Réunis autour de la 37e édition de la journée mondiale de l’habitat qui se célèbre à Garoua, les différentes expertises se sont prononcées ce 26 Septembre 2023, sur la problématique des effondrements des immeubles et des catastrophes naturelles dans les villes.
Exposant sur la thématique des villes face au défi des changements climatiques : état de la menace et des risques, le Chef du Département de Production et de Diffusion des Services Climatologiques, de Veille et des Alertes, à l’Observatoire Nationale sur les Changements climatiques, Dr BATHA ROMAIN ARMAND, explique en substance que l’objectif général de son intervention est de présenter une vue prospective sur les tendances climatiques, pédologiques, spatiales et d’habitat disponibles, en particulier dans les régions à risques telles que l’Extrême-Nord, le Littoral et le Sud-Ouest. A la lumière de ces données, il présentera alors des simulations d’impacts potentiels et analysera la gravité des menaces qui pèsent sur les villes Camerounaises (inondations, glissements de terrain, etc.) sous l’effet conjugué des aléas climatiques et du désordre urbain. Il donnera également son évaluation sur les dispositifs de veille et d’alerte précoce utilisés au Cameroun.
La seconde contribution scientifique a porté sur l’état de la préparation des villes aux risques et menaces : Evaluation des instruments de prévention et de mitigation en matière de gestion urbaine. Cette évaluation se fera en deux exposés, dont le double objectif est, d’une part de faire apparaître la planification urbaine, les normes d’habitat et la restructuration/rénovation urbaine, comme des instruments de prévention des catastrophes et/ou de mitigation de leurs impacts, et d’autre part ensuite, de questionner ces instruments à l’aune des risques croissants de catastrophes.
Le Directeur de l’architecture et des normes de l’habitat au Minhdu, monsieur KUETCHE, a quant à lui exposé sur les instruments juridiques et normatifs face aux catastrophes : état de lieux et difficultés d’appropriation et d’application, en relisant la Loi de 2004 sur l’urbanisme. Cet exposé fera une économie de la réglementation en vigueur en matière d’urbanisme et d’habitat, en particulier sur son volet de l’encadrement de l’utilisation des sols, et du processus de construction des édifices, les acteurs et leurs responsabilités, les sanctions et les difficultés de mise en œuvre des textes. Il montrera que ces dispositifs juridiques intègrent bel et bien la prévention des catastrophes. Il s’est agit dans cette présentation de questionner ce dispositif juridique, pour dire s’il reste adapté au niveau des menaces actuelles.
dans cette même dynamique, le représentant de la Maetur, donnera un aperçu sur la restructuration urbaine comme instrument de prévention des catastrophes.
Madame INDJIKE, Sous-directeur au Minhdu, proposera une analyse sur l’enjeu de la restructuration urbaine comme moyen de prévention durable des catastrophes en milieu urbain, surtout face aux lacunes de la planification urbaine. À cet effet, le Programme national de restructuration/rénovation urbaine du MINHDU aura également été présenté.
Le Délégué régional du Minhdu pour le Littoral, Patrice Biakeu, a exposé sur l’ingénierie urbaine pour la mitigation des risques et la gestion des catastrophes. Il s’agit d’un exposé qui vise deux objectifs. Le premier tient à montrer que grâce aux technologies récentes dans le domaine de l’ingénierie civile, les démolitions d’immeubles présentant des risques d’effondrement ou le déguerpissement des populations sur certains sites à risques, ne se présentent pas systématiquement comme l’unique recours pour éviter des catastrophes. Il présentera donc les solutions d’ingénierie disponibles pour mitiger les risques liés à des défauts de constructions d’immeubles, ou les risques concernant les glissements de terrain. En deuxième lieu, son exposé posera la question de l’équipement des acteurs de la protection civile et les CTD pour la gestion des catastrophes.
Enfin, le représentant de ONU-HABITAT, Claude NGOMSI, parlera de l’état de la prise en compte des catastrophes dans les agendas urbains. À travers des interrogations sur, si la prise en compte de la problématique des catastrophes dans les agendas urbains est à la hauteur du niveau des risques qui se sont démultipliés dans les villes, du fait de facteurs multiples tels que, la démographiques, les changements climatiques, le désordre urbain, etc. Il s’agira également de presenter les programmes internationaux existants pour accompagner les villes. Et de manière plus spécifique, il fallait bien savoir comment cette question est adressée par ONU-HABITAT.
Autant d’expertises mobilisées par madame le ministre Célestine Ketcha Courtès, pour adresser véritablement cette épineuse problématique des effondrements des immeubles et des catastrophes dans nos villes. À l’ère de la décentralisation, les regards sont désormais tournés vers les magistrats municipaux, qui doivent donc prendre toutes leurs responsabilités, compte tenu de l’importante législation en la matière.
Samuel Bondjock
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