Dans un point de presse accordé par l’Observatoire du développement sociétal (Ods), le 15 avril 2022 à Yaoundé, relativement à la vente du poisson avarié à Obala, dans le département de la Lékié, le Coordonnateur Général, Koulou Engoulou Lilian Maurice, après des enquêtes sur le terrain, met en garde les consommateurs de Douala, de Doumé, de Yokadouma, de Yagoua et de Mamfé. Lire en intégralité, la communication de l’Ods.
L’Observatoire du Développement Sociétal est une organisation qui se veut attentive à tous les événements, situations et interpellations qui ponctuent la vie de notre communauté nationale dans son vécu quotidien. L’opportunité et la pertinence de nos alertes sont très fortement tributaires de cette observation, de ce suivi au plus près des faits.
Ces dernières semaines un tel fait défraie la chronique et chacun y va de son laïus, cependant que l’ODS estime, au regard de ce qui devrait être, qu’il s’agit là d’un acte naturel posé par la compétence idoine du service public au profit de la santé et de la sécurité de nos populations.
C’est pourquoi nous intitulons ce point de presse : « Madame le Délégué Départemental de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales de la Lékié ou la passion du service public ».
En date du 23 mars 2022 à 11h, Madame le Délégué Départemental de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales a effectué, suite à de nombreuses plaintes de consommateurs et témoins, une descente d’inspection inopinée sur le marché d’Obala, plus précisément dans les chambres froides de la poissonnerie dénommée « Congelcam », et y a saisi 05 tonnes (cinq) de poisson avarié qui ont été détruits par incinération le lendemain à Monatélé, en présence de toutes les autorités départementales, et de nombreux badauds.
Au regard des comportements habituels d’un grand nombre de fonctionnaires et responsables de nos administrations publiques, caractérisés par l’apathie, la sclérose, la désaffection, l’indifférence ou carrément le déni de service, toutes choses alimentés par un appétit frénétique et obsessionnel du profit personnel, véritable boulevard de coupable disposition à la corruption et pratiques dolosives de toute nature, la sortie de Madame le Délégué de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales de la Lékié, qui dans une société morale eût été un fait divers quasi banal, apparaît à nos yeux comme un véritable acte de bravoure de haut vol, qui mérite admiration et encouragements aussi bien des autorités que de l’ensemble de la communauté nationale.
Paradoxalement, voire scandaleusement, il semble se former un front de dénigrement contre la personne de cette responsable et son action clairement régaliennes et citoyennes. Plus malheureux encore est l’appui à peine déguisé d’organisations dites de protection des consommateurs. Allez savoir pour qui elles roulent au bout du compte.
A-t-on jamais vu un commerçant de quelque produit que ce soit avouer le moindre défaut à sa marchandise ?
L’association qui s’affiche devant la presse à prétendre s’informer auprès des propriétaires des commerces inspectés par l’autorité compétente espère quoi ? Se donner quelque visibilité ? Celle-ci serait de mauvais aloi et entachée de suspicion, car une telle organisation est supposée recueillir ses informations auprès des consommateurs prioritairement, avant d’interpeler les producteurs et vendeurs sur les anomalies dénoncées.
Par contre, il convient de féliciter et encourager cette autre association qui, au constat des activités dangereuses de Congelcam, l’a cité à comparaître en justice. De même, l’ODS adresse une mention toute spéciale à la chaîne de télévision « Vision 4 » qui est de ceux qui ont en temps réel donné un grand coup de pied dans la fourmilière.
L’Observatoire du Développement Sociétal quant à lui s’est astreint à descendre sur les lieux à Obala. Dans les rues, et au marché, les personnes abordées sont unanimes à affirmer que la vente et la consommation du poisson avarié fait partie de leur quotidien. Des femmes nous ont dit qu’elles ont appris à sauver le bol alimentaire de leur famille en lavant le poisson avarié à l’eau tiède salée et du citron, le frire sec et l’apprêter avec des condiments et aromates odoriférants dans une sauce fortement épicée.
Aucun des spécialistes à qui nous en avons parlé ne nous a confirmé que cette pratique neutralisait les effets toxiques du poisson avarié sur l’organisme humain.
De même, à Yaoundé, notre « vox pop » établit sans équivoque que la vente de poisson avarié est monnaie courante dans les points de distribution de Congelcam. Ceux qui en ont les moyens le jettent, les plus modestes essaient de s’en accommoder du mieux qu’ils peuvent.
Une dame nous a confié que le subterfuge communément pratiqué pour camoufler le poisson avarié est de l’engainer dans une épaisse gangue de glace, et le mélanger ensuite au poisson en bon état dans les congélateurs présentoirs. Des employés veillent à ce que les clients n’examinent pas de trop près le poisson, notamment en dégageant les opercules de la glace pour s’assurer du bon état des pièces choisies.
Un binôme de l’ODS dépêché à Douala a recueilli de nombreuses informations similaires.
