Dans une déclaration à la presse le 11 mars 2022 à Yaoundé au Cameroun, Ségolène Royal milite pour une justice climatique en Afrique.
« Ce n’est pas ma première fois d’arriver au Cameroun. Car, avec Célestine Ketcha Courtès, nous avons créé une fondation sur les maternités solaires. Et dans ce cadre, j’étais déjà venu au Cameroun la première fois en 2018, pour voir les premiers fruits de ces travaux dans la commune de Bangangté en particulier. Et dès lors, de succès en succès, nous sommes montés en puissance, en intégrant plusieurs autres maternités. Et aujourd’hui, nous avons 5 maternités solaires au Cameroun, que nous avons réalisée. D’ailleurs, lundi le 14 mars 2022, nous allons mettre en service la maternité solaire de Kong-Yambéta, dans le département du Mbam et Inoubou. A l’occasion de cette troisième visite au Cameroun, dans le cadre d’un autre projet d’électrification des 13 chefferies supérieures du département du Ndé, nous avons à ce jour, pour la première phase, 5 chefferies qui vont être alimentées désormais par l’énergie solaire à partir des mini-centrales solaires photovoltaïques, installées, toujours par notre Fondation. Il faut dire, pour le reconnaître, que ce n’est pas moi qui devrait avoir ce mérite. Je ne suis que la facilitatrice. Car, il s’agit là du travail d’équipe, avec les chefs, les rois, les reines mères du réseau international des princesses et Reines-mères du Ndé (RIPREM), et surtout, toutes les populations des différents villages du département du Ndé.
C’est le travail de la population qui a accompagner l’entreprise sur le terrain, dans le cadre d’un développement participatif. Moi, j’ai pu obtenir des dons des entreprises européennes, qui ont fabriqué des panneaux solaires, des batteries et tout le nécessaire. Et nous avons transporté ce matériel jusqu’au Cameroun, jusqu’à Bangangté. Malgré la pandémie du Coronavirus qui ne nous a pas facilité la tâche, nous avons quand même réussi à le faire, grâce à la mobilisation locale, et à la détermination des chefs et des Reines-mères, afin de finaliser ces travaux. Donc, c’est un grand bonheur pour nous de célébrer la réussite de la première phase de ce projet. Et comme j’ai toujours pensé qu’il y avait un lien étroit entre l’environnement, le cadre de vie des populations, et la culture, j’ai saisi cette occasion de mon séjour au Cameroun, pour solliciter une visite au musée national de Yaoundé. Parceque, j’ai toujours suivi avec une attention particulière, la question de la restitution des œuvres. Pour moi, il y’a un thème central qui est celui de la justice. Et, pour ce faire, j’ai beaucoup parlé de la justice climatique durant mon mandat en tant que présidente de la COP 21 à Paris sur les changements climatiques. Ceci parceque, l’Afrique souffre du réchauffement climatique et de la sécheresse aujourd’hui, alors même qu’elle n’est pas responsable de cette situation. Et partout à l’organisation des nations unies (ONU), j’ai répété cela. J’ai même écrit un manifeste pour dire que l’Afrique n’est responsable que de 7% des émissions de gaz à effet de serre, et pourtant elle en subit plus de 80% des conséquences, parmis lesquelles, la désertification, la déforestation, et le déplacement des populations. Parceque, quand il n’ya plus d’eau, les populations se déplacent. Il faut absolument lutter contre le réchauffement climatique. Il y a également la question sur l’identité culturelle qui est très importante. Et c’est pour cette raison, qu’en même temps que nous oeuvrons pour l’arrivée de l’énergie solaire, il y’a tout un autre travail, toute une autre réflexion, qui est faite par la population locale, sur la conservation des objets, des traditions, etc… Et tout celà m’a intéressé à titre personnel, de voir toutes ces choses qui évoluent énormément. Puis, il y aura prochainement, une exposition sur les chefferies. Pour le moment il n’y a que les chefferies de l’Ouest. Mais, il est bien évident que toutes les quatre aires culturelles du Cameroun devront être présentées également. C’est ça aussi qui est très important comme dans le thème qui a été choisi ici dans le musée. Ce magnifique thème de la réconciliation, de la diversité mais de l’unité. Je crois que c’est ce qui est très important et je suis heureuse d’observer très modestement et de voir comment la Fondation, dont madame Célestine Ketcha Courtès, est Vice présidente, peut continuer à aider à la mobilisation des donateurs, pour soutenir la réalisation de plusieurs autres projets innovants »
Propos recueillis par Samuel Bondjock
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