Cameroun – Tribune libre du prêtre philosophe Jean Armel Bissi sur l’interpellation de Cynthia Fiangan par la justice pour cause de mauvaises moeurs.


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  • 20 juillet 2022
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Éducateurs, nous étions désavoués ces derniers temps par le triomphe d’une jeune compatriote qui marche sur la moralité publique sans se voir interpellée par les pouvoirs publics à chacune de ses sorties nauséeuses.

En la traînant depuis ce 19 juillet 2022 devant le Procureur de la République et dans l’attente d’une sanction qui se voudra certainement pédagogique bien au-delà de son versant penal, la justice pose un acte important. Elle fait réaliser que tout n’est pas permis en public. En plus de cela, elle fait observer que les mauvais exemples en société font l’objet d’une répression raide.

Nous étions déjà exténués de voir une fille de 23 ans célébrer le déshonneur sur les réseaux sociaux en affichant sa nudité féminine à travers des photos dénudées et des ébats sexuels volontairement servis à qui veut en avoir l’idée. L’ image qu’elle donnait de la jeune fille camerounaise était malheureuse. L’ impression qu’on avait déjà aussi de notre pays était celle d’un univers où on ne défend pas les valeurs communément admises partout ailleurs et protectrices des êtres raisonnables que nous sommes. On les range souvent sous un dénominateur commun qu’on nomme dignité humaine.

Plus petites que celle qui doit commencer son expérience de la prison pour mauvaises mœurs sont désormais neutralisées et éviteront de suivre son exemple comme cela devenait déjà le cas. Ses admirateurs et continuateurs ne doutent plus de la frayeur d’une interpellation si leurs aspirations se font encore voir en public. C’est donc un coup de balai sur les immondices d’un laisser-aller fatal que vient de donner le Procureur de la République à Yaoundé.

Nous sommes une société en quête d’émergence. Avec une jeunesse encline au relativisme moral malgré la préciosité de nos valeurs traditionnelles, une jeunesse sans repaires éthiques et galvanisée par les libertés qu’elle nourrit depuis les images qui lui viennent d’une civilisation en fin de triomphe et par conséquent essoufflée voire dégradée, chose qu’on qualifie de postmodernité, on ne peut rien construire autant qu’on court le risque de perdre les petits acquis sur lesquels nous sommes assis jusqu’à présent.

Nous ne lui souhaitons pas de mieux se pervertir étant privée de sa liberté. Prière est plutôt élevée vers les cieux pour qu’une conscience droite s’éveille en elle pendant sa réclusion afin que le reste de sa vie soit dénuée de son idylle avec la honte et l’horreur.

Abbé Jean Armel Bissi, prêtre et enseignants de philosophie, diplômé de la 59e promotion de l’Ecole Normale Supérieure de Yaoundé, licencié en droit privé et en droit public, master en philosophie ( Cameroun)

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