De toute évidence, la santé et la sécurité du consommateur ne semblent pas s’inscrire dans les préoccupations premières de Congelcam.
Le poisson est une denrée périssable qui obéit à des règles de conservation précises, notamment le maintien d’une chaîne de froid ininterrompue située en moyenne de -7°C à -10°C du site de sa pêche à la table du consommateur. Si cette chaîne venait à être compromise ou rompue, le poisson est ipso facto déclaré avarié et donc impropre à la consommation humaine. Par ailleurs il est bien connu que des aliments congelés, décongelés et recongelés deviennent dangereux pour la santé. Le poisson est-il exempt de cette réalité scientifiquement prouvée ?
S’il en est ainsi de Yaoundé, Douala et Obala, que dirions-nous de Doumé, Yokadouma, Yagoua ou Mamfé ? Les populations de ces localités et de l’ensemble de notre pays n’ont-elles pas le droit de consommer du poisson de bonne qualité, aux normes sanitaires confirmées ?
D’où vient-il donc que certains fassent des gorges chaudes de l’action de cette responsable, que d’autres la vilipendent, s’acharnent à la démonter et à la discréditer, allant jusqu’à intenter contre elle une procédure judiciaire ? A qui s’attaque-t-on finalement ?
A quoi doit-ton cette agitation qui prend tous les contours d’une cabale ? Est-ce parce que c’est une première en mondovision, ou pire, parce que certains compatriotes s’estiment intouchables ?
Ramenons en toute impartialité cette affaire à sa plus simple équation.
• Un vendeur de poisson présente en ses boutiques et stocke en ses chambres froides du poisson avarié dans la Lékié.
• Ceci est notoirement dangereux pour la santé des consommateurs.
• Il est de la responsabilité de l’Etat de veiller à ce que ses populations soient préservées de ce type de danger entre autres.
• Par son agent commis à cette mission dans la Lékié, l’Etat signifie à ce vendeur son improbation ainsi que le prescrit la loi.
• Le produit querellé est logiquement retiré de la vente et détruit.
Aujourd’hui, en réaction,
Par ce fonctionnaire on insulte l’Etat.
Avec tambours et trompettes, on traîne par cette personne l’Etat devant les tribunaux.
Dans certains médias, on fait feu de tout bois pour jeter l’opprobre sur cette personne et donc sur l’Etat.
De Madame MEBOUNOU Marthe épouse EDOU, jetons sur la carrière professionnelle un coup d’œil rétrospectif. Il est en effet loisible d’y découvrir que depuis 1991 elle occupe des postes de responsabilité, et jusqu’à sa promotion comme Délégué Départemental de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales, cette patriote, sans autre parachute que son professionnalisme a su faire valoir la qualité de sa manière de servir. Son ministre de tutelle, bien avant son entrée au gouvernement, l’a en quelque occasion vue à l’œuvre et s’en souvient certainement.
Ce n’est donc pas un hasard que des missions autrement plus délicates, complexes et nécessitant pugnacité et bravoure lui aient été confiées par sa hiérarchie. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : de la pugnacité et de la bravoure dans cet acte légitime de sécurité publique de dame MEBOUNOU, qui, tel un électrochoc de forte intensité, devrait réveiller tous ses collègues, de toutes les administrations de service public, qui se sont complaisamment plongés dans une nuisible catalepsie, affirmer et confirmer qu’il y existe des travailleurs dévoués, consciencieux et courageux.
Quant à « Congelcam », plutôt que de rouler les mécaniques en vaines fanfaronnades, cet opérateur économique, qui comme beaucoup d’autres dans notre pays, peut-être même plus encore que les autres, bénéficie des largesses de l’Etat, attelé à bâtir une économie forte, stable et durable, assurer une alimentation suffisante et saine à ses populations, cet opérateur disons-nous, devrait veiller à rendre ce qui lui est donné par la qualité de ses prestations, et non par de l’arrogance et une insultante désinvolture. C’est de la santé de millions de compatriotes dont il est question ici. Quand même !!!
Sauf totale mauvaise foi, Congelcam ne saurait prétendre ne pas connaître les règles basiques de conservation du poisson. Le minimum de sécurité est la préservation en tout temps de la chaîne de froid. Que coûte-t-il à un commerçant qui jouit d’un quasi-monopole d’une filière incontournable de l’alimentation de ses concitoyens, de se doter de moyens corrects pour fiabiliser ses différentes opérations à l’endroit de sa clientèle ?
Lorsqu’on sait que de fait, Congelcam est vautré presque sans partage sur l’importation et la distribution du poisson au Cameroun, grossiste mais également détaillant, est-il si cher payé que d’assurer et rassurer ses compatriotes, les protéger des intoxications, asseoir leur confiance et se faire de substantiels profits en toute bonne conscience et tranquillité d’esprit ?
