatisation a déjà été réalisé dans quatre régions. Des techniciens et professionnels du secteur froid et climatisation, plus d’une centaine, ont été formés sur les technologies de réfrigération verte. Plus de 200 climatiseurs et réfrigérants verts ont été achetés en vue de leur rétrocession au Minepded. Autant d’actions qui militent en la faveur de la protection efficace de la couche d’Ozone.
Il faut dire que, parmi les substances qui appauvrissent la couche d’Ozone, nous pouvons citer les chlorofluorocarbones (CFC), les halons, les bromures de méthyles, les tétrachlorures de carbone et les hydrochlorofluorocarbones (HCFC), dont le potentiel de réchauffement global (PRG) est 1 100 fois plus élevé que celui du dioxyde de carbone (CO2). Les hydrofluorocarbures (HFC) qui ont été introduits comme alternatives à ces substances, ont un potentiel de réchauffement global (PRG) de l’ordre de 14 800 fois celui du dioxyde de carbone (CO2). Ce qui contribue fortement au réchauffement climatique.
Au Cameroun notamment, en application des dispositions de ce Protocole de Montréal, des mesures fortes ont été prises par le gouvernement, pour l’élimination complète du CFC, ainsi que du Bromure de Méthyle qui a été remplacé par le Phosphine pour la conservation des denrées alimentaires post récoltes. On note également l’élimination à 60% du HCFC-22. Les formations des Douaniers et des inspecteurs environnementaux ont été assurées, pour renforcer les contrôles sur la qualité des équipements contenant ces substances dangereuses. Ainsi, plus de 10 000 visas techniques ont été délivrés à cet effet. Et un système de Licence et de quota a été mis sur pied pour assurer l’élimination progressive de ces substances.
Et selon les éclairages du Ministre camerounais de l’Environnement, Hele Pierre : « Le Protocole de Montréal est reconnu comme l’un des accords multilatéraux les plus efficaces dans la lutte pour la préservation de l’environnement. A ce jour, 197 pays l’ont déjà ratifié. Et à date, 99% de substances réglementées par ce Protocole ont été éliminées depuis son entrée en vigueur au niveau mondial. Ainsi, à l’occasion de la 28e réunion statutaire des parties, tenue à Kigali au Rwanda, le 15 octobre 2016, il a été adopté un amendement sur la gestion des HFC, afin de réduire la production et même la consommation de cette substance, qui est un gaz à effet de serre très puissant. Il faut dire que si cet amendement qui est entré en vigueur le 1er janvier 2019, est pleinement soutenu, il va permettre d’ici la fin du siècle, une réduction allant jusqu’à 0,5°C du réchauffement climatique, pour le grand bonheur des habitants de la planète ».
Une vision renforcée par madame Inger Andersen, Secrétaire Exécutif du PNUE (Programmes des Nations Unies pour l’Environnement), qui relève que : « le changement climatique entraine de plus en plus de températures extrêmes, des tempêtes dangereuses et des inondations, le monde est en quête d’espoir, d’ambition et d’action… tout cela se trouve dans la Protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent la couche d’Ozone ».
Samuel Bondjock
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