Le Président Exécutif de l’association AJESH, Harrison Nnoko, a officiellement présenté le plan d’action 2023/2024 de son organisation à Yabassi le 5 mai 2023, avec un accent particulier sur la sensibilisation des communautés sur l’importance de la biodiversité, l’utilisation durable des ressources naturelles, et le développement d’une agriculture respectueuse de l’environnement.
Harrison Nnoko, en sa qualité de président de l’association AJESH, qui mène ses activités au Ghana, au Cameroun et aux Etats-unis d’Amérique, précisé que : « Au Cameroun plus précisément, AJESH est présente dans 5 régions que sont, le Sud-ouest, le Littoral, l’Ouest, le Centre et le Sud. Créée en 2006, AJESH est une association qui a pour mission d’accompagner les communautés dans la gestion des ressources naturelles. Ainsi, notre équipe est constituée des forestiers, des agronomes et des cartographes. En tant que Chef d’équipe, je suis moi-même forestier et concervateur de formation. Au niveau administratif, AJESH travail en droite ligne avec le Minepat, le Minfof, le Menepded et le Minddevel. Depuis sa création en 2006, AJESH a beaucoup plus travaillé dans le région du Sud-ouest, en accompagnant plusieurs communautés dans la création des forêts communautaires, ainsi que dans le secteur de l’environnement, avec notamment la restauration des forêts, en plantant les arbres. Dans la même région, nous avons aussi accompagnés plusieurs communautés dans les activités génératrices de revenus, comme l’agriculture, le petit commerce et bien d’autres. Il faut noter que AJESH est une association à but non lucratif et apolitique. Nous travaillons en conformité avec les textes de l’État Camerounais. Ainsi, nous opérons suivant les plans stratégiques de développement du Cameroun. J’ai personnellement fait partie du groupe qui a développée avec le Minepat la méthodologie de la cartographie participative. Par ailleurs, une autre méthodologie vient d’être validée. Il s’agit de la méthodologie d’accompagnement des communes pour le Plan de développement communautaire. Nous accompagnons également les communes à développer le plan communal. C’est le cas de la récente création de la forêt communale de Nguti. De ce fait nous avons eu des échanges avec la commune de Yabassi. Des échanges qui ont débouché sur la formation du personnel du Minfof dans cette commune, sur la suivie de la déforestation. Présentement, nous sommes en train de réfléchir sur un mécanisme pour accompagner les communes à développer les plans d’aménagement des forêts communales. L’accompagnement des communautés et des communes se fait en collaboration avec le gouvernement, en développant des documents stratégiques. Raison pour laquelle le gouvernement est fortement représenté ici à cette rencontre de Yabassi. Pour les détails de nos actions ici dans le département du Nkam, je passe la parole à l’un des acteurs de terrain, SM Toutou Ebenezer, représentant des chefs traditionnels de la circonscription de Yingui, où nous avons déjà fait nos preuves ».
Dans ses éclairages, SM Toutou Ebenezer, Secrétaire général de l’association des chefs traditionnels des villages riverains de la forêt d’Ébo, rajoute que : « Notre organisation traditionnelle regroupe une cinquantaine de membres, issus de différents villages du département de Nkam et de la Sanaga-maritime, représentés ici par leurs chefs traditionnels. Notre association est parmis les bénéficiaires des activités d’AJESH dans le département du Nkam et de la Sanaga-maritime. Depuis 2021, notre association a entrepri des opérations d’études, de collecte et de documentation sur les données socio-économiques, culturelles, démographiques et environnementales dans une trentaine de villages. L’objectif étant de faire ces opérations dans tous les villages qui constituent notre association. Cette opération a permis de relever des données utiles à tout projet de développement qu’on peut entreprendre dans nos communautés locales. Et ceci a été fait avec la participation des populations et des communautés locales. Et ces données ont permis de sortir une cartographie, une espèce de banque de données, pour chaque communauté. Et c’est à partir de ces opérations que nous pouvons planifier par exemple toute action, ou tout projet de développement participatif dans une communauté donnée. Actuellement nous allons aboutir à la planification des terres que je peux appeler le plan de zonage, qui va aider à circonscrire les aires, des terres dans les villages, pour qu’on ait plus à opérer ici et là de manière désordonné. Nous saurons par exemple quel est l’espace qui est réservé à l’habitation, l’espace réservé à l’exploitation agricole, l’espace réservé à une aire protégée et ainsi de suite. AJESH a programmé cette année, dans le cadre des activités de notre association, de continuer l’opération de cartographie participative dans le reste des villages où l’opération n’a pas encore été faite. Et nous avons contribué à la planification des activités qui vont être déployées. En tant qu’association traditionnelle, le SG que je suis a été sollicité comme personne ressource pour contribuer à l’élaboration de ce plan d’activité 2023. Et pour ce qui nous concerne, comme je l’ai dit plus haut, on va poursuivre les opérations de cartographie dans les villages restant. Comme activité, on va également entreprendre des démarches pour la création des forêts communautaires dans 03 à 04 villages déjà ciblés, pour ce qui est de l’année 2023. Voilà ce que je pourrais apporter comme témoignage sans rentrer dans les détails sur les missions de l’association des chefs traditionnels et riverains de la forêt d’Ébo ».
Présidant ces assises de Yabassi, l’adjoint au préfet du Nkam, Mohamadou Abo, se dit satisfait, confiant et rassure en ces termes : « Il faut savoir que AJESH opère dans la gestion de la biodiversité. Il s’agit de la gestion des différentes espèces qui se trouvent en forêt. Et je pense qu’il est très important de faire connaître cela au grand public. Par ailleurs, il était question lors de ces assises, de présenter les ressources financières, matérielles et humaines d’AJESH. Il fallait donc nous démontrer que ces activités vont en droite ligne avec la politique de développement durable du Cameroun, impulsée par le président de la République, Paul Biya ».
Propos recueillis par Samuel Bondjock
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