Congelcam nous donne plutôt le spectacle d’une présomptueuse suffisance, qui ne s’embarrasse ni de scrupule, ni de la vérité des faits. Manifestement pour donner de l’écho à cet adage populaire qui tient que l’attaque est la meilleure défense, il n’hésite pas à diffamer impudemment un fonctionnaire qui n’a fait que son travail.
Une telle morgue, un tel cynisme ne se fonderaient-ils pas de ce que, seul coq dans la basse-cour du poisson au Cameroun, Congelcam ne redoute aucun retour de bâton dans ce secteur ?
Ou alors que, fort de ses appuis déclarés ou occultes, il se sait assuré de l’impunité, et peut donc se permettre de vouer aux gémonies cette dame qui a osé l’égratigner ?
L’ODS ne souhaite pas pousser plus en avant dans ce que d’aucuns réduiraient à de simples conjectures nonobstant leur grande vraisemblance. Il propose plutôt, comme à son habitude, des voies à explorer en vue de corriger et améliorer l’après 23 mars 2022 quant à la vente et la consommation du poisson dans notre pays.
L’ODS suggère fortement à Monsieur le Ministre de la Santé Publique de doter ses services de moyens techniques adéquats pour confondre sans ambigüité ni doute possible les commerces attentatoires à la sécurité sanitaire des populations. L’on pourrait envisager l’acquisition d’appareils d’analyses portatifs capables de déterminer le degré de détérioration ou de contamination des denrées alimentaires en rapport avec un seuil de tolérance fixé par la science et la loi. Ceci tairait des protestations dictées par la mauvaise foi et la déconsidération des services compétents.
A Congelcam, l’ODS exhorte à la citoyenneté, à l’honnêteté et au patriotisme. Qu’il lui revienne en conscience que la santé et la vie des ses compatriotes comptent par-dessus tous les profits que peuvent lui rapporter ses activités. Il pourrait commencer par doter en procédure d’urgence tous ses points de distribution en gros et en détail, de générateurs d’énergie électrique dont la capacité minimale alimenterait aisément cinq congélateurs de 200 litres, et d’autres de gabarits spécifiques adaptés pour les chambres froides et dispositifs de conservation fixes ou mobiles. Une telle opération assurerait un relais efficace aux insuffisances et interruptions d’alimentation en énergie qui grèvent parfois lourdement le réseau national de distribution, améliorerait la qualité de la conservation et restaurerait la confiance et la sérénité dans l’esprit des consommateurs, tout en lui épargnant d’autres 23 mars 2022, ainsi que les désagréables effets de droit qui en découleraient.
A Madame MEBOUNOU Marthe épouse EDOU, l’ODS adresse ses chaleureuses félicitations et ses encouragements les plus engagés, la rassure du soutien de tous les Camerounais de bonne foi, et prie vivement sa hiérarchie d’envisager des effets incitatifs en sa faveur.
L’ODS, qui regrette cependant qu’au niveau local, certaines autorités aient choisi de se dérober et refuser leur soutien à l’opération salutaire menée par cette intrépide fonctionnaire, appelle sur elle la protection divine pour que toujours et sans peur, elle agisse en son âme et conscience pour le bien de la nation.
En appui à cette action courageuse et patriotique, l’ODS s’engage ici et maintenant, à poursuivre autant et aussi longtemps qu’il le faudra, ses visites et investigations dans la filière partout au Cameroun, et dénoncer systématiquement toute atteinte à la santé de nos compatriotes. L’alerte nationale sonnée par Madame le Délégué Départemental de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales de la Lékié devrait mobiliser toutes les énergies positives pour que naisse une ère de consommation où la vie et la santé de l’homme sont des priorités absolues. Des formations ciblées sont envisagées très prochainement dans le but d’activer un réseau de vigiles citoyens, libres et volontaires, qui en temps réel informeront l’ODS de leurs constatations, avec tous les éléments pertinents et irréfutables propres à impulser les actions correctives adéquates.
Une telle formule nous semble plus à même de conforter efficacement vers l’excellence les chaînes de conservation des denrées alimentaires et combattre durement la chaîne de corruption morale et matérielle tissée par les commerçants véreux.
L’ODS encourage les populations à ne plus être des victimes résignées d’abus aussi dangereux pour leur santé, car quelque minime que puissent paraître les conséquences aujourd’hui, les effets futurs demeurent insondables et très probablement incalculables.
Qu’à l’exemple du Délégué Départemental de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales de la Lékié, Madame MEBOUNOU Marthe épouse EDOU, tous les agents du service public quelle que soit leur administration utilisatrice, se mettent résolument au travail et protègent les populations, qui de leur côté doivent se réveiller et se rapprocher des autorités et organisations à même de les aider.
Que pour tous, autant que nous sommes, l’intérêt général soit la religion où nous sommes nous-mêmes les dieux, afin que notre présent apuré soit le paradis des générations à venir.
Tribune libre de K.E.L.M
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