Après avoir animé une conférence le 28 septembre 2022 au village de l’habitat Sembe Lecco de Bertoua, sous le thème : « L’impact de l’hygiène et de la salubrité maitrisées sur les questions de santé publique », le représentant résident de l’Oms au Cameroun, Dr Phanuel Habimana, s’exprime sur ce partenariat gagnant – gagnant avec Onu-Habitat dans le cadre de l’édition 2022 de la journée mondiale de l’habitat.
Je tiens tout d’abord à remercier madame le ministre de l’habitat et du développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, pour cette belle initiative de la célébration de la journée mondiale de l’habitat pendant toute une semaine. Car, ce ministère est le principal responsable de l’assainissement et du drainage dans les villes camerounaises, de concert avec les administrations sectorielles. Et, durant notre exposé ici au village de l’habitat à Bertoua, les différents intervenants ont essayé de faire le lien entre l’hygiène, l’assainissement et la santé publique. Et lors de ma présentation, j’ai montré une petite vidéo qui montrait explicitement le lien entre l’hygiène, l’assainissement et la santé des populations. C’est une vidéo que j’ai prise à la veille lorsque je suis arrivé ici à Bertoua. Sur un immense pneu qui sert d’aiguillage de véhicules à un carrefour en pleine cœur de la ville de Bertoua, nous avons tous constaté que ce pneu qui est ouvert à l’intérieur, recueille de l’eau qui stagne à l’intérieur du pneu. Et c’est vraiment comme l’a dit madame le ministre, un nid de moustiques qui se construit dans ce pneu et ceci va favoriser la prolifération du paludisme. On a beau dormir sous des moustiquaires, ou acheter des médicaments après, mais si l’assainissement de l’environnement pour la réduction des moustiques n’est pas fait, ça pose sérieux problème de santé publique. La société Hysacam qui était sur le panel, a planté le décor en présentant les problèmes fondamentaux et essentiels liés à la collecte des déchets. Et les autres intervenants sont presque tous allés dans le même sens. Nous avons tous été d’accord sur le fait que la contribution de la population est indispensable face à ce phénomène. Un point central doit être mis sur cette dynamique participative, afin d’assainir le cadre de vie des populations. C’est vrai que madame le ministre fait très souvent allusion à la mission qu’elle a eu à conduire à Kigali au Rwanda, à la fin du mois de juillet et début août 2022, et le constat a été clair, l’intervention de l’Etat est très minime dans le secteur de la gestion des déchets. Dans ce genre de situation, ce sont des entreprises privées qui contractent directement avec les populations, en fonction bien-sûr de leur capacité de payer le service. Ceux qui peuvent payer, payent en fonction de leurs moyens et ceux qui ne peuvent pas payer, l’Etat peut se porter garant d’assurer pour leur compte le service rendu.
Il s’agit d’un travail qui est en cours ; et je pense que dans le long terme, c’est vers ce modèle rwandais que le Cameroun va s’orienter. L’essentiel est que, les actions qui sont menées ici à Bertoua pendant cette semaine de l’habitat, servent d’exemple pour l’ensemble des villes du Cameroun. Ainsi, je salue une fois de plus le leadership de monsieur le Maire de la ville de Bertoua, Jean Marie Dimbele, avec l’accompagnement des autorités de la région de l’Est, car toutes ces actions salutaires ont été menées en synergie, dans un cadre organisé des services publics de l’Etat ; et donc le gouverneur de la région de l’Est a également un rôle primordial à jouer dans ce sens. Au regard de ce qui se fait déjà à Bertoua, je suis persuadé que dans quelques années, nous allons voir des villes camerounaises propres, salubres et futuristes. A cet effet, j’ai lancé comme un défi à monsieur le maire de la ville de Bertoua, que dans 5 ans, je reviendrai à Bertoua pour inaugurer un lac artificiel, il le maire m’a répondu immédiatement que cela sera fait d’ici l’année prochaine, car un projet est déjà en cours dance sens ; ce qui est formidable. Donc le rendez-vous est pris pour l’année prochaine, en 2023, pour l’inauguration de lac artificiel, afin de rendre la ville de Bertoua encore plus belle et plus attractive pour le bonheur de sa population.
Et pour y arriver, nous invitons les populations à s’impliquer activement dans les activités d’hygiène et salubrité dans les quartiers. Il est important que les populations écoutent ce que les autorités proposent comme orientations et comme solutions.
Rappelez-vous de la sensibilisation qu’à fait madame le ministre, lors du lancement de cette semaine de l’habitat ici à Bertoua. Où, elle est allée dans une famille modeste de Bertoua, lors de la marche de piquetage des déchets, et elle a recommandé à cette famille de mettre la propreté au moins dans leur parcelle, dans leur concession, afin de garder l’environnement sain, car, la santé des populations est quelque chose d’extrêmement important. Je garde toujours en mémoire le fait qu’au Cameroun aujourd’hui, nous luttons contre l’épidémie de choléra, à cause du fait que les populations vivent dans des conditions insalubres. Elles n’ont pas accès à l’eau potable, ainsi qu’aux services d’assainissement. Dans le cadre de nos actions à l’OMS, en tant que partenaires, nous faisons beaucoup d’efforts pour appuyer le gouvernement du Cameroun pour éradiquer totalement cette épidémie d’ici l’horizon 2030. La solution est d’assainir notre environnement, nos concessions, afin de ne pas laisser de l’eau stagnante autour de nous, soit dans les vieux pneus de voitures, dans les vieux sceaux, dans les canettes, ou encore dans les bouteilles plastiques. Je vous remercie.
Propos recueillis par S.B
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