Alors que la hantise des prêtres pour les paroisses de villes, les postes de pouvoir et les missions de rente en Occident se fait criarde, monsieur l’abbé Sébastien Mani, prêtre du diocèse de Mbalmayo, curé de la paroisse de Lengtombo dans les abîmes de la forêt luxuriante d’Ayos et Nyakokombo, arrondissements situés dans le département du Nyong et Mfoumou, nous sommes fiers de voir en toi une idée apaisée du sacerdoce : celle du prêtre laborieux, bâtisseur et surtout progressiste.
Je t’ai vu prendre service dans cette paroisse qui est loin de la ville, loin de la route, loin de l’électricité, sans aucune commodité moderne et pratiquement loin de la vie. En plus de l’école catholique que tu as modernisée, je vois aussi une eglise paroissiale que tu viens de rénover. Cela n’est pas le fait de gros moyens financiers. C’est une question de spiritualité. Tu as une âme encline au progrès des environnements difficiles. Je n’ose pas ajouter que les travaux de construction du nouveau presbytère sont déjà presqu’ achevés. Si on voudra penser que tu as des élites qui te soutiennent surplace, je demanderai pourquoi tous les prêtres avant toi n’ont pas su faire les choses telles que nous les voyons aujourd’hui. On ne saurait te réduire à tes élites. Tu es surtout un prêtre particulier, une âme prospère, une intelligence alerte et un croyant. Tu donnes à d’autres contrées ce que tu t’abstiens de faire pour ton propre village natal. Il faut aimer l’Eglise pour y parvenir.
Fada Sébastien Mani, tout ce que tu touches devient or. À chaque coin perdu du diocèse, tu fais émerger la vie lorsque tu en es le pasteur. Comment ne pas mentionner que tu as construit intégralement la paroisse Saint Joseph de Nkolbewa non loin de Ngomedzap ? Tu n’avais même pas encore cinq ans de sacerdoce.
Pour quelqu’un qui a séjourné en Allemagne pendant un intervalle de temps non négligeable, ton amour pour l’arrière pays, les paroisses de brousses, ces lieux de punition pour ceux qui limitent leur idée du sacerdoce à la facilité, inspire les jeunes prêtres que nous sommes. Tu es un aîné qui nous fait voir que la joie du prêtre n’est pas dans un contexte précis mais dans la fierté d’être prêtre et de tout mettre en œuvre pour la cause du Christ.
A l’aube du soixantième anniversaire de la paroisse de Lengtombo dont tu es le curé, c’est tout l’arrondissement de Nyakokombo, tout le département du Nyong et Mfoumou, tout le diocèse de Mbalmayo et toute l’Eglise catholique au Cameroun qui te disent merci pour cette œuvre missionnaire que tu fais prospérer en campagne. Vas de l’avant.
Abbé Jean Armel Bissi, prêtre et enseignant de philosophie (Cameroun).
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