Cameroun – Tribune libre du prêtre philosophe Jean Armel Bissi : La grève des enseignants du point de vue de la faculté de juger.


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  • 14 mai 2022
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Enseigner est de l’ordre du règne de la raison. Les mœurs ne sont pas à fonder dans l’empirie (le salaire, la reconnaissance, les avancements, le traitement etc). Tout cela est utile mais ne fonde pas la vocation de l’enseignant. On n’enseigne pas parce qu’on est payé. On enseigne parce que la dispensation des savoirs contribue à sortir l’humanité de son aveuglément originel. L’enseignement défie l’enseignant, si bien que ce dernier rompt avec sa nature, par le fait de jeter la craie et de tourner le dos à sa salle de classe.

Les mœurs se situent donc dans la raison. Cette dernière nous inculque l’idée du devoir, dont la matérialisation se traduit en terme de bonne volonté au quotidien. La bonne volonté chez un enseignant consiste à reprendre la craie, dès lors que la promesse est faite par l’État de rétablir ses droits.

La bonne volonté de l’enseignant lui fait observer que, ses élèves sont déjà à plus d’un mois sans enseignements, et que cela est grave. La bonne volonté porte l’enseignant à ne donner que ses leçons, aussi longtemps que force lui vient du ciel pour l’accomplir. Hamidou en aura été la preuve.

Que l’État donne à l’enseignant son dû. Cependant, que nul n’ignore que le métier d’enseignant n’est pas une épicerie qu’on ferme au gré d’une boude, ou d’une revendication, ô combien légitime.

Si l’enseignant cesse de tenir sa craie, l’humanité tombe dans une nuit sans alternative. Enseigner est donc synonyme d’avoir le souci de l’humanité. Enseigner n’est pas un effort dont on se passe, parce que le traitement est mauvais. L’ humanité qui doit prendre soin de l’enseignant, est la même que l’enseignant révolte, lorsqu’il démissionne de sa classe.

Les revendications des enseignants ont déjà été réceptionnées et sont en cure. L’ heure de la reprise des salles de classes ne doit plus se faire attendre.

Tout notre soutien à vous, chers enseignants. Rentrez accomplir votre divin office, pour le plus grand bien de cette jeunesse que personne n’aime mieux que vous.

Jean Armel Bissi, prêtre et enseignant de philosophie (diplômé de l’ENS de Yaoundé).